Stalle

Deux stalles légèrement inclinées vers l'arrière, formant un siège à deux places, produites entre 1800 et 1877. Ses dimensions sont 124,6 cm de hauteur, 136,6 cm de largeur et 55,9 cm de profondeur. Les accoudoirs et les oreilles se terminent en volute sculptée et le bas des sièges est chantourné en festons. Les hauts dossiers sont chacun ornés d'un panneau soulevé, formé de deux planches assemblées à rainure et languette et embouvetées dans un cadre assemblé à tenon et mortaise chevillé. Le haut des dossiers est couronné d'une traverse moulurée. Un espace de rangement se trouve sous l'assise, qui se soulève en pivotant sur des charnières en laiton, fixées à l'aide de vis à tête fendue. La partie mobile de l'assise repose sur des planches clouées aux côtés avec des clous forgés, à l'exception du côté droit du siège de gauche dont la planche a été remplacée par un tasseau. Les accoudoirs sont formés de deux planches collées chant sur chant. L'extérieur de son côté droit est toutefois fait d'une planche pleine, suite à une réparation. Le dos est couvert d'un panneau cartonné, fixé avec des clous à corps et tête ronds. Le meuble est brun foncé, à l'exception de l'intérieur des rangements recouvert d'un vernis jauni. Les assises portent de nombreuses traces d'usure et une petite planche a été ajoutée au fond des deux rangements pour combler des interstices. Le piétement est abîmé par l'eau, principalement sur le côté gauche. Un morceau manque au bord chantourné du bas du siège de gauche. Le bas du panneau cartonné est déchiré.

Les côtés des cloisons de la stalle portent des marques causées par le frottement de l'assise pivotante lors de son ouverture. Son côté extérieur gauche porte également ces marques distinctives, témoignant de la présence à l'origine d'au moins une autre stalle rattachée à celle-ci. Le panneau cartonné couvrant le dos de la stalle masque son aspect originel. Il est toutefois possible de présumer qu'il est semblable à celui d'une autre stalle de cet ensemble dont le dos est visible. Les planches à l'arrière de cette dernière sont laissées au bois brut et sont clouées aux accoudoirs avec des clous forgés pour la moitié supérieure et des clous à tête et corps ronds pour la moitié inférieure.

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Une stalle est un siège à dossier et cloisons latérales, réservé aux membres du clergé. Les stalles, attachées les unes aux autres, sont alignées le long des murs du choeur d'une cathédrale, église collégiale ou abbatiale. Les séries de stalles se font face, divisant les moines, moniales ou chanoines en deux groupes pour le chant antiphonique ou récitation alternative des psaumes de l'office divin. Chaque stalle délimite l'espace où le moine s'assoit, se lève et s'agenouille pendant l'office.

Le choeur des Augustines de l'Hôtel-Dieu de Québec est situé à la droite de l'église. L'usage en est réservé aux religieuses. Une grille séparait originellement les deux lieux de culte, les Augustines étant une communauté cloîtrée jusqu'en 1965. L'orientation du choeur permettait aux Augustines d'assister aux offices sans être vues des laïcs prenant place dans l'église.

Les Augustines, privées d'église et de choeur depuis l'incendie de leur monastère en 1755, se lancent dans leur reconstruction au tout début du 19e siècle. Après de longs mois de préparation, les plans sont finalement approuvés par le Conseil et présentés à la communauté le 9 mai 1800. Les plans ont été réalisés par Pierre Émond, maître menuisier et sculpteur de la ville de Québec. Les travaux débutent le 22 mai 1800 et s'échelonnent jusqu'en septembre 1803. Le 29 septembre 1803, l'église est officiellement consacrée. L'aménagement intérieur est toutefois incomplet et sera achevé dans les années suivantes. Un siècle plus tard, les religieuses se trouvent à l'étroit dans leur choeur. En effet, si la communauté des Augustines en 1800 comptait 30 professes et 4 novices et postulantes, en 1907 ses effectifs atteignent 94 professes et 24 novices et postulantes. Des travaux sont donc entrepris le 7 février 1908. L'étage supérieur est sacrifié afin de hausser le plafond du choeur et d'y installer un jubé. Ces réaménagements prennent fin le 15 avril 1908. Ce choeur sera finalement démantelé en juillet 1931 pour faire place au choeur actuel, beaucoup plus vaste. À cette époque, la communauté comptait 140 professes et 17 novices et postulantes, et l'ancien choeur, malgré sa galerie, ne suffisait plus à les accueillir.

Les stalles étaient disposées en une rangée le long des murs latéraux de l'ancien choeur. Un stéréogramme de 1877 et une ancienne photographie datant du tournant du 20e siècle, nous les montrent meublant le choeur avant l'aménagement du jubé en 1908.

Lors du démantèlement du choeur en 1931, les anciennes stalles ont été enlevées. Certaines stalles auraient été conservées, extraites de la rangée pour former un siège à une ou deux places. Les côtés auraient été repeints, les trous de clous bouchés et un panneau cartonné cloué au dos. Les stalles auraient également été inclinées vers l'arrière à cette occasion, par l'ajout de blocs de bois sous les pieds et de supports à l'arrière pour en assurer la stabilité. L'usage fait de ces sièges est inconnu. Ces stalles auraient par la suite été remisées. Il est possible que ce fût pendant ce remisage que les pieds de certaines stalles aient été abîmés par l'eau.

De ces stalles meublant l'ancien choeur des Augustines, deux autres converties en siège à deux places se trouvent dans les collections des Augustines de l'Hôtel-Dieu de Québec, dont une identique à celle décrite ici, et l'autre un peu plus large, décapée et dotée d'une nouvelle finition. Deux autres stalles, converties en siège simple, se trouvent également dans les collections. Le Musée de la civilisation possède également dans ses collections un siège à deux places formé de stalles provenant du même ensemble.

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