Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Objets de la crypte du Grand-Séminaire-de-Montréal

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Thématique :

  • Patrimoine funéraire
  • Patrimoine religieux

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Groupes associés (1)

Description

Les objets de la crypte du Grand-Séminaire-de-Montréal sont des biens mobiliers liés à la commémoration funéraire. Ces objets en bois comprennent des croix, des panneaux, des cadres et des loculi. Les croix peintes en noir sont constituées d'une hampe et d'une traverse dont les extrémités se terminent en pique, et d'une base cubique aux côtés tronqués. Une plaque en forme d'écu est placée sur la hampe, sous la croisée, et porte des inscriptions en blanc, notamment le nom du défunt, ses lieux et dates de naissance et de décès. Les panneaux, aussi peints en noir et portant des inscriptions en blanc, rappellent les noms et l'année de décès de sulpiciens inhumés dans la crypte. Les cadres noirs présentent des versets de la Bible, en latin, inscrits en noir sur fond blanc. Les loculi sont des meubles en bois constitués de cases où sont placés les restes des défunts. Peinte de couleur claire, chaque case porte une plaque noire en forme d'écu surmonté d'une croix où sont indiqués, en blanc, le nom, les dates de naissance et de mort ainsi que le lieu du décès du défunt.

Ces biens sont classés comme un ensemble patrimonial. La crypte dans laquelle ils se trouvent fait partie de la chapelle du Grand-Séminaire-de-Montréal, classée immeuble patrimonial et incluse dans le domaine des Messieurs-de-Saint-Sulpice, classé site patrimonial.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Ensemble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2016-11-10

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement, 2015-11-17
 

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Valeur patrimoniale

Les objets de la crypte du Grand Séminaire de Montréal présentent un intérêt patrimonial pour leur valeur historique reposant sur leur fonction commémorative et leur association avec la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice. Cette société de vie apostolique, qui se consacre essentiellement à la formation des prêtres, au service paroissial et à l'éducation, est fondée à Paris quelques années avant de s'établir à Montréal, en 1657. À leur arrivée, les Sulpiciens érigent rapidement un séminaire et assurent le service spirituel. Les prêtres de Saint-Sulpice deviennent en outre propriétaires de la seigneurie de l'Île-de-Montréal en 1663. Ils multiplient dès lors leurs efforts pour activer le peuplement de l'île. En 1685, François Vachon de Belmont (1645-1732) fait notamment construire un fort en pierre au pied du mont Royal. L'ouvrage défensif sert aussi de résidence et d'école. Les Sulpiciens demeurent seigneurs de l'île de Montréal jusqu'en 1840, année de l'abolition du régime seigneurial à cet endroit. À partir de ce moment, ils sont chargés par l'évêque de la formation du clergé catholique de tout le diocèse, fondé en 1836. Ils entreprennent alors la construction du Grand Séminaire dans le domaine de la Montagne, près des tours du fort du XVIIe siècle. L'architecte John Ostell (1813-1892) est engagé pour dessiner les plans du bâtiment, érigé de 1855 à 1857. La crypte est aménagée sous la chapelle en 1873, selon les plans des architectes Victor Bourgeau (1809-1888) et Étienne-Alcibiade Leprohon (1842-1902). Celle-ci est conçue pour que les défunts y soient enterrés, et non placés dans des espaces aménagés hors sol. Des croix en bois marquent le lieu d'inhumation des sulpiciens. Une importante campagne de travaux a cours au séminaire, de 1904 à 1907, notamment dans la chapelle qui est agrandie et complètement réaménagée selon les plans de l'architecte montréalais Jean-Omer Marchand (1873-1936) et de son associé, l'américain Samuel Stevens Haskell (1871-1913). La crypte est aussi agrandie en 1907. En 1913, les dépouilles des sulpiciens décédés depuis 1661 et reposant jusque-là sous la basilique Notre-Dame, y sont déplacées, notamment celles de François Dollier de Casson (1636-1701) et de François Vachon de Belmont (1645-1732), deux supérieurs de la Compagnie en Nouvelle-France. Des croix noires individuelles évoquent la mémoire de certains sulpiciens inhumés dans la crypte. De plus, les restes d'autres prêtres ont été placés dans des loculi, qui sont également identifiés individuellement. Des tableaux, peints en noir, dressent la liste des sulpiciens décédés qui reposent dans la crypte, notamment ceux qui avaient d'abord été inhumés sous la basilique. Des cadres présentant des versets de la Bible viennent compléter l'ensemble. Les objets de la crypte sont donc associés à la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice, qui a fortement contribué au développement de Montréal, en rappelant la mémoire d'un grand nombre de sulpiciens décédés depuis la seconde moitié du XVIIe siècle.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2016.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques des objets de la crypte de la chapelle du Grand-Séminaire-de-Montréal liés à leur valeur historique comprennent, notamment :
- les matériaux, dont le bois peint;
- les caractéristiques des croix peintes en noir, dont la hampe et la traverse aux extrémités terminées en pique, la base cubique aux côtés tronqués, la plaque en forme d'écu placée sur la hampe sous la croisée et portant des inscriptions blanches (noms, dates et lieux de naissance et de décès);
- les caractéristiques des panneaux peints en noir, dont leur forme rectangulaire complétée dans la partie supérieure d'une plaque plus étroite surmontée d'une croix, ainsi que les inscriptions peintes en blanc (notamment des noms de sulpiciens et l'année de leur décès);
- les caractéristiques des cadres noirs, dont leur forme rectangulaire et les inscriptions en noir sur fond blanc de versets de la Bible, en latin;
- les caractéristiques des loculi, dont la division des meubles en 48 cases (six de large et huit de haut), les plaques noires en forme d'écu surmonté d'une croix et portant des inscriptions en blanc (nom du défunt, dates de naissance et de mort, lieu du décès) placées sur chaque case.

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Informations historiques

Les objets de la crypte du Grand Séminaire de Montréal sont directement liés à l'histoire des Sulpiciens. La Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice, qui se consacre essentiellement à la formation des prêtres, au service paroissial et à l'éducation, joue un rôle fondamental dans le développement de Montréal. Dès 1657, quatre sulpiciens s'y établissent, érigent un séminaire et assurent le service spirituel de la paroisse Notre-Dame. Les prêtres de Saint-Sulpice deviennent en outre propriétaires de la seigneurie de l'Île-de-Montréal en 1663. Ils multiplient dès lors leurs efforts pour activer le peuplement de l'île. En 1685, François Vachon de Belmont (1645-1732) fait notamment construire un fort en pierre au pied du mont Royal. L'ouvrage défensif sert aussi de résidence et d'école.

Les Sulpiciens demeurent seigneurs de l'île de Montréal jusqu'en 1840, année de l'abolition du régime seigneurial à cet endroit. À partir de ce moment, ils sont chargés par l'évêque de la formation du clergé catholique de tout le diocèse, fondé en 1836. Ils entreprennent alors la construction du Grand Séminaire dans le domaine de la Montagne, près des tours du fort du XVIIe siècle. L'architecte John Ostell (1813-1892) est engagé pour dessiner les plans du bâtiment, érigé de 1855 à 1857. La première crypte est aménagée en 1873, sous la première chapelle de l'institution. Les sépultures sont marquées par des croix de bois.

De 1904 à 1907, une vaste campagne de travaux a lieu pour agrandir et réaménager certaines parties du Grand Séminaire. Ce chantier, exécuté selon les plans de l'architecte montréalais Jean-Omer Marchand (1873-1936) et de son associé, l'américain Samuel Stevens Haskell (1871-1913), touche notamment la chapelle, complètement remaniée et dotée d'une nouvelle sacristie et d'une nouvelle entrée. La réserve de la bibliothèque est également aménagée à ce moment.

En 1907, la crypte est agrandie. Quelques années plus tard, en 1913, les dépouilles des sulpiciens décédés depuis 1661 et inhumés sous la basilique Notre-Dame de Montréal, dont François Dollier de Casson et François Vachon de Belmont, sont exhumées et transportées dans la crypte du Grand Séminaire. Des panneaux de bois portent l'inscription des noms des sulpiciens reposant dans la crypte, tout comme des croix en bois et des plaques individuelles sur les loculi.

Les tours du Fort-des-Messieurs-de-Saint-Sulpice sont classées en 1974 et elles bénéficient d'une aire de protection depuis 1975. Le domaine des Messieurs-de-Saint-Sulpice est pour sa part classé en 1982.

Les objets de la crypte sont classés en 2016, en même temps que la crypte elle-même, la chapelle, son entrée et la sacristie, ainsi que d'autres espaces intérieurs du Grand Séminaire de Montréal, soit la chapelle des employés, la réserve de la bibliothèque et le grand escalier central.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Adresse :

  • 2065, rue Sherbrooke Ouest

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