Épaves de la flotte à Walker

Les épaves de la flotte à Walker sont les vestiges de sept transporteurs de troupes et d'un navire de ravitaillement ayant fait naufrage le 1er septembre 1711. Cinq sites d'épaves ont été pour l'instant découverts. Ils sont composés de deux sections de coques en bois, d'une douzaine de canons et de nombreuses concrétions marines contenant des pièces de gréement, d'artillerie ainsi que plusieurs objets à usage domestique. L'ensemble des vestiges est éparpillé entre 0 et 10 mètres de profondeur, entre le village de Pointe-aux-Anglais et la ville de Port-Cartier, sur la batture et dans le fleuve Saint-Laurent, sur la Côte-Nord.

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Les épaves de la flotte à Walker sont associées à la guerre de la succession d'Espagne (1701-1712), opposant la France et l'Espagne à l'Angleterre et ses alliés européens. Les combats sur terre et sur mer ont des répercussions jusqu'en Amérique. L'expédition de 1711 prévoit que des troupes terrestres, parties d'Albany sous le commandement du colonel Nicholson, s'emparent de Montréal puis rejoignent à Québec une flotte navale venant d'Angleterre, commandée par l'amiral Hovenden Walker.

Le 5 août 1711, l'escadre quitte Boston et se dirige vers Québec. La flotte compte 78 navires sur lesquels se trouvent entre 7000 et 12 000 personnes. Dans la nuit du 2 au 3 septembre, à cause des vents forts et de la brume, la flotte dérive vers la côte nord du fleuve Saint-Laurent. Croyant s'approcher de la rive sud, Walker ordonne de mettre le cap vers le nord. Au lieu de retourner dans le chenal, la flotte se dirige ainsi vers la côte et les récifs entourant l'île aux Oeufs. Huit bateaux, dont sept navires de transport et un navire de ravitaillement, s'échouent sur les rochers et la batture. Près de 1 400 personnes périssent, dont 740 à 884 soldats.

Ces navires sont identifiés dans le journal de Walker comme suit : le Colchester, le Isabella Ann-Catherine, le Smyrna Merchant, le Nathanaël and Elizabeth, le Samuel and Ann, le Marlborough, le Chatham et le Content.

Le changement du vent au cours de la nuit permet au reste de la flotte d'éviter les récifs. Face au désordre et à la confusion générale, Walker décide de retourner à Boston. L'armée terrestre de Nicholson, qui s'apprêtait à marcher vers Montréal, est prévenue et abandonne également. Avant de partir, les Anglais récupèrent ce qu'ils peuvent des navires échoués et mettent le feu au reste.

Parallèlement, François Margane de Lavaltrie, le second du commandant du Labrador, Augustin Le Gardeur de Courtemanche, se rend à Québec pour transmettre l'information qu'une flotte anglaise se prépare à remonter le fleuve pour attaquer Québec. À son retour, il voit les épaves à l'île aux Oeufs et retourne à Québec pour rapporter la situation. Il raconte avoir vu de 1500 à 1600 corps, dont une vingtaine de femmes et des nourrissons, de nombreux animaux et du matériel divers. Lavaltrie précise qu'il a aperçu trois navires anglais brûlés, deux autres échoués sur la batture, un sixième avec ses ancres et un dernier flottant avec le pont arraché. Il ne mentionne pas l'existence du huitième navire perdu.

Le site DkDs-3 désigne une aire marine en Moyenne-Côte-Nord, située entre l'île aux Oeufs et la rivière Pentecôte, dans laquelle ont été découvertes plusieurs épaves associées au naufrage de 1711. Lors des campagnes archéologiques réalisées en 1965 et 1974 par Parcs Canada, puis de 1973 à 1975 par le Comité d'Histoire et d'Archéologie Subaquatique du Québec et en 1990 par Scubaventure, cinq sites de la flotte à Walker sont repérés et en partie étudiés. Ils se caractérisent principalement par des ensembles de concrétions marines. Seulement deux vestiges en bois ont été repérés et il reste difficile de savoir s'ils correspondent à une ou plusieurs épaves.

Les collections d'artéfacts de l'ensemble des campagnes et des sites comprennent majoritairement du mobilier en métal. Ces objets peuvent se classer selon les grandes catégories suivantes : l'armement, le costume militaire, les pièces liées au navire, la vie quotidienne dont l'alimentation, ainsi que des objets personnels et quelques témoins reliés aux activités professionnelles. Malgré l'importance historique et patrimoniale du naufrage de la flotte à Walker, les interventions archéologiques sur le site ont été peu nombreuses en raison de la configuration dangereuse et de l'ensablement des lieux, ainsi que du pillage sur plusieurs décennies qui a beaucoup perturbé et fait disparaître les différentes aires archéologiques.

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