Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Chaire de réfectoire

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Autre(s) nom(s) :

  • Chaire de lecture

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Date :

  • après 1678 – avant 1800 (Production)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Vie quotidienne)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (1)

Groupes associés (1)

Inventaires associés (1)

Description

Chaire de réfectoire en pin, fabriquée à la fin du 17e siècle. Ses dimensions sont 162,1 cm de hauteur, 87,7 cm de largeur et 90 cm de profondeur. Il s'agit d'un haut siège à accoudoirs, ouvert sur le côté et perché sur une base munie de marches, avec un pupitre et des espaces de rangement sous forme d'une petite armoire sous le siège et d'un tiroir en façade. L'ensemble est assemblé à tenon et mortaise chevillé, renforcé de clous forgés et carrés. La partie centrale du dossier s'ouvre, pivotant sur des charnières récentes fixées à l'aide de vis à tête fendue. Sur cette porte, un mécanisme de fermeture à loquet en laiton est fixé à l'aide de vis à tête fendue. Le haut du dossier est chantourné en motif d'enclume et orné de fines volutes gravées. Les accoudoirs sont couverts d'un tasseau fendu pour en épouser la courbe. La chaire est ornée sur les côtés et à l'avant de panneaux creux avec moulures rapportées et de panneaux soulevés face au siège. Sous le siège se trouve une petite armoire à un vantail pivotant sur des charnières simples, fixées à l'aide de vis à tête fendue. Le vantail est maintenu fermé par un loquet à bouton. L'intérieur de l'armoire est peint d'une couleur blanchâtre. Deux tasseaux de support de tablette sont cloués avec des clous forgés. La tablette est manquante. Le tiroir à l'avant de la chaire est assemblé à clous carrés et est muni d'un bouton récent en bois fixé à l'aide d'une vis. L'intérieur du tiroir est peint en vert pâle et l'arrière d'une couleur brun rouge lustrée. Une moulure est fixée à la jonction de la portion supérieure de la chaire et de son piédestal, avec des clous ronds. L'arrière de la base de la chaire est recouvert de bois laminé. Un repose-pied amovible accompagne la chaire, assemblé à tenon et mortaise, chevillé sur les côtés.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'accession : 2013.926.1-3
  • Numéro précédent : 96-118
  • Numéro précédent : 2002-93

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec

Dimensions :

  • Hauteur : 162,1 centimètre(s)
  • Largeur : 87,7 centimètre(s)
  • Profondeur : 90 centimètre(s)

Matériaux :

  • Bois (Pin)
  • Métal (Fer)
  • Métal (Laiton)

Technique de fabrication :

  • Assemblé, à rainure et languette
  • Assemblé, à tenon et mortaise
  • Chevillé
  • Cloué

Altérations :

  • Décapage (Restauration) : Complet
    La chaire a été décapée au courant du 20e siècle, des traces de rouge sont visibles dans quelques interstices.
     

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Partie d'un objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2018-03-15
 

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Informations historiques

Cette chaire aurait été fabriquée pour le réfectoire des Récollets entre 1678 et 1692, selon la tradition orale.

Elle était positionnée sur le mur ouest du réfectoire des Augustines de l'Hôpital général. Pendant les repas, une religieuse était assignée à lire à voix haute quelques lectures pieuses pendant une demi-heure. La Supérieure en signalait le début et la fin avec une cloche.

« Quand vous venez à la Table, ayez soin, jusques à tant que vous en sortiez, d'oüyr paisiblement, et sans bruit aucun la Lecture qu'on vous fait selon la coustume, afin que non seulement la bouche reçoive sa pâture, mais que l'oreille soit aussi repuë de la parole de Dieu. » Ainsi le prescrit Saint-Augustin dans sa Règle, de l'édition de 1666 des Constitutions de la congrégation des religieuses Hospitalières de la Miséricorde de Jésus. L'édition de 1923 entérine à nouveau cette pratique : « La tempérance et la modestie tant intérieure qu'extérieure doivent être notamment pratiquées pendant le repas : et afin que l'esprit ait sa nourriture aussi bien que le corps, la lecture se fera pendant qu'on sera à table, le midi et le soir. »

« Si je me le rappelle bien, les jours ordinaires, nous lisions le midi, un chapitre des Constitutions et le vendredi, la Règle. Le soir : le martyrologue, le nécrologue et autres lectures pieuses. Dans le temps de Noël, nous lisions dans le volume Bethleem. Cela nous préparait. Après le Jour de l'An, nous en avions pour longtemps à entendre lire les Annuelles de nos maison canadiennes, de France, d'Angleterre et d'Afrique. Pendant le Carême et l'Avent, le soir, nous lisions une pratique pour le lendemain (pensée pieuse) et les samedis, au souper nous entendions les « Insinuations à la divine piété » par Ste-Gertrude. Les Dimanches : l'Épître, le St-Évangile. Nous avions toujours des lectures bien choisies. » nous apprend soeur Augustine Jobidon dite Saint-Mars, du monastère de l'Hôtel-Dieu de Québec lors d'une entrevue orale enregistrée le 25 octobre 1969.

Les textes étaient souvent écrits en Vieux français et les jeunes postulantes étaient régulièrement désignées comme lectrices après quelques mois de noviciat. Quelques religieuses se rappellent avec humour certaines bévues commises par leurs compagnes ou elles-mêmes lors de l'interprétation de l'orthographe ancienne.

Le Règlement des Religieuses Hospitalières de l'Hôpital général de Québec régularise en 1903 l'emplacement de la chaire: « La chaire de la lectrice, attenante au mur sera placée à l'endroit le plus commode, tant pour la proximité des religieuses que pour la lumière. On y déposera les livres de la lecture dans un tiroir ou une petite armoire pratiqués à cet effet dans la chaire même.» Cette chaire fut remplacée par une table en 1965.

Cette chaire est traditionnellement associée aux Récollets, mais n'est pas mentionnée dans la liste des biens meubles acquis par Monseigneur de Saint-Vallier lors de l'achat des bâtiments et du site de Notre-Dame des Anges en 1692.

La chaire a subi des modifications. Le piédestal sur lequel elle est juchée serait un ajout subséquent. Le tiroir en façade ne ferait également pas partie de l'ensemble d'origine, ainsi que l'ouverture du dossier. La chaire a été décapée au courant du 20e siècle, des traces de rouge sont visibles dans quelques interstices. Elle était sans doute auparavant peinte de couleur brun rougeâtre, comme le reste du mobilier du réfectoire.

Ce meuble est classé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel du Québec en 2017, en même temps que plusieurs autres meubles qui font partie de la collection des Augustines de l'Hôpital général de Québec.

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Références

Contributeur de données :

Direction générale du patrimoine

Notices bibliographiques :

  • Congrégation Des Augustines. Constitutions de la congregation des religieuses hospitalieres de la misericorde de Jesus. De l'ordre de Sainct Augustin. Québec, 1923. 301 p.
  • Enregistrement avec JOBIDON, Soeur Augustine, réalisé par BRIAND, Soeur Alberta, « Mémoires et souvenirs des Soeurs contemporaines F1-A5,3/2 », Monastère de l'Hôtel-Dieu de Québec, 25 octobre 1969.
  • s.a. Congrégation Des Augustines. Constitutions de la congregation des religieuses hospitalieres de la misericorde de Jesus. De l'ordre de Sainct Augustin.. s.l. 1666. s.p.
  • s.a. Règlements des Religieuses Hospitalières de la Miséricorde de Jésus Monastère de Notre Dame des Anges Hôpital général de Québec. Québec, 1903. s.p.

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