Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Tabernacle

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Autre(s) nom(s) :

  • Ancien tabernacle de la chapelle de l’Hôtel-Dieu de Montréal
  • Tabernacle de maître-autel du Musée des Hospitalières de Montréal
  • Tabernacle des Soeurs Hospitalières de Saint-Joseph

Région administrative :

  • Montréal

Date :

  • vers 1750 (Production)
  • vers 1861 (Déménagement)
  • avant 1950 (Déménagement)
  • 1990‑06‑12 – 1991‑12‑20 (Restauration)
  • 1992‑05‑18 – (Exposition)

Période :

  • Le Régime français (1534 à 1760)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Meuble religieux > Meuble lié à l'Eucharistie

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (1)

Groupes associés (2)

Personnes associées (1)

Images

Description

Le tabernacle de maître-autel du Musée des Hospitalières de Montréal est une pièce de mobilier liturgique liée à la célébration de l'eucharistie. Ce meuble en bois doré est sculpté vers 1750 et présente une largeur de 265 cm, une hauteur de 171 cm et une profondeur de 68 cm. Il est doté de deux gradins, dont les prédelles sont décorées de rinceaux. Deux bougeoirs de laiton forgé pivotant sur un axe sont fixés sur les flancs du caisson des gradins. La réserve eucharistique, située au centre des gradins, est en avancée et arrive à la mi-hauteur du stylobate. Deux ailerons enroulés en feuilles d'acanthe sont placés en consoles sur les coins de la réserve, dont les montants sont ornés de motifs végétaux. La porte cintrée à oreille est surmontée d'une palmette à sept lobes et est décorée d'un relief de ciboire voilé. L'étage de l'ordre est ponctué de huit colonnettes géminées d'ordre corinthien et deux ailerons prenant la forme de feuillage sont placés à ses extrémités. Le stylobate, à ressauts, est orné de motifs végétaux, d'un fil de plomb avec une bisaiguë à gauche et d'un compas avec une équerre à droite. Les ailes de l'étage sont composées de deux panneaux formés d'un cadre aux coins tronqués, de rinceaux et d'un motif en leur centre : celui de gauche porte une mitre d'évêque et celui de droite, une scie et une règle, outils de charpentier associés à saint Joseph. Un présentoir mobile est déposé sur le dessus de la réserve eucharistique. L'ornementation de la niche d'exposition prend la forme d'un relief d'arbuste stylisé, comprenant deux grandes branches formant un dais dépassant l'entablement. Ce dernier, à ressaut, présente une corniche à denticules. À l'étage du couronnement, deux faux reliquaires ajourés d'inspiration rococo surmontent les ailes. Deux fixations de tôle de fer sont vissées derrière les panneaux.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'accession : 1988.x.780

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec > Montréal > Montréal

Dimensions :

  • Hauteur (Mesurée / intégral) : 171 centimètre(s)
  • Largeur (Mesurée / intégral) : 265 centimètre(s)
  • Profondeur (Mesurée / intégral) : 68 centimètre(s)

Matériaux :

  • Bois (Pin)
  • Bois (Noyer cendré)
  • Métal (Laiton)
  • Métal (Fer)
  • Fibre (Soie)

Type de fabrication :

Artisanal

Technique de fabrication :

  • Assemblé
  • Cloué
  • Collé
  • Doré, à la feuille
  • Forgé
  • Peint
  • Scié
  • Sculpté
  • Vissé

Représentation iconographique :

  • Ailerons enroulés
  • Arbuste
  • Bisaiguë
  • Ciboire
  • Compas
  • Denticules
  • Équerre
  • Feuilles d'acanthe
  • Fil de plomb
  • Mitre d'évêque
  • Ordre composite
  • Palmette à sept lobes
  • Règle
  • Rinceaux
  • Scie

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

Le tabernacle du Musée des Hospitalières de Montréal est fabriqué par Antoine Cirier (1718-1798) afin de servir au culte dans la chapelle de l'Hôtel-Dieu de Montréal.

Fondé par Jeanne Mance (1606-1673) et construit en 1644 sur la rue Saint-Paul, l'hôpital, ainsi que sa gestion, est repris par les Religieuses hospitalières de Saint-Joseph trois ans après la mort de sa fondatrice, soit en 1676. L'Hôtel-Dieu subit trois incendies détruisant l'hôpital et le monastère : un premier en 1694, un deuxième en 1721, puis un troisième en 1734. Suivant ce dernier incendie, une nouvelle chapelle est bénie en 1744. Ce serait vraisemblablement afin de meubler celle-ci qu'est commandé le tabernacle de maître-autel à Antoine Cirier vers 1750.

La paternité de la réalisation du tabernacle a longtemps été attribuée à Philippe Liébert (1733-1804). Puisque la plupart des oeuvres de Cirier ont été perdues et que Liébert s'est grandement inspiré de la production de ce dernier pour la réalisation de ses meubles liturgiques, il est aujourd'hui aisé de se méprendre et de confondre les productions des deux artistes. Toutefois, de récentes attributions à Cirier permettent d'offrir des modèles de comparaison. C'est ainsi que le tabernacle des Soeurs hospitalières de Saint-Joseph est réattribué à Cirier, par comparaison du motif de la porte de sa réserve eucharistique avec un autre tabernacle conservé au Musée des maîtres et artisans du Québec, celui-ci provenant de l'église de Saint-Laurent.

Un nouvel hôpital est construit de 1859 à 1861 à la demande des Soeurs hospitalières loin du centre-ville de Montréal, au pied du mont Royal. Toute la congrégation, ainsi que l'hôpital, y déménage, délaissant l'ancien bâtiment. Le tabernacle serait alors transféré dans le nouveau bâtiment vers 1861, peut-être dans la nouvelle chapelle, une salle des malades ou un corridor. Il y sert au culte jusque vers 1950, moment où il est transféré dans la crypte des religieuses et peint en vert foncé. Dans la foulée des réformes liturgiques prônées par le concile Vatican II (1962-1965), le maître-autel est retiré de la chapelle et déplacé dans la crypte.

Le tabernacle subit quelques modifications au cours de son histoire : le dais d'exposition, qui se trouvait à l'étage du couronnement, est abaissé au niveau de l'étage de l'ordre, ainsi transformé en niche d'exposition. Le gradin inférieur est surélevé par l'ajout d'une planche. La dorure d'origine est recouverte d'une dorure sur mixtion, puis d'un glacis verdâtre et d'un vernis. Le dessus des gradins, originellement recouvert d'un bolus orangé, est recouvert de peinture rouge-vermillon, puis de marbrure blanchâtre.

En 1990, le tabernacle est restauré au Centre de conservation du Québec. Les soulèvements sont consolidés, puis la dorure d'origine sur bolus rouge, ponctuée de reparure de guillochis et de fonds sablés, est dégagée de ses surpeints. Les surfaces sont nettoyées, les lacunes comblées et retouchées, les recouvrements textiles de l'intérieur de la réserve sont lavés, refixés, puis reprisés. Au cours de la restauration du meuble, deux croquis sont révélés, dont l'un d'un soldat et un autre ayant servi à la conception des ornements des prédelles et des ailerons. Celui du militaire se trouve sur le bois nu, sur le côté gauche de la réserve eucharistique : tête en bas, il marche de profil, porte un tricorne et un justaucorps rouge, ses cheveux sont attachés par une boucle. Il porte un fusil à baïonnette et une épée, et deux branches sont croisées au-dessus de sa tête. Pour leur part, les croquis préparatoires sont situés à l'arrière du panneau droit. Les restaurateurs remarquent aussi que les appliques des bougeoirs sont, en fait, des récupérations de bases de chandelier.

Une fois sa restauration terminée, le tabernacle est exposé dans le nouveau Musée des Hospitalières de l'Hôtel-Dieu de Montréal, ouvert en mai 1992. Le tabernacle se trouve toujours dans ce musée.

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Références

Notices bibliographiques :

  • PAYER, Claude et Daniel DROUIN. Les tabernacles du Québec des XVIIe et XVIIIe siècles. Québec, Les publications du Québec, 2016. 271 p.
  • RAVARY, Marie-Claude et Dominique TRUDEAU. À la découverte de l'ensemble conventuel des Religieuses hospitalières de Saint-Joseh, pionnières des soins de santé à Montréal. Entente sur le développement culturel de Montréal. Montréal, Conseil du patrimoine religieux du Québec, 2009. 15 p.

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