Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Estampe (Saint Roch)

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Variante(s) du titre :

  • St Roch

Région administrative :

  • Montréal

Date :

  • 1832 – 1932 (Production)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)
  • Patrimoine religieux (Mission hospitalière)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Beaux-arts > Estampe
  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Objet religieux > Objet de dévotion

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Images

Description

L'estampe « Saint Roch » présente, au premier plan, la figure du saint assis dans un paysage de nature. Son bâton de marche en main et son chien à ses pieds, il tourne le regard et lève le bras vers le ciel. Il interrompt dans les nuées un ange ailé et armé d'une épée qui s'apprête à déclencher la foudre sur la ville.

Au loin, séparé de la figure du saint par l'étendue du Saint-Laurent, on reconnaît le port de Montréal, vu depuis la rive sud : les silhouettes de la basilique Notre-Dame et, plus loin encore, du mont Royal permettent d'identifier la ville de Montréal.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'inventaire : 2018.1500.2

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec > Montréal > Montréal

Dimensions :

  • Hauteur : 32,3 centimètre(s)
  • Hauteur de l'image : 26,2 centimètre(s)
  • Largeur : 26,6 centimètre(s)
  • Largeur de l'image : 15 centimètre(s)

Médium :

  • Encre

Support :

  • Papier

Technique de fabrication :

  • Gravure sur pierre
  • Lithographie

Représentation iconographique :

  • Sujet religieux

Inscription :

sous l'image au centre : St.ROCH / Montréal 20 juin 1833 Déposé au Greffe suivant L'acte de 1832 / Monk & Morrogh P.C.B.K. / Se vend à la librairie Canadienne de livres français de / Fabre, Perrault & Compagnie / Bourne Lithog.x; au recto de la feuille de support : GALERIE CANADIENNE

Sujet :

  • Religion
  • Scène urbaine

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Partie d'un ensemble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2021-08-19

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement, 2020-08-20
 
Inventorié --
 

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Informations historiques

L'estampe « Saint Roch » d'Adolphus Bourne est non seulement une image de dévotion, mais aussi un véritable témoignage historique et social d'un événement marquant pour le Québec.
Dans le culte catholique, saint Roch est le saint patron qui protège les fidèles des épidémies, notamment la peste et le choléra. Il est montré ici reconnaissable à ses attributs traditionnels : son chien fidèle qui l'accompagne, ses vêtements qui dévoilent, sur la jambe, la plaie due à la peste dont il a été lui-même victime et le bâton de marcheur qui signale son exil. L'artiste combine dans cette image l'iconographie traditionnelle du saint, telle qu'elle est diffusée en Europe, à une vue contemporaine de la ville de Montréal, qui se dresse de l'autre côté du fleuve.

L'auteur de l'image, Adolphus Bourne, né en Angleterre, a par le passé publié de nombreuses vues de Montréal. Il a figuré la ville dans sa période de changements majeurs, au début du XIXe siècle, avec l'essor de la population, comme en témoigne notamment l'érection par les Sulpiciens de la nouvelle église Notre-Dame, à partir de 1824. En 1830, Adolphus Bourne fait en effet paraître six vues de Montréal d'après les aquarelles de Robert Auchmuty Sproule. Il s'agit de la première série gravée d'une ville canadienne à être imprimée au Canada. Univers culturel de Saint-Sulpice en conserve plusieurs versions. On reconnaît ainsi la ville de Montréal et plus précisément la perspective depuis la rive sud du fleuve Saint-Laurent qui embrasse le Vieux-Montréal actuel et la colline du mont Royal. De nombreux clochers se dessinent, dont ceux de la basilique Notre-Dame, et, tout à côté, celui de l'ancienne église Notre-Dame, qui ne sera détruit qu'en 1843.

De l'autre côté du fleuve, saint Roch fait le geste d'arrêter la foudre qui, dans l'iconographie, représente souvent les maladies frappant les hommes. Il intercède ainsi pour arrêter le bras armé de l'ange dans les nuées et faire cesser l'épidémie. Cette estampe est publiée par Adolphus Bourne et mise en vente chez Fabre et Perrault en 1833, soit un an après la grande épidémie de choléra qui a gravement atteint Québec et Montréal. En 1832, on signale en effet la première occurrence de choléra au Québec. L'épidémie se déclare en juin 1832, peu après la réouverture des circuits de navigation, et touche durement la ville de Québec, port d'arrivée de nombreux navires. Si plusieurs autres vagues de choléra viendront par la suite frapper le Québec au XIXe siècle (1834, 1849, 1851, 1852, 1854), l'année 1832 est la plus rude : elle tue près de 8000 personnes dans le Bas-Canada, avec près de 3500 victimes uniquement à Québec et 2000 à Montréal.

Cette dernière est profondément affectée, comme en atteste ce témoignage contemporain : « Montréal est dans un état difficile à dépeindre; il ne s'y fait plus d'affaires… Quand les amis se rencontrent, ils se font des adieux comme s'ils ne devaient plus se revoir. Jour et nuit, on voit des voitures qui portent des corps au cimetière; la tristesse et la terreur règnent sur tous les visages, et le spectacle continuel de la mort et les pleurs et les sanglots de ceux qui ont perdu des parents ou des amis sont capables d'attrister les coeurs les plus insensibles… » (Témoignage repris dans « Le choléra de 1832 : un artisan témoigne », Régis Corbin et Rénald Lessard, Cap-aux-Diamants : « La revue d'histoire du Québec », vol. 2, no 1, 1986, p. 38.) Faisant office autant d'ex-voto que d'oeuvre commémorative, l'image pieuse de « Saint Roch » témoigne d'un événement qui a marqué profondément Montréal et ses habitants.

Auteur: Jean Rey-Regazzi, 2019

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Références

Mention de droits d'auteurs :

Pascale Bergeron © Univers culturel de Saint-Sulpice

Notices bibliographiques :

  • ALLODI, Mary. Printmaking in Canada - Les Débuts de l'estampe imprimée au Canada. Toronto, Royal Ontario Museum, 1980. s.p.
  • LACASSE, Yves. « La contribution du peintre américain James Bowman (1793-1842) au premier décor intérieur de l'église Notre-Dame de Montréal ». Annales d'histoire de l'art canadien / Journal of Canadian Art History. Vol. VII, no 1 (s.d.), p. 74-91.
  • MAURAULT, Olivier. La Paroisse : histoire de l'Église Notre-Dame de Montréal. Montréal, Thérien Frères Limitée, 1957. 240 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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