Épave de Douglastown

L'épave de Douglastown représente une petite partie de navire en bois non identifié dont les vestiges émergent du sable sur 16 mètres de longueur. Les membrures du côté tribord sont dégagées jusqu'à 50 centimètres de hauteur. Elle sont recouvertes de pièces de bordé externes et internes. Les vestiges du côté tribord restent ensevelis. À l'intérieur de la coque se trouvent des plaquettes, des tiges et des ferrures en métal, des fers à cheval, des fragments de bouteilles, des pièces de moteur à vapeur et plusieurs briques rouges de fonction indéterminée. L'épave se trouve dans la zone intertidale de la plage de Douglastown, à 300 mètres de l'accès à la plage, dans la municipalité de Gaspé.

Haut de la page

Statut	Catégorie	Autorité	Date
Inventorié	--

Haut de la page

L'épave de Douglastown semble être celle d'un navire mixte à voiles et à vapeur de la première moitié du XIXe siècle ayant fait naufrage à une date inconnue. Son existence est connue déjà à l'été 2010, après qu'une forte tempête le 6 décembre 2010 découvre les vestiges du sable. Un résident signale la découverte et ses photographies et autres informations permettent une première évaluation.

Afin de mieux connaître l'identité de l'épave et les circonstances de son naufrage, une enquête est réalisée auprès de résidents ayant une bonne connaissance de l'histoire locale, de même que dans les archives des sociétés historiques et sur internet. Rien ne ressort cependant sur l'épave de Douglastown. Une équipe d'archéologues se rend sur le terrain les 21 et 22 juin 2011. Ils constatent que les vestiges se sont dégradés depuis l'évaluation six mois plus tôt. Plusieurs pièces de structure et vestiges mobiliers ont disparu, enlevés par les vagues ou les visiteurs. Les archéologues documentent la structure du navire, et réalisent un plan d'ensemble et une photomosaïque des vestiges.

Plusieurs indices appuient l'idée d'une propulsion mixte, à voile et à vapeur. La présence d'un mât est indiquée par un étambrai se trouvant parmi les vestiges. Il s'agit d'un renfort en bois servant à étayer le mât. D'autre part, un objet de 2,8 mètres de longueur par 0,8 mètre de largeur, ressemblant à une petite bouilloire, gît à quelques mètres de l'épave. De gros morceaux de charbon minéral, ainsi que deux volants de vanne ont également été observés. Un grand nombre de briques rouges, posées sur des planches, forment une structure indéterminée qui semble se poursuivre sur une plaque métallique. Les briques sur un navire sont souvent associés à l'utilisation du feu, dans une cuisine ou à la salle des machines à vapeur.

Quatorze échantillons de bois sont prélevés sur divers éléments architecturaux de l'épave pour la détermination des espèces forestières en présence. Quatre espèces de feuillus et trois de résineux sont ainsi identifiées, dont l'érable et possiblement l'épinette, indiquant une construction nord-américaine, dont la provenance se situe probablement sur le pourtour sud du golfe du Saint-Laurent.

Malgré l'absence d'informations précises sur le naufrage, les données de terrain permettent de suggérer quelques candidats pour l'identité de l'épave. Trois navires ont naufragé près de cet endroit au début de l'époque des vapeurs : le Elizabeth (1803), le Minerva (1815) et le Whitby (1827). Le navire pourrait aussi appartenir à un habitant de Douglastown, Daniel McPherson, qui y réside entre 1785 et le début du XIXe siècle. McPherson possède plusieurs navires de pêche et peut-être aussi un chantier naval. D'autres recherches sur le terrain et en archive seront nécessaires pour parvenir à identifier l'épave de Douglastown.

Haut de la page

Haut de la page

Haut de la page