Aménagement hydroélectrique Robert-Bourassa

L'aménagement hydroélectrique Robert-Bourassa, mieux connu sous le nom de LG-2, est un vaste ensemble hydroélectrique inauguré en 1979. Il comprend plusieurs ouvrages répartis dans trois cavernes principales, soit la galerie de service, au centre, la centrale avec son plancher des alternateurs, abritant 16 groupes-turbines alternateurs, et la chambre d'équilibre. Sa salle des machines de quatre étages s'étend sur 483 mètres.

On retrouve un bâtiment d'accès démarqué par un porche et le puits de ventilation de la centrale intégré au volume du porche. Huit bâtiments de barres blindées, constituant le poste de transformation, sont aussi implantés de chaque côté du bâtiment d'accès.

Le barrage, l'évacuateur de crues et le réservoir sont considérés comme les grands ouvrages de génie de cet aménagement. Le barrage de conception classique et d'une hauteur d'un bâtiment de 53 étages retient les eaux de la Grande Rivière avec ses 29 digues. Il sert par sa hauteur à tirer toute la puissance de la centrale. Le réservoir, presque trois fois plus grand que le lac Saint-Jean, fournit en eau la centrale et occupe 1 % du territoire du complexe. L'évacuateur de crues, icône de cet aménagement, aussi surnommé escalier des géants en raison de ses 10 marches hautes de 10 mètres chacune, s'étale sur 1,5 kilomètre. Il sert à contrôler le débit de l'eau évacuée et la fait circuler à une vitesse équivalente au double du débit du Saint-Laurent à la hauteur de Montréal.

L'aménagement hydroélectrique Robert-Bourassa est situé dans la région administrative du Nord-du-Québec. Il est à proximité de de Radisson, à environ 1 000 kilomètres à vol d'oiseau de Montréal et près du plus grand village de la Nation crie au Québec, Chisasibi. Le barrage est situé également au kilomètre 117 de La Grande Rivière, à l'est de la Baie-James.

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L'aménagement hydroélectrique Robert-Bourassa, mieux connu sous le nom de LG-2, fait partie d'un des plus grands chantiers au monde, soit le complexe La Grande qualifié de projet du siècle qui s'étale sur 800 km. En pleine taïga, des campements et villages se développent au gré des travaux près des futurs barrages. Sa réalisation est scindée en trois phases s'échelonnant sur près de 40 ans.

La construction de la plus grande centrale souterraine au monde, La Grande-2, est réalisée au cours de la première phase (1973-1985) avec la création de deux autres centrales (La Grande-3 et La Grande-4), cinq réservoirs et la dérivation partielle des rivières Caniapiscau, Openica, Petite Rivière Openica et Eastmain vers la Grande Rivière. À l'époque, en 1972, ce vaste site constitue le choix le plus économique pour répondre à la demande électrique des Québécois entre 1978 et 1985. La Grande Rivière possède un fort débit et un sol fait de dépôts de moraine, un matériau prisé pour les ouvrages de retenue. La faible profondeur du granite sous le lit de la rivière assure aussi un ancrage solide à la future structure.

Afin de concrétiser ce complexe, deux grandes sociétés distinctes sont créées en 1971. La Société de développement de la Baie-James (SDBJ), qui devient responsable des ressources naturelles du territoire, et la Société d'énergie de la Baie-James (SEBJ) pour mettre en valeur les ressources hydroélectriques. La SEBJ construit d'abord la route de la Baie-James jusqu'aux futures centrales et 12 ponts permanents, de Matagami jusqu'à l'embouchure de la Grande Rivière. Inaugurée en 1973, elle est asphaltée en 1975 et 1976. En septembre 1973, tout près des installations temporaires, un campement permanent peut enfin accueillir près de 1 000 personnes et deux années plus tard jusqu'à 6 000.

Les travaux de conception de la centrale sont confiés à la firme d'ingénierie montréalaise Rousseau, Sauvé, Warren, celle qui conçoit le complexe La Grande. Elle développe ainsi un savoir-faire exceptionnel exercé dans les grands aménagements hydroélectriques. L'architecture relève de la firme d'architectes montréalaise Léo-Georges-Paul Brassard et Walter Warren. Dès l'automne 1973, les entrepreneurs intéressés étaient invités à soumissionner en visitant le site et en consultant une imposante documentation.

En avril 1973, les travaux des galeries de dérivation de la centrale commencent. En juin 1975, la galerie d'accès est terminée. Les galeries de fuite sont achevées en novembre 1976 ainsi que les travaux d'excavation de la voûte du plancher des alternateurs de la centrale souterraine. Les premières pièces de la turbine numéro 9, la première devant entrer en service, arrivent vers la fin du mois d'août 1977. Commencé en juillet 1975, le barrage est terminé en novembre 1978. Il faudra 10 mois pour accumuler suffisamment d'eau pour remplir le réservoir.

Le 27 octobre 1979, le barrage et la centrale La Grande-2 sont inaugurés en avance de six mois sur l'échéancier prévu. Entre 1972 et 1985, plus de 100 000 personnes y auront contribué, tel qu'avait promis Robert Bourassa, premier ministre du Québec de 1970 à 1976, avec son slogan « 100 000 emplois » promu lors de sa campagne électorale de 1970. Le premier ministre René Lévesque procède à l'inauguration et tient à ce que M. Bourassa soit présent. Depuis 1996, l'aménagement La Grande-2 porte le nom de Robert-Bourassa, ancien premier ministre du Québec décédé la même année et surnommé le père de la Baie-James.

Depuis son existence, l'architecture de la centrale connaît très peu de changements. Seul l'intérieur de la salle de commandes est remis à neuf en 2004. Son bâtiment d'accès au-dessus de la centrale est agrandi, vers la fin des années 1990, et des transformations majeures sont apportées à l'aménagement intérieur. Le nouveau bâtiment de l'atelier de réfection des disjoncteurs est intégré en 2003. Une porte d'accès est installée à l'imposante galerie d'accès de la centrale en 2005.

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