Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Tabernacle

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Autre(s) nom(s) :

  • Tabernacle de la sacristie

Région administrative :

  • Mauricie

Date :

  • après 1650 – avant 1700 (Production)
  • vers 1718 (Production)
  • vers 1779 (Déménagement)
  • avant 1845 (Déménagement)

Période :

  • Le Régime français (1534 à 1760)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Objet religieux > Objet lié à l'Eucharistie

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Patrimoine immobilier associé (2)

Fait partie de :

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Description

Le tabernacle de la sacristie de l'église de Saint-Maurice est une pièce de mobilier liturgique liée à la célébration de l'eucharistie composée de deux tabernacles superposés. Le tabernacle inférieur, réalisé vers 1718, est en pin doré et peint. Il mesure 293 cm de largeur sur 118,9 cm de hauteur. Il comprend deux gradins au centre desquels se trouve une réserve eucharistique munie d'une porte ornée d'un ciboire sculpté à demi voilé. L'étage intermédiaire, à ressauts, est rythmé par des colonnettes d'ordre composite, des ailerons, des panneaux sculptés et des niches. Le centre du meuble est occupé par une armoire dont la porte, en forme de niche, est encadrée par un portail imitant la pierre à bossage. Le couronnement est formé par un second tabernacle, réalisé à la fin du XVIIe siècle, qui mesure 151,5 cm de largeur, 46,3 cm de hauteur et 29 cm de profondeur. Fait en chêne peint et doré, il est composé d'un étage de l'ordre comprenant des ailerons, des colonnettes torses et des bas-reliefs historiés. Ce tabernacle possède un couronnement composé d'une balustrade et d'un amortissement surmonté d'un globe et d'une croix. Deux reliquaires en noyer cendré flanquent le tabernacle supérieur. L'ensemble est orné de plusieurs motifs végétaux et de pots à feu.

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec > Mauricie > Trois-Rivières
  • Europe > France

Dimensions :

  • Hauteur (Estimée / intégral) : 165 centimètre(s)
  • Largeur (Mesurée / intégral) : 293 centimètre(s)
  • Profondeur (Estimée / intégral) : 50 centimètre(s)

Matériaux :

  • Bois (Pin)
  • Bois (Chêne)

Type de fabrication :

Artisanal

Technique de fabrication :

  • Doré
  • Peint
  • Sculpté

Représentation iconographique :

  • Archange Gabriel
  • Ciboire
  • Croix
  • Globe
  • Pampres
  • Rinceaux
  • Saint Paul
  • Saint Pierre
  • Végétaux
  • Vierge

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

Le tabernacle de la sacristie de l'église de Saint-Maurice est une pièce de mobilier religieux composée de deux tabernacles superposés. Le premier, qui forme le couronnement de l'ensemble, est un tabernacle d'origine française réalisé à la fin du XVIIe siècle. Il n'en subsiste aujourd'hui que l'étage de l'ordre encadré par des ailerons et rythmé de colonnettes torses. L'ancienne armoire de l'ostensoir, aujourd'hui condamnée, est flanquée de bas-reliefs représentant saint Pierre et saint Paul. Les ailes latérales sont ornées de panneaux sculptés représentant la scène de l'Annonciation avec la Vierge agenouillée à gauche et l'archange Gabriel à droite. Ce tabernacle est caractéristique des productions françaises de la seconde moitié du XVIIe siècle. Il présente certaines similitudes avec d'autres tabernacles français importés en Nouvelle-France, dont celui de Sainte-Hélène de Kamouraska. Malheureusement, la provenance de ce meuble, formant la partie supérieure du tabernacle de la sacristie de l'église de Saint-Maurice, demeure inconnue, tout comme les circonstances de son réemploi.

Le tabernacle formant la partie inférieure du meuble est quant à lui réalisé dans le premier quart du XVIIIe siècle pour le maître-autel de la première chapelle du monastère des Récollets de Trois-Rivières. C'est entre 1700 et 1703 que les Récollets font ériger cette chapelle adjacente à leur monastère. Vers 1718, ils confient la réalisation d'un tabernacle au sculpteur Jean Jacquiés dit Leblond (avant 1688 - 723). Originaire de Bruxelles, ce sculpteur serait arrivé en Nouvelle-France en 1705 ou avant. Il travaille d'abord chez les Ursulines de Québec pour lesquelles il réalise un tabernacle. En 1712, il est engagé par Noël Levasseur (1680 - 1740) pour travailler dans son atelier. Il met fin à son association et entre au service des Récollets de Montréal dès l'année suivante. Il s'établit définitivement à Trois-Rivières après 1715 et réalise principalement des pièces de mobilier liturgique pour des communautés religieuses.

Le meuble qu'il réalise pour les Récollets se caractérise par des gradins ornés de rinceaux et de pampres. L'étage de l'ordre est rythmé par des colonnettes composites, un choix d'ordonnance plutôt rare pour les tabernacles. Le centre du meuble est occupé par un avant-corps à pans coupés percé de niches. Celle du centre, qui correspond aussi à la porte de l'armoire de l'ostensoir, est encadrée par un portail imitant la pierre à bossage.

En 1754, les Récollets font construire une nouvelle chapelle (aujourd'hui l'église Saint-James) et le tabernacle de Jacquiés y est transféré. À la suite du traité de Paris (1763), les Britanniques interdisent aux Récollets de recruter de nouveaux membres. L'absence de relève les force à abandonner leur monastère en 1776. Le gouvernement britannique prend ensuite possession de la propriété et la chapelle est notamment utilisée pour la célébration du culte anglican. Inquiets du sort réservé aux oeuvres de l'ancienne chapelle des Récollets, les Trifluviens catholiques font retirer vers 1779 plusieurs objets religieux pour les déposer chez les Ursulines. Ces dernières acquièrent alors un tabernacle doré qui pourrait correspondre à celui de Jacquiés.

Vers 1845, la paroisse de Saint-Maurice reçoit le tabernacle provenant de la chapelle du monastère des Récollets de Trois-Rivières. Quelques années plus tard, soit entre 1862 et 1864, la paroisse se dote d'un nouveau lieu de culte de style néogothique. Le tabernacle de Jacquiés est alors installé dans la sacristie de cette église.

À une date indéterminée, le tabernacle supérieur d'origine française est placé sur le tabernacle de Jacquiés. Les deux meubles sont également repeints. La dorure d'origine des deux meubles est présente sous les repeints. Deux reliquaires en noyer cendré, provenant de l'église de l'Immaculée-Conception de Trois-Rivières et probablement sculptés en 1712, sont également ajoutés à l'ensemble.

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Références

Notices bibliographiques :

  • BELISLE, Jean et John R. PORTER. La sculpture ancienne au Québec : trois siècles d'art religieux et profane. Montréal, Éditions de l'Homme, 1986. 503 p.
  • DÉSY, Léopold et John R. PORTER. « L'ancienne chapelle des Récollets de Trois-Rivières ». Bulletin de la Galerie nationale du Canada. No 18 (1971), p. 1-36.
  • LAVALLÉE, Gérard. « Des oeuvres à la loupe : hypothèses et restitutions ». DEROME, Robert, dir. L’art ancien du Québec et Gérard Lavallée. Actes du colloque hommage tenu le 25 mars 2002. Montréal, Université du Québec à Montréal, 2005, p. 17-34.
  • PAYER, Claude et Daniel DROUIN. Les tabernacles du Québec des XVIIe et XVIIIe siècles. Québec, Les publications du Québec, 2016. 271 p.

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