Épave du Delta

L'épave du Delta est ce qu'il reste d'un navire à vapeur construit en 1872 et ayant fait naufrage en 1874. Le site se présente comme un champ de débris métalliques, avec une concentration autour d'une pierre appelée la « roche meurtrière » et le reste éparpillé à l'est de cette pierre sur environ 250 mètres. De nombreux fragments de coque ou de plancher de pont, d'une dimension pouvant atteindre une vingtaine de mètres carrés, sont couchés au fond de l'eau. À travers ces pièces se trouvent de longs éléments de chaînes et d'autres éléments d'architecture navale en fer. Les vestiges reposent près de la côte de la municipalité de Cap-Chat, dans l'estuaire du Saint-Laurent, à une profondeur de 2 à 5 mètres.

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Le Delta est un cargo à vapeur en fer de 1974 tonneaux construit en 1872 dans la ville de Hull en Angleterre par la Earle's Shipbuilding and Engineering Company. La compagnie Smith, Hill and Company de Hull est d'abord propriétaire du navire, puis elle le vend à la Temperley Line en 1873. C'est un navire puissant et de bonne dimension, mesurant un peu plus de 85 mètres de longueur et 10 mètres de largeur. Au cours de sa brève carrière, il voyage principalement entre Londres et les villes de Québec et Montréal.

Il est affrété en 1873 par la South Wales Atlantic Steamship Company pour deux voyages. Le 4 novembre 1874, le Delta est en route de Londres à Québec avec à son bord des passagers et une cargaison de marchandises générales. À cause de l'épaisse brume, le navire s'échoue à Cap-Chat, sa quille si bien enfoncée dans le sable que même à marée haute, il est impossible de le libérer.

Quelques jours après l'évènement, le vapeur Conqueror 2 ainsi que des gabares, embarcations de service dans les ports, lui viennent en aide. Des hommes allègent le navire en retirant les marchandises des cales, sous la supervision de George Taylor Davie. Une partie des marchandises est récupérée par d'autres navires, dont le brigantin America et la goélette Lady Elgin. Quant à l'équipage et aux passagers du Delta, ils embarquent dans un train en direction de Rivière-du-Loup. En dépit des efforts, le Delta ne peut pas être dégagé de sa position. L'épave condamnée reste donc en place, exposée aux intempéries.

L'épave est mise en vente le 11 juin 1875. Diverses composantes sont achetées, pour un montant total de 5000 dollars. La coque est achetée par M. Tanguay, qui la paie 950 dollars. À partir de juillet 1875, des goélettes continuent de récupérer ferraille et marchandises provenant de l'épave, jusqu'en juin 1878. L'épave a donc probablement été découpée, au moins en partie.

Dans les années 1960, deux ancres et un treuil à vapeur sont récupérés sur l'épave. L'une des ancres et le treuil se trouvent aujourd'hui à Cap-Chat, sur le terrain des Cabines Goëmons sur Mer.

L'épave du Delta est découverte par un plongeur le 17 juillet 2011, près de Cap-Chat, en même temps que l'épave 2, située à proximité. Le plongeur localise l'épave du Delta et prend quelques photos et vidéos. Des plongées ont lieu les 22 et 23 juillet 2014, dans le cadre d'une émission télévisuelle sur les épaves du Saint-Laurent. Elles permettent de confirmer que les nombreuses concentrations de débris métalliques semblent bien appartenir à un même navire. S'il devait y avoir des fragments provenant d'un autre vaisseau non identifié, il s'agirait d'un navire en fer du même type de fabrication que le Delta.

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