Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Site archéologique de Fort-Lorette

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Date :

  • 2017 (Découverte)

Période :

  • Le Régime français (1534 à 1760)

Thématique :

  • Patrimoine autochtone (Patrimoine des Premières Nations)
  • Patrimoine militaire
  • Patrimoine religieux (Culte)
  • Patrimoine religieux (Vie quotidienne)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Services et institutions (Couvents, monastères et abbayes > Autres résidences de religieux et religieuses)
  • Services et institutions (Installations de défense militaire)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (1)

Groupes associés (2)

Personnes associées (1)

Carte

Description

Le site archéologique de Fort-Lorette correspond à l'emplacement d'une mission sulpicienne en fonction de 1696 à 1721. Le site renferme entre autres des vestiges de tranchées et de maçonneries associées, notamment, aux murs de la palissade du fort, à une fondation de pierre et à l'aménagement de bâtiments en bois. Outre les éléments liés à la mission du tournant du XVIIe siècle, le site contient aussi des vestiges associés à des occupations postérieures comme la maison Saint-Janvier (1853) et la crèche Saint-Paul (1909). Le site présente également un potentiel archéologique préhistorique élevé: des traces d'occupation remontant à l'Archaïque post-laurentien (entre 4 200 et 3 000 ans avant aujourd'hui) ont été découvertes sur le terrain de l'église du Sault-au-Récollet. Le site archéologique de Fort-Lorette a une superficie d'environ 17 325 mètres carrés, dont de larges portions sont gazonnées ou plantées d'arbres. Il est notamment bordé, à l'ouest, par la rivière des Prairies et une portion du parc-nature de l'Île-de-la-Visitation; au sud, par la rue du Fort-Lorette; et, à l'est, par le boulevard Gouin Est. Dans sa partie nord, le site comprend une portion du terrain sur lequel est érigée l'église du Sault-au-Récollet. Il est situé dans l'arrondissement Ahuntsic-Cartierville de la ville de Montréal.

Ce bien est classé site patrimonial. La protection s'applique au terrain et à ce qui s'y trouve.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Site patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2018-05-31
Prise d'effet : 2017-06-19

Catégories de conservation

  • 9 - Terrain notable
  • 10 - Bien classé pour son intérêt archéologique

Transfert de responsabilité

  • Exercice de certains pouvoirs par la municipalité (Montréal), 2017-09-21
    Prise d'effet : 2018-09-21

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement, 2017-06-16
 

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Valeur patrimoniale

Le site archéologique de Fort-Lorette présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Il correspond à l'emplacement de la mission de Fort-Lorette, le second établissement de la mission autochtone des Sulpiciens sur l'île de Montréal. D'abord établie au fort de la Montagne, sur le flanc sud du mont Royal, la mission est déplacée au Sault-au-Récollet par étapes dès 1696. Le nouvel emplacement est choisi par François Vachon de Belmont (1645-1732), sulpicien chargé de la mission, qui souhaite éloigner les Autochtones des tentations que peuvent présenter Montréal et Lachine, notamment la proximité des marchands d'eau-de-vie. Il y fait construire un fort de pieux bastionné et dote la mission d'une chapelle, d'une maison seigneuriale et d'un couvent pour les soeurs de la congrégation de Notre-Dame. Un cimetière autochtone y est également aménagé. À partir de 1721, les Autochtones de la mission de Fort-Lorette sont déplacés dans la seigneurie des Deux-Montagnes, située à Oka. Après le départ des Autochtones, les colons de Sault-au-Récollet utilisent la chapelle comme premier lieu de culte et les autres installations du fort Lorette pendant quelques décennies. Le site archéologique de Fort-Lorette constitue donc un témoin important du passage de la mission sulpicienne au Sault-au-Récollet.

Le site archéologique de Fort-Lorette présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur archéologique. Les recherches menées sur le site au printemps 2017 ont permis de positionner le fort et de découvrir une riche collection d'objets témoins associés à cette mission datant de la fin du XVIIe siècle et du début du XVIIIe siècle. Les fouilles ont également révélé la présence de trois tranchées parallèles qui correspondraient à des portions de la palissade de pieux de bois du fort et à un aménagement intra-muros possiblement relié à un bâtiment de bois ou à une clôture. Ainsi, en fonction de leurs dimensions et de leur position - et sur la base d'une carte du XVIIIe siècle -, deux des tranchées sont considérées comme étant le mur ouest et le mur mitoyen du fort, ce qui permet de positionner l'ouvrage dans son axe est-ouest. Un segment de maçonnerie constitué de moellons bruts, découvert à l'intérieur des limites du fort, pourrait correspondre au mur ouest d'un ancien bâtiment. Le site archéologique de Fort-Lorette, dont plusieurs sections n'ont pas encore été explorées, présente un potentiel de recherche considérable.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2018.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du site archéologique de Fort Lorette liés à ses valeurs historiques et archéologiques comprennent, notamment :
- sa situation en bordure de la rivière des Prairies, dans le secteur Sault-au-Récollet de l'arrondissement municipal Ahuntsic-Cartierville de la ville de Montréal;
- sa superficie d'environ 17 325 m2, largement gazonnée et plantée d'arbres;
- les deux tranchées parallèles situées à environ 25 m l'une de l'autre et permettant de positionner le fort dans l'axe est-ouest, ainsi que les quatre autres tranchées reliées possiblement à des bâtiments de bois;
- le segment de maçonnerie constitué de moellons bruts possiblement associé à la fondation d'un bâtiment situé à l'intérieur du fort;
- les vestiges se trouvant à l'emplacement présumé des habitations autochtones au sud des limites du fort, dont les deux tranchées étroites;
- les vestiges liés à la maison Saint-Janvier et à la crèche Saint-Paul;
- les portions résiduelles du site.

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Informations historiques

Le site archéologique de Fort-Lorette se trouve dans un secteur où les premières occupations humaines remontent probablement à plusieurs millénaires. Le site est toutefois nommé en raison de sa correspondance avec l'emplacement de la mission de Fort-Lorette, le second établissement de la mission autochtonene des Sulpiciens sur l'île de Montréal. D'abord établie au fort de la Montagne, sur le flanc sud du mont Royal, la mission est déplacée au Sault-au-Récollet par étapes en 1696, en 1699, et en 1704 et 1705.

Le nouvel emplacement est choisi par François Vachon de Belmont (1645-1732), sulpicien chargé de la mission et futur supérieur de la communauté, qui souhaite éloigner les Autochtones des tentations que peuvent présenter Montréal et Lachine, notamment la proximité des marchands d'eau-de-vie. Il y fait construire un fort de pieux bastionné et dote la mission d'une chapelle, d'une maison seigneuriale et d'un couvent pour les soeurs de la congrégation de Notre-Dame. Un cimetière autochtone y est également aménagé.

Un plan dressé dans le deuxième quart du XVIIIe siècle situe le fort par rapport à la rivière des Prairies et à d'autres repères tels que l'île de la Visitation. Ce plan comporte une échelle permettant d'estimer les dimensions du fort, sans les bastions, à environ 60 m, dans l'axe est-ouest, et 33 m, dans l'axe nord-sud.

À partir de 1721, les Autochtones de la mission de Fort-Lorette sont déplacés dans la seigneurie des Deux-Montagnes, située à Oka. La chapelle Notre-Dame-de-Lorette aurait toutefois été utilisée pour le culte jusqu'à la construction de l'église paroissiale, de 1749 à 1751.

La vocation religieuse et institutionnelle des principaux bâtiments construits à proximité de l'emplacement du fort Lorette, dont l'église et son presbytère, de même que la maison Saint-Janvier (érigée en 1853) et la crèche Saint-Paul (bâtie en 1909), a permis de conserver de larges espaces verts.

Diverses interventions archéologiques sont faites dans le secteur à partir des années 1970 dans le but de découvrir des traces du fort. Ce n'est toutefois qu'en 2017, lors d'un inventaire archéologique préalable à un chantier de construction, que l'emplacement du fort Lorette est identifié. Cette intervention permet de localiser une vingtaine de structures. Deux tranchées parallèles correspondraient à des portions de la palissade du fort Lorette. Celles-ci correspondent possiblement au mur ouest et au mur mitoyen du fort, ce qui permet de positionner l'ouvrage dans son axe est-ouest. Un segment de maçonnerie en moellons bruts serait possiblement une section du mur ouest d'un ancien bâtiment du fort.

Peu d'artéfacts ont été découverts dans les remblais de comblement des tranchées, mais certains d'entre eux témoignent de l'ancienneté de l'occupation du lieu.

La nature du sol dans une section à l'ouest des vestiges du fort laisse penser qu'il s'agit de l'emplacement de l'ancienne rivière, aujourd'hui desséchée, qui marquait la frontière ouest du fort.

Des objets ont été trouvés en plus grand nombre au sud des limites présumées du fort Lorette, dans un secteur qui pourrait être compris à l'intérieur du village autochtone de la mission. Datant de la fin du XVIIe et du début du XVIIIe siècle, ces artéfacts comptent notamment des perles de traite, des fragments de pipe, des tessons de terre cuite grossière et des os. Deux tranchées étroites dégagées dans le même secteur pourraient avoir formé le coin sud-ouest d'un bâtiment de bois possiblement situé dans le village autochtone.

L'intervention de 2017 a aussi mis au jour des vestiges et des objets liés à la maison Saint-Janvier et à la crèche Saint-Paul, démolies en 1971.

Le site archéologique de Fort-Lorette est classé en 2018.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Arrondissement municipal :

  • Ahuntsic-Cartierville

Adresse :

  • rue du Fort-Lorette

Latitude :

  • 45° 34' 11.221"

Longitude :

  • -73° 39' 43.35"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 745 374 Ptie
  • Lot 2 494 474
  • Lot 2 494 475

Code Borden

BjFj-184 BjFj-85    

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Références

Notices bibliographiques :

  • ARKÉOS INC. 12375, rue du Fort-Lorette. Site BjFj-184. Inventaire archéologique. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ville de Montréal/MCCQ, 2018. 97 p.
  • BEAUBIEN, Charles-P. Le Sault-au-Récollet: ses rapports avec les premiers temps de la colonie. Mission-Paroisse. Montréal, C.O Beauchemin & fils, 1898. 505 p.
  • DESROCHERS, René. Le Sault-au-Récollet, paroisse de la Visitation, 1736-1936 : fêtes du 2ème centenaire. Montréal, 1936. 132 p.
  • KINDER, Louis de. Petite histoire du Sault-au-Récollet. Montréal, L. de Kinder, 1994. 61 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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