Tabernacle

L'ancien tabernacle du maître-autel de l'église de Saint-Bonaventure est une pièce de mobilier liturgique liée à la célébration de l'eucharistie. Ce meuble en bois peint en blanc et à motifs dorés, réalisé avant 1797, présente une largeur de 228,6 cm, une hauteur de 181,6 cm et une profondeur de 58,4 cm. Il est doté de deux gradins décorés de rinceaux et d'autres motifs végétaux. La porte de la réserve eucharistique présente la forme sculptée d'un ciboire sous un dais. L'étage de l'ordre, à ressauts, est rythmé par des colonnettes cannelées d'ordre corinthien et est délimité par deux ailerons à motifs végétaux. Sur les panneaux des deux ailes se trouvent deux médaillons se faisant pendant, l'un d'un profil masculin et l'autre d'un profil féminin. Le corps principal est en avancée et un fronton, reposant sur quatre colonnettes, surplombe l'armoire de l'ostensoir. Sur la porte de cette dernière se trouve un bas-relief représentant l'agneau eucharistique. Il est couché sur le livre aux sept sceaux avec une croix, et il est surmonté d'un triangle de la Trinité en gloire entouré de nuées et de deux têtes d'angelots ailés. L'étage du couronnement est ponctué de quatre pots à feu surmontant les colonnes des extrémités, de deux faux reliquaires oviformes surmontés d'une petite croix ainsi que d'un dôme couronnant le corps central et coiffé d'une croix faîtière.

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Inventorié	--

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Ce tabernacle est vraisemblablement conçu au Québec avant 1797. En 1797, Philippe-Jean-Louis Desjardins (1753 – 1833), assisté de son frère Louis-Joseph Desjardins (1766 – 1848), le fait réparer et remettre au goût du jour, en même temps que deux autres maîtres-autels, par les Augustines de l'Hôpital général de Québec. Des relevés stratigraphiques de la polychromie réalisés en 1989 confirment l'intervention des Augustines, révélant des traces de feuillure d'argent sur bolus rouge et de feuille d'or sur mixtion. Les trois tabernacles sont alors envoyés dans la région de la Gaspésie afin de meubler de nouvelles églises. Celui alors installé dans l'église de Bonaventure est le seul qui subsiste. Le tabernacle a servi durant plus d'un siècle dans ce lieu de culte associé à la communauté acadienne.

En effet, quatre ans après l'arrivée des premiers habitants en 1760, des Acadiens fuyant la déportation, un premier lieu de culte est construit à Bonaventure. Cette première chapelle, édifiée sur la pointe de Beaubassin, est incendiée en 1791. Une nouvelle chapelle est immédiatement érigée, mais elle est démontée en 1797, lors de la construction de la première église. Cette dernière est remplacée par une deuxième église, construite avec des airs de cathédrale entre 1855 et 1860, à l'initiative de l'abbé Jean-Louis Alain (1813 – 1863), curé de Bonaventure.

Le tabernacle est installé dans la première église en 1797. Il est ensuite déplacé dans le nouveau lieu de culte en 1860. Les portes de la réserve eucharistique et de l'armoire de l'ostensoir seraient réalisées au cours du XIXe siècle. Le caractère pivotant de la porte de l'armoire de l'ostensoir, bien qu'il ne soit pas exclusif, est un élément technique typique de la production de la famille Baillairgé qu'il est rare de trouver avant le XIXe siècle. Quant à la porte de la réserve eucharistique, la représentation du ciboire qui y apparaît ressemble davantage au style utilisé au XIXe siècle, où l'objet est illustré de manière plus trapue.

En 1919, le tabernacle est remisé dans la sacristie de l'église. En 1972, il est exposé au Musée historique acadien. Lors de la fermeture de celui-ci en 1987, le maître-autel entre dans la collection du nouveau Musée acadien du Québec. En 1989, le musée fait appel à un restaurateur du Centre de conservation du Québec, Claude Payer, afin de réaliser un rapport sur l'état de l'objet.

L'objet a été nettoyé, fixé et remonté au Musée en 1991, où il est exposé depuis.

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