Écuelle
Type :
Patrimoine mobilier (Bien archéologique)
Autre(s) nom(s) :
- Écuelle à anses horizontales
- Écuelle à oreilles
Région administrative :
- Capitale-Nationale
Municipalité :
- Québec
Date :
- 1530 – 1610 (Production)
- 1530 – 1620 (Importation)
- 2001 – 2013 (Intervention archéologique)
- 2007‑08 (Découverte)
Période :
- Le Régime français (1534 à 1760)
Classification :
- Bien archéologique > Outils et équipement pour les matériaux > Alimentation : service et consommation des aliments
Éléments associés
Inventaires associés (1)
Description
L'écuelle servant à la prise de nourriture, sous forme liquide ou solide, aurait été fabriquée entre le deuxième quart du XVIe siècle et 1610. L'écuelle en faïence blanche présente une forme hémisphérique avec un fond concave à surface nervurée. Deux anses à cinq lobes sont attachées de part et d'autre du contenant. Sa hauteur varie entre 4,5 et 5,1 cm et son diamètre à l'ouverture atteint 12,4 cm.
Provenance archéologique :
- EdBt-3 > Numéro de catalogue 1538
Culture :
- Basques
Fonctions / usages :
Les fragments d'écuelle représentent un objet servant au service ou à la consommation des aliments, sous forme liquide ou solide. L'écuelle peut être utilisée individuellement ou partagée par plusieurs. L'utilisation d'une écuelle en faïence plutôt qu'un bol ou un plat en bois peut aussi indiquer un statut social plus élevé de son propriétaire.
Lieu de production :
- Europe > Espagne > Aragon > Muel
Type de fabrication :
Artisanal
Technique de fabrication :
- Assemblé
- Cuit
- Façonné
- Moulé
- Tournassé
- Tourné
Matériaux :
- Céramique - terre cuite fine (Faïence blanche - Majolique)
Technique de décoration :
- Émaillé
- Peint
Motif décoratif :
- Linéaire
- Sinueux
Décor :
L'écuelle est recouverte d'un émail blanc bleuté décoré d'un motif linéaire polychrome vert et bleu peint à la main à l'extérieur dans sa partie supérieure ainsi qu'à l'intérieur de l'objet. Une bande annulaire verte couvre la lèvre de l'écuelle. Les anses, dont la pointe du lobe central est peinte en vert, sont couvertes de lignes bleues doubles sinueuses et droites. Le fond de l'écuelle est orné de motifs de lignes et de bandes sinueuses et droites vertes et bleues.
Dimensions :
- Diamètre du rebord (Mesurée / intégral) : 12,4 centimètre(s)
- Épaisseur, Paroi (Mesurée / intégral) : entre 0,6 et 1 centimètre(s)
- Hauteur (Mesurée / intégral) : entre 4,5 et 5,1 centimètre(s)
- Largeur, Anse (Mesurée / intégral) : 6,1 centimètre(s)
- Longueur (Mesurée / subsistant) : 15,8 centimètre(s)
- Profondeur, Anse (Mesurée / intégral) : 2,8 centimètre(s)
Intégrité :
Objet complet (75% et plus de l'objet)
Nombre de biens :
1
Nombre de fragments :
1
Numéro de l'objet :
- CARQ : 10
- CARQ : 15
- Numéro archéologique : EdBt-3-1538
- Numéro précédent : EdBt-3:1538
- Numéro précédent : EdBt-3-2007-SA-CS-F1
Discipline :
- Archéologie historique
Altérations :
-
• Ébréchure : Sur le rebord
Détachements d'éclats d'émail. -
• Érosion : Sur l'objet
Émail d'aspect mat probablement dû à son séjour en contexte marin. -
• Picassure : Sur l'objet
Petits trous d'épingles dans l'émail. -
• Usure : Point d'appui
Usure sur le point d'appui.
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Inventorié | -- | ||
Informations historiques
L'écuelle en majolique espagnole est typique de la production de Muel, village potier espagnol situé à proximité de Saragosse, en Aragon. De tradition hispano-mauresque, sa production peut être datée de la période allant du deuxième tiers du XVIe siècle à 1610. Les potiers de Muel étaient des Morisques, un groupe ethnique descendant des anciens conquérants musulmans de l'Espagne, christianisés après la reconquête du territoire espagnol en 1492. L'année 1610 marque l'année de leur expulsion de l'Aragon par la couronne espagnole, menant à l'abandon du village de Muel et à la fin subite de cette tradition potière vieille de plusieurs siècles. Lors de la découverte d'une céramique de Muel, cet événement historique fournit aux archéologues un marqueur de datation exceptionnellement précis.
L'écuelle a vraisemblablement voyagé à l'île du Petit Mécatina sur la Basse-Côte-Nord du Québec à bord d'un baleinier ou d'un bateau de pêche basque. Elle faisait probablement partie des effets personnels de l'un des membres de l'équipage. Perdue ou jetée par son propriétaire lors de son séjour sur le lieu de pêche de l'île du Petit Mécatina, l'écuelle présente aujourd'hui un émail ébréché sur le rebord et des marques d'usure sur le point d'appui. De façon générale, l'émail a un aspect mat, probablement en raison de son séjour sous l'eau. La surface intérieure était d'ailleurs recouverte d'organismes marins.
Gisant à la surface du fond marin entre deux monticules de pierres de lest, l'écuelle est trouvée à l'été 2007 lors d'une intervention subaquatique à l'île du Petit Mécatina.
L'écuelle maintenant restaurée fait partie de l'exposition itinérante « Fragments d'humanité. Archéologie du Québec » depuis 2016.
Évaluation d'inventaire
Numérisation de la collection archéologique de référence du Québec (2016 - ) Société du musée d'archéologie et d'histoire de Montréal Pointe-à-Callière
L'écuelle en majolique hispano-mauresque fait partie de la collection archéologique de référence du Québec, car elle constitue un exemple d'objet en majolique hispano-mauresque, un élément de culture matérielle plutôt rare au Québec qui peut servir autant de marqueur temporel que culturel. Grâce à la fin subite de la production de ce type d'écuelle à Muel au début du XVIIe siècle, cet objet de céramique offre une datation relativement précise. En conséquence, l'écuelle permet aussi de raffiner la datation d'autres objets retrouvés dans le même contexte. Elle peut également témoigner d'une présence basque ou espagnole sur un site, comme à l'île du Petit Mécatina.
Emplacement
Region administrative :
- Capitale-Nationale
MRC :
- Québec
Municipalité :
- Québec
Arrondissement municipal :
- Les Rivières
Adresse :
- 1825, rue Semple
Localisation informelle :
Laboratoire et Réserve d'archéologie du Québec
Code Borden
EdBt-3 |
Références
Notices bibliographiques :
- ALVARO ZAMORA, María Isabel. Cerámica aragonesa. Vol. 2. Zaragoza, Ibercaja, 2002. 255 p.
- FITZHUGH, William W. et Erik PHANEUF. The Gateways Project 2007. Land and Underwater Excavations at Hare Harbour, Mécatina. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Artic Studies Center, 2008. 117 p.
- FITZHUGH, William W., Anja HERZOG, Brenna MCLEOD et Sophia PERDIKARIS. « Ship to Shore: Inuit, Early Europeans, and Maritime Landscapes in the Northern Gulf of St. Lawrence ». FORD, Ben, dir. The Archaeology of Maritime Landscapes (When the Land Meets the Sea). New York, Springer, 2011, p. 99-128.
- HERZOG, Anja. « L’Île du Petit Mécatina sur la Basse-Côte-Nord du Québec - résultats préliminaires des analyses céramiques d’un site voué aux activités de pêche saisonnière dans le Golfe du Saint-Laurent entre le XVIe et le XVIIIe siècle ». PENDERY, Steven R. et Fabienne RAVOIRE. Migrations, transferts et échanges de part et d'autre de l'Atlantique. Histoire et Archéologie des XVIe et XVIIe siècles. Québec, Éditions du CTHS, 2011, p. 121-141.
- HURST, John G., David S. NEAL et H. J. E. VAN BEUNINGEN. Pottery Produced and Traded in North-West Europe 1350-1650. Rotterdam papers, VI. Rotterdam, Stichting Het Nederlandse Gebruiksvoorwerp, 1986. 281 p.
- MYLES, Virginia. « Majolique espagnole des sites subaquatique et terrestre ». BERNIER, Marc-André, Robert GRENIER et Willis STEVENS. L'archéologie subaquatique de Red Bay : la construction navale et la pêche de la baleine basques au XVIe siècle. Ottawa, Parcs Canada, 2007, p. 120-130.
- POTHIER, Louise, dir. Fragments d'humanité : Pièces de collections. Archéologie du Québec. Montréal, Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal/Éditions de l'Homme, 2016. 151 p.