Épave du Cécilia L.

L'épave du Cécilia L. est le vestige d'un navire à vapeur en bois construit en 1910 et ayant fait naufrage le 1er novembre 1912. La structure mesure 27,5 mètres de longueur, 6 mètres de largeur et 1,95 mètre de hauteur. Les artéfacts documentés comportent une ancre, un gouvernail encore rattaché à l'étambot et une partie du mobilier de bord et de la cargaison transportée, y compris de la machinerie. L'épave gît en position renversée sur le lit du fleuve Saint-Laurent, dans le lac Saint-Louis, entre la pointe du Moulin et l'île à Tambault, à une profondeur d'environ 15 mètres.

Haut de la page

Statut	Catégorie	Autorité	Date
Inventorié	--

Haut de la page

Lancé en 1910, le Cécilia L. est l'un des derniers bateaux à vapeur en bois propulsés par hélice construits par monsieur Pouliot, un entrepreneur de Salaberry-de-Valleyfield. C'est un navire jaugeant 115 tonneaux réalisé en chêne et en pin avec une timonerie, ou cabine de pilotage, et deux cales réservées aux marchandises. Il est propulsé par hélice à l'aide d'un moteur à vapeur de 95 chevaux et d'une chaudière placée à l'arrière du bateau. Le deuxième pont, réservé aux passagers, comporte une salle à manger, une cabine assez vaste et deux chaloupes de sauvetage.

Il appartient depuis 1911 à la compagnie E. Leduc et Compagnie, fondée en octobre 1910 et composée de quatre actionnaires principaux : Emmanuel Leduc, Alexandre Gosselin, Lionel Leduc et Clovis de Bellefeuille. Emmanuel Leduc donne au navire le nom de sa fille Cécilia. Durant la saison de navigation, d'avril à novembre, le navire peut transporter jusqu'à 40 passagers et 25 tonnes de marchandises entre Montréal et Lancaster, en Ontario, via le fleuve Saint-Laurent et les canaux de Lachine et de Soulanges, pour approvisionner Pointe-des-Cascades, Les Cèdres, Coteau-du-Lac, Coteau-Landing et Valleyfield.

Le vendredi 1er novembre 1912, le Cécilia L., avec à son bord le capitaine Emmanuel Leduc, assisté de son fils Lionel, quitte le port de Montréal en début d'après-midi, franchit les écluses de Lachine et fait chemin sur le lac Saint-Louis. Vers six heures du soir, à hauteur de l'île Perrot et non loin du village de Sainte-Jeanne, une violente tempête rend les manoeuvres difficiles et périlleuses. La collision avec la batture fait basculer le navire. Les marchandises à bord, dont des barriques de mélasse et des tuyaux de fer, se déplacent en brisant les structures supérieures du bateau. Les cabines sont arrachées, entraînant 16 passagers et membres d'équipage dans les eaux glaciales du lac Saint-Louis, entre la pointe du Moulin et l'île à Tambault. Il est possible que la chaudière ait explosé à cause de l'entrée de l'eau dans la cale.

Au lendemain du naufrage, le bilan des victimes s'élève à douze. Il y a cinq membres d'équipage, dont le capitaine Emmanuel Leduc, l'ingénieur Clovis de Bellefeuille, le chauffeur Joseph Leboeuf, l'homme de pont Albertus Hébert et la cuisinière Adéline Daoust Michaud, tous de Salaberry-de-Valleyfield. Sept passagers meurent noyés, dont Joséphine Lafrance et Jacques (Jimmie) St-Marseille de Pointe-des-Cascades, Exilda Bissonnette de Repentigny et sa fille Luce-Chérie de Salaberry-de-Valleyfield, Aurore Leduc et Alice Leroux Valois de Montréal, ainsi qu'Alexina de Bellefeuille de Salaberry-de-Valleyfield. Le fils du capitaine et premier officier à bord, Lionel Leduc, et Alexandre Gosselin de Pointe-des-Cascades, réussissent à prendre un des trois canots de sauvetage du Cécilia L. Euclide Baillargé des Cèdres et Félix Cousineau de Coteau-du-Lac dérivent pendant des heures sur une partie de la proue, jusqu'à l'île Saint-Bernard. Les corps de plusieurs victimes sont d'ailleurs repêchés aux alentours de l'île.

Au cours des années 1960 et 1970, des plongeurs récréatifs cherchent à localiser et à extraire des artéfacts et des parties de l'épave du Cécilia L. En 1976, des recherches menées à l'aide d'un sonar et des plongées exploratoires permettent la découverte d'une ancre, d'un gouvernail lié à l'étambot et d'une partie de la coque. Entre 1995 et 2001, des plongeurs de la Société de recherches historiques de Pointe-des-Cascades localisent de nouveau l'épave et remontent des parties du navire et des artéfacts.

Haut de la page

Haut de la page

Haut de la page