Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Épave de Tourelle

Type :

Patrimoine mobilier (Bien archéologique)

Région administrative :

  • Gaspésie--Îles-de-la-Madeleine

Municipalité :

  • Sainte-Anne-des-Monts

Date :

  • 1756 (Construction)
  • 1779‑11‑16 (Naufrage)
  • 1999 (Découverte)
  • 2000 (Intervention archéologique)
  • 2002 (Intervention archéologique)
  • 2013 (Intervention archéologique)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Thématique :

  • Patrimoine maritime et fluvial

Classification :

  • Bien archéologique > Objets de distribution et de transport > Transport nautique : bateau > Sloop
  • Bien archéologique > Objets de distribution et de transport > Transport nautique : fonction > Militaire
  • Bien archéologique > Objets de distribution et de transport > Transport nautique : fonction > Transport de passagers
  • Bien archéologique > Objets de distribution et de transport > Transport nautique : mode de propulsion > Voiles

Éléments associés

Personnes associées (1)

Inventaires associés (2)

Description

L'épave de Tourelle est probablement le vestige du HMS Viper, un navire militaire britannique construit en 1756 et ayant fait naufrage en 1779. Le site est composé de vestiges, surtout métalliques, dispersés sur un fond rocheux. Il y aurait jusqu'à neuf canons en fonte, de petite taille et très affectés par la corrosion. Leur longueur va de 92 à 180 centimètres pour un diamètre de bouche de 8 centimètres pour deux d'entre eux. Outre les canons se trouvent aussi des saumons en fonte à section carrée, de petits objets lourds servant de lest et de nombreuses munitions de calibres variés. Le seul élément de mécanique est un fragment de valve de pompe. Il n'y a pas de structure, seulement quelques pièces de bois désorganisées qui pourraient appartenir à une charpente de navire. Le site se trouve dans l'estuaire du Saint-Laurent, près du village de Tourelle, dans la municipalité de Sainte-Anne-des-Monts en Gaspésie, à une profondeur variant de 1,5 à 3 mètres.

Provenance archéologique :

  • DhDo-3

Contexte archéologique :

  • Épave

Lieu de production :

  • Europe > Royaume-Uni > Angleterre > Londres > Deptford

Type de fabrication :

Artisanal

Matériaux :

  • Matières organiques - solides fibreux (Bois)

Intégrité :

Objet incomplet (moins de 25% de l'objet)

Âge absolu / relatif :

  • Typologie : 1757 à 1800

Nombre de biens :

1

Numéro de l'objet :

  • Numéro Parcs Canada : 65M

Discipline :

  • Archéologie historique

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

L'épave de Tourelle est probablement celle du HMS Viper, un sloop militaire britannique appartenant à la Marine royale et dont l'armement coïncide avec les vestiges retrouvés. Le HMS Viper est construit en 1756 à Deptford, en Angleterre. C'est un navire de 228 tonneaux prévu pour un équipage de 110 hommes, portant dix canons de six livres en batterie et douze pierriers sur son gaillard.

Sous les ordres du capitaine Augustus Harvey, le HMS Viper est chargé à l'automne 1779 d'escorter un convoi de navires d'approvisionnement vers l'Angleterre. Du mauvais temps attend le convoi au large de la péninsule gaspésienne. La neige, le grésil et de fortes rafales de vent forcent les navires à se signaler entre eux avec leurs canons. Le 16 novembre 1779, le HMS Viper frappe un écueil qui enfonce son étrave et le navire s'immobilise sur les rochers. Deux autres navires du convoi, le Nancy et le Selina, font aussi naufrage à proximité. L'équipage du HMS Viper abat les mâts et sauve les provisions et la cargaison. Ils prennent place sur le Nancy, qui vient d'être renfloué, pour rentrer en Angleterre. Une cinquantaine d'hommes du HMS Viper restent sur place avec l'équipage du Selina pour essayer de renflouer les navires échoués. Trois navires britanniques, le Hind, le Haldimand et le Snake, viennent leur prêter main forte au printemps 1780 mais ne parviennent pas à relever le HMS Viper.

L'épave est déclarée en 1999 par des plongeurs récréatifs qui repèrent plusieurs canons. Une courte visite du site est effectuée en 2000 par le Service d'archéologie subaquatique de Parcs Canada, suivie d'une intervention plus poussée en 2002, réalisée en collaboration avec des plongeurs locaux dans le cadre d'une formation en archéologie maritime de la Nautical Archaeology Society (NAS). Les travaux se concentrent sur l'enregistrement des vestiges, la cartographie du site et l'évaluation de son potentiel. Une dernière intervention est réalisée en 2013 dans le cadre d'un projet télévisuel sur les épaves du Saint-Laurent.

L'étude des données sur les artéfacts permet d'avancer une hypothèse pour l'identification de l'épave. Au total, il y aurait neuf canons sur le site, mais tous n'ont pu être observés lors d'une même intervention. Ils ont sensiblement la même taille, sauf pour un, plus petit, qui pourrait être un pierrier. Deux canons sont en assez bon état pour que leur longueur et leur diamètre de bouche soient mesurés, permettant d'estimer leur calibre à six livres. Ils semblent être de facture anglaise, les canons français de ce calibre étant généralement plus longs. Cette particularité place les canons après 1757, date qui marque le moment où la longueur des canons anglais diminue considérablement. L'absence d'un anneau de brague, inconnu avant 1790 en Angleterre et avant 1824 en France, situe aussi les canons dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle.

L'utilisation de saumons de fonte comme lest s'est généralisée à la même période et les dimensions de ceux de l'épave de Tourelle correspondent à ceux de la Marine royale britannique à la fin du XVIIIe siècle. La forme du fragment de valve de pompe, brevetée dans les années 1780 par un fabricant britannique, est également associée à la Marine Royale britannique. Les munitions observées correspondent pour la plupart au calibre des canons, soit six livres, tandis que d'autres sont de deux livres. Ces derniers ne pouvaient servir aux canons et pierriers et pourraient indiquer une modification de l'armement du navire.

Il ne fait aucun doute que les vestiges sont ceux d'un navire militaire britannique de la fin du XVIIIe siècle. Parmi les naufrages connus dans la région pour cette période, le candidat le plus plausible est le HMS Viper, dont les éléments diagnostiques correspondent bien mais sont peu nombreux.

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Emplacement

Region administrative :

  • Gaspésie--Îles-de-la-Madeleine

MRC :

  • La Haute-Gaspésie

Municipalité :

  • Sainte-Anne-des-Monts

Code Borden

DhDo-3      

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Références

Notices bibliographiques :

  • AECOM. Projet télévisuel « Chasseurs d'Épaves » : Intervention archéologique dans le cadre de l'émission de télévision « Chasseurs d'épaves » pour le canal Historia. s.l. 2014. 73 p.
  • BERNIER, Marc-André et Charles DAGNEAU. L'épave de Tourelle : rapport d'activités 2002. Ottawa, Parcs Canada, 2008. 22 p.
  • BERNIER, Marc-André. Épave de Tourelle (DhDo-3) : résumé d'intervention de terrain 2000. s.l. 2001. s.p.
  • DESROSIERS, Pierre. Découverte de diverses épaves au Québec. s.l. 2010. s.p.
  • GAUTHIER, Ange-Albert. Rapports sur les épaves de Tourelle et du Cap-au-Renard (DhDo-3, DhDn-a). s.l. 2000. 17 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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