Épave du Donnacona no. 1
Type :
Patrimoine mobilier (Bien archéologique)
Région administrative :
- Chaudière-Appalaches
Municipalité :
- Saint-Jean-Port-Joli
Date :
- 1928 (Construction)
- 1942‑10‑27 (Naufrage)
- 2007‑06‑05 (Découverte)
Période :
- Le Québec moderne (1867 à 1960)
Thématique :
- Patrimoine maritime et fluvial
Classification :
- Bien archéologique > Objets de distribution et de transport > Transport nautique : bateau > Barge
- Bien archéologique > Objets de distribution et de transport > Transport nautique : fonction > Transport de marchandises
- Bien archéologique > Objets de distribution et de transport > Transport nautique : mode de propulsion > Force mécanique > Moteur
Groupes associés (3)
- Canadian Vickers (1911 – 1944) - Constructeur(-trice)
- Quebec Paper Sales & Transportation Limited - Propriétaire
- Milne, Gilmore & German - Architecte / concepteur(-trice)
Personnes associées (6)
- Fournier, Gérard
- Morin, Rodolphe - Ingénieur(e)
- Gagné, Maurice
- Boulianne, Roméo
Inventaires associés (2)
Description
L'épave du Donnacona no.1 est le vestige d'une barge à moteur en acier de 329 tonneaux construite en 1928 et qui a fait naufrage le 27 octobre 1942. Les vestiges s'élèvent à environ 4 mètres du fond marin. Les dimensions du vestige sont estimées à 42,5 mètres de longueur, 9,3 mètres de largeur et 4 mètres de hauteur. L'épave semble en relativement bon état de préservation. Bien que la structure de cabinage de la timonerie paraisse démolie, il semble n'y avoir qu'un affaissement mineur du pont du navire. Les quatre écoutilles distinctives de la barge sont bien visibles et ne sont plus couvertes par leurs panneaux. L'écoutille 1, à la proue du navire, semble toutefois endommagée. Peu de sédiments recouvrent l'épave ou remplissent les cales. L'épave se trouve dans le fleuve Saint-Laurent, à l'ouest de Saint-Roch-des-Aulnaies dans la municipalité de Saint-Jean-Port-Joli, à environ 17 mètres de profondeur.
Provenance archéologique :
- ChEn-7
Contexte archéologique :
- Épave
Lieu de production :
- Amérique du Nord > Canada > Québec > Montréal > Montréal
Type de fabrication :
Semi-industriel
Matériaux :
- Métal - métaux et alliages ferreux (Acier)
Dimensions :
- Hauteur : 3,5 mètre(s)
- Largeur : 9,3 mètre(s)
- Longueur : 42,5 mètre(s)
Intégrité :
Objet complet (75% et plus de l'objet)
Nombre de biens :
1
Discipline :
- Archéologie historique
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Inventorié | -- | ||
Informations historiques
La barge le Donnacona no. 1 est un navire à coque en acier d'une longueur de près de 43 mètres et pourvu de deux moteurs diesel. Jaugeant 329 tonneaux, elle peut transporter jusqu'à 300 cordes de bois. Elle est construite avec le Donnacona no. 2 en 1928 au chantier naval Canadian Vickers, à Montréal, selon les plans de la firme d'architectes navals Lambert & German. Ces navires sont une commande de la Québec Paper Sales and Transportation Company, une filiale de la Donnacona Paper Company. Ils sont conçus pour le transport de bois de pulpe pour exportation vers l'est des États-Unis via la rivière Richelieu, le lac Champlain et le fleuve Hudson.
Les deux barges sont mises en service en 1928. La compagnie les utilise pour approvisionner en bois sa papeterie installée à Donnacona, en amont de Québec, puisque la quantité de bois arrivant par flottage via la rivière Jacques-Cartier est insuffisante. Elles acheminent le bois depuis la Côte-Nord jusqu'à Donnacona, se chargeant chacune de 300 cordes par voyage.
Dans la nuit du 26 au 27 octobre 1942, le Donnacona no. 1, qui fait route depuis Sault-au-Mouton, sur la Côte-Nord, vers Donnacona, fait face à une mer agitée et à des vents intenses sur le fleuve Saint-Laurent. Six membres d'équipage sont à bord : le capitaine Gérard Fournier et le matelot Roméo Boulianne de Donnacona, l'assistant-ingénieur Rodolphe Morin de Montmagny, le cuisinier Ernest Fournier et l'officier Maurice Gagné de Cap-Saint-Ignace, ainsi que le chef mécanicien Gérard Lavoie de Petite-Rivière-Saint-François.
Le Donnacona no. 2 fait finalement naufrage au large de Saint-Jean-Port-Joli. Des navires sont envoyés sur les lieux à la recherche de survivants, mais en vain. Le 29 octobre, la Donnacona Paper Company déclare perdus la barge et ses six membres d'équipage. La tempête est alors considérée comme étant la cause de la tragédie.
Le navire de la Garde côtière, le Detector, poursuit ses recherches pendant plusieurs jours. À partir du 30 octobre, les corps de cinq victimes sont repêchés. Tous portent leur gilet de sauvetage, qu'ils auraient eu le temps d'enfiler avant d'être emportés par les flots. Le corps de la sixième victime, Roméo Boulianne, n'est jamais retrouvé.
La barge est pour sa part localisée le 11 novembre par le Detector. Elle se trouve dans le chenal de la traverse Saint-Roch, comme le supposaient les navigateurs de la région. Aucune tentative de la renflouer n'est effectuée.
Le 5 juin 2007, le Service hydrographique du Canada découvre à nouveau l'épave du Donnacona no. 1 près de Saint-Roch-des-Aulnaies. En 2014, une opération archéologique est organisée par le Centre Interdisciplinaire de Développement en Cartographie des Océans (CIDCO), le Musée maritime du Québec (MMQ), le Cimetière du Saint-Laurent et l'Observatoire Global du Saint-Laurent (OGSL). Le 21 octobre 2014, le CIDCO effectue un relevé au sondeur multifaisceaux de la zone de l'épave. L'analyse des images sonar par le MMQ permettent d'avoir une meilleure connaissance de l'état des vestiges.
Sur l'écoutille 1, à la proue du navire, l'hiloire avant semble endommagée. Il s'agit d'une piste quant à l'explication de la disparition subite du navire. Lorsque chargé, le pont du Donnacona no. 1 était à moins d'un mètre au-dessus de l'eau, ce qui offre une protection limitée contre les vagues. Ainsi, il est possible que l'eau ait rapidement rempli la cale, menant à la perte du navire. Après la perte du Donnacona no. 1, la proue du Donnacona no. 2, rebaptisé Miron C. en 1959, est modifiée et rehaussée pour mieux faire face aux conditions de navigation sur le fleuve Saint-Laurent
Emplacement
Region administrative :
- Chaudière-Appalaches
MRC :
- L'Islet
Municipalité :
- Saint-Jean-Port-Joli
Code Borden
ChEn-7 |
Références
Notices bibliographiques :
- CÔTÉ, Samuel. Rapport de recherche historique dans le cadre du projet d'acquisition de connaissances sur les épaves du Saint-Laurent présenté au Centre Interdisciplinaire de Développement en Cartographie des Océans (CIDCO). s.l. 2014. 38 p.
- DESROSIERS, Pierre. Découverte de diverses épaves au Québec. s.l. 2010. s.p.
- s.a. s.t. Le progrès du Golfe, 30 octobre 1942, s.p.