Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Reliquaire (Reliquaire de la première église Notre-Dame de Montréal)

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Autre(s) nom(s) :

  • Boîtier-reliquaire
  • Coffre-reliquaire
  • Coffret-reliquaire

Variante(s) du titre :

  • Coffret-reliquaire de la première église Notre-Dame

Région administrative :

  • Montréal

Date :

  • après 1734 – avant 1735 (Désacralisation)

Période :

  • Le Régime français (1534 à 1760)

Thématique :

  • Patrimoine de la Nouvelle-France
  • Patrimoine religieux (Culte)
  • Patrimoine religieux (Mission curiale)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (1)

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Inventaires associés (1)

Images

Description

Le reliquaire du grand autel de l'église Notre-Dame est une boîte en bois rectangulaire recouverte de papier imprimé à motifs de marbre coloré. Il était autrefois scellé par plusieurs cachets de cire qui liaient un ruban de soie. Il contient surtout des restes humains (dents, ossements et poussière d'os) non identifiés et des reliques textiles.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'inventaire : 2018.2475

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec > Montréal

Dimensions :

  • Hauteur : 8 centimètre(s)
  • Largeur : 9 centimètre(s)
  • Longueur : 33,1 centimètre(s)

Matériaux :

  • Os
  • Fibre
  • Carton

Support :

  • Papier-carton

Type de fabrication :

Artisanal

Technique de fabrication :

  • Assemblé
  • Cloué
  • Collé
  • Taillé
  • Teint
  • Tissé

Inscription :

sous le coffret : Petrus Hermannus Dosquet Epus (?) Famius; au revers du couvercle du coffret : PI:46-7 (graphite); sur une note manuscrite conservée à part : coffre de reliques autentiques qui avoient / ete deposees dans le tombeau du grand autel / de la paroisse de montreal, dans la premiere / consecration de cette eglise qui a ete faitte / par feu Monseigneur / eveque de quebec / et qui ont ete retirees lors quon a demoli / cet autel pour le transporter dans le fond / du rond point de la ditte eglise / ou il est [ces trois mots biffés] /en 17 [double espace vide] ou il est aujour d'huy. a montreal / le 15. octobre 1782 Montgolfier; sur une deuxième note, plus petite : Lav. mere (?) a[...]e / coque (?); sur un morceau de papier découpé en forme de poire et portant des marques de cire rouge (texte latin) : plenana/Ulumu jaur (?) [...] / liqua alla industria (?) / [...] (illisible) / [...] Innulo Pissa

Sujet :

  • Religion

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Partie d'un ensemble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2021-08-19

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement, 2020-08-20
 
Inventorié --
 

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Informations historiques

Le reliquaire du grand autel de l'église Notre-Dame contient aujourd'hui encore des reliques précieuses pour la foi et l'histoire québécoises. Une note manuscrite d'Étienne Montgolfier (supérieur du Séminaire de Montréal de 1759 à 1791) datée du 15 octobre 1762 nous informe qu'il s'agit du :
« coffre de reliques authentiques qui avaient été déposées dans le tombeau du grand autel de la paroisse de Montréal, dans la première consécration de cette église qui a été faite par feu Monseigneur [incomplet], évêque de Québec, et qui ont été retirées lorsqu'on a démoli cet autel pour le transporter dans le fond du rond-point de ladite église en 17[incomplet] où il est aujourd'hui ».

Ce sont donc les reliques du premier grand autel de la première église Notre-Dame, première paroisse fondée à Montréal par les Sulpiciens, en 1672. Selon la liturgie catholique, chaque autel doit, pour que l'officiant puisse célébrer les messes, être béni et contenir des reliques, restes humains ou objets ayant touché le corps d'une personne sainte. Ces reliques étaient souvent enchâssées dans le corps même de l'autel, lui-même intégré à l'architecture. On ne sait pas encore précisément à qui ces reliques sont attribuées, mais leur présence dans le grand autel laisse supposer qu'il s'agit de reliques corporelles ou de contact de la Vierge Marie, consacrées par Mgr de Laval.

Inaugurée en 1683, la première église Notre-Dame a longtemps été le plus important lieu de culte de la colonie et suffi aux besoins de la population. Il faut l'agrandir à deux reprises : le premier agrandissement (1723-1725) consiste en l'ajout d'une travée à l'ouest, qui prolonge la façade sur la rue Notre-Dame; le second agrandissement a lieu entre 1734 et 1739, et touche les bas-côtés de l'église. Avec la construction de la nouvelle église Notre-Dame -- l'actuelle basilique -- entre 1824 et 1829, la première est démolie à partir de 1830. Ce reliquaire est un rare témoin matériel du lieu de culte disparu, avec des objets qui remontent aux premiers temps de l'église du XVIIe siècle.
C'est très probablement au début du deuxième chantier que l'on a démoli l'autel, comme l'indique la note manuscrite de Montgolfier, avant de récupérer et de collecter précieusement les reliques qu'il contenait dans un coffret. En effet, outre le cachet de cire arborant le monogramme des Sulpiciens (les lettres « A » et « M » entrelacées), sous le boîtier, on trouve le cachet de Mgr Dosquet, évêque de Québec, dont le nom est également inscrit au revers du couvercle.

Officiellement, Mgr Pierre-Herman Dosquet (1691-1777) a été évêque de Québec de 1733 à 1739. Cependant, il n'est arrivé à Québec qu'en août 1734 et est retourné en France en octobre 1735. En peu de mois, il crée de nombreuses tensions dans la Nouvelle-France, se mettant à dos le clergé et les congrégations féminines et, partant, toute la population pour qui ceux-ci jouaient un rôle majeur (culte, hôpitaux, éducation). Il suggère même de doubler les impôts, ce à quoi le roi s'oppose. Il se met également à dos l'intendant Hocquart et le gouverneur Beauharnois. Prétextant des raisons de santé et une inadaptation au climat québécois, il démissionne, après de longues négociations avec la Cour, laissant l'Église du Québec dans une situation délicate. Il ne sera remplacé qu'en 1739. Son passage bref et mouvementé nous permet toutefois de dater avec exactitude le moment lors duquel les Sulpiciens ont récupéré les reliques du premier grand autel, soit vers 1734-1735.

Auteur: Jean Rey-Regazzi, 2019

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Références

Mention de droits d'auteurs :

Pascale Bergeron © Univers culturel de Saint-Sulpice

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Gouvernement du Québec

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