Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Monument des Patriotes-du-Cimetière-de-Notre-Dame-des-Neiges

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Colonne des Braves
  • Monument aux Victimes politiques de 1837-1838

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Date :

  • 1858‑11‑14 (Inauguration du bien commémoratif)
  • 1858 – 1866 (Construction)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Thématique :

  • Patrimoine commémoratif
  • Patrimoine funéraire

Usage :

  • Fonction culturelle et récréative, loisir (Monuments et lieux commémoratifs)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Événements associés (1)

Groupes associés (2)

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Personnes associées (5)

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Carte

Description

Le monument des Patriotes-du-Cimetière-de-Notre-Dame-des-Neiges est un monument commémoratif et funéraire érigé de 1858 à 1866. L'obélisque en pierre calcaire grise, d'une hauteur de 18 mètres, est composé d'une base octogonale et d'un fût couronné d'un pyramidion. La base du monument, ornée de moulures, comprend quatre faces larges et quatre plus étroites aux angles. Chacune d'elle comporte une plaque en granit sur lesquelles des inscriptions sont gravées. Au pied du monument, quatre pierres plates disposées aux points cardinaux indiquent l'emplacement des dépouilles. Le monument se dresse sur un terrain surélevé à proximité de l'entrée principale du cimetière de Notre-Dame-des-Neiges, dans l'arrondissement municipal de Côte-des-Neiges - Notre-Dame-de-Grâce de la Ville de Montréal.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'entièreté du monument, et pas au terrain.

Le monument est inclus dans le site patrimonial du Mont-Royal.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2022-05-12
Prise d'effet : 2021-05-26

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement, 2021-05-20
  • Proposition de statut national, 2016-05-09
 
Déclaration Situé dans un site patrimonial Gouvernement du Québec
 

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Valeur patrimoniale

Le monument des Patriotes-du-Cimetière-de-Notre-Dame-des-Neiges présente un intérêt patrimonial pour ses valeurs historique et emblématique. Initialement désigné sous le nom de « monument aux Victimes politiques de 1837-1838 », il est érigé à l'initiative de l'Institut canadien de Montréal pour commémorer les personnes ayant souffert des rébellions du Bas-Canada de 1837 et de 1838, et rappeler la mémoire des patriotes morts lors des batailles de Saint-Eustache, de Saint-Denis et de Saint-Charles, ainsi que des 12 patriotes exécutés en 1839. Il s'agissait également d'offrir une sépulture décente et catholique à ces défunts, excommuniés et souvent inhumés dans des fosses communes. Le monument est financé par des souscriptions publiques et érigé sur un lot donné par la fabrique de la paroisse Notre-Dame de Montréal qui recherchait un monument de prestige pour son nouveau cimetière. Il est mis en chantier en 1858 et inauguré le 14 novembre de la même année. À la suite de plusieurs activités de financement de l'Institut canadien et d'une modification des plans initiaux, les travaux de construction sont achevés en 1866. Les dépouilles de certains patriotes ont pu être inhumées sous le monument avec l'accord des autorités ecclésiastiques, soit celles de Léon Ducharme, de François-Maurice Lepailleur et de François-Xavier Prieur. Les restes de Joseph-Narcisse Cardinal pourraient également s'y trouver. Depuis son inauguration, ce monument constitue un lieu de mémoire important associé à des événements majeurs de l'histoire du Québec.

Le monument présente aussi un intérêt patrimonial pour ses valeurs architecturale et artistique. L'œuvre est construite selon les plans de l'architecte Théophile Fahrland qui aurait aussi dressé les plans de l'édifice de l'Institut canadien inauguré sur la rue Notre-Dame Est en 1866. Le monument en pierre calcaire grise, d'une hauteur de 18 mètres, est composé d'une base octogonale et d'un fût couronné d'un pyramidion. La base du monument, ornée de moulures, comprend quatre faces larges et quatre plus étroites aux angles. On y retrouve huit plaques sur lesquelles des inscriptions sont gravées. Les quatre faces principales correspondent aux points cardinaux. Au pied de chacune d'elles se trouvent des pierres sous lesquelles les dépouilles ont été inhumées. Ce monument d'envergure occupe une position dominante dans le paysage du cimetière de Notre-Dame-des-Neiges.

Source: Ministère de la Culture et des Communications, 2022.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du monument des Patriotes-du-Cimetière-de-Notre-Dame-des-Neiges liés à ses valeurs historique, emblématique, architecturale et artistique comprennent, notamment :
- son implantation sur un terrain surélevé à proximité de l'entrée principale du cimetière de Notre-Dame-des-Neiges;
- son volume imposant, dont sa base octogonale comprenant quatre faces larges et quatre faces plus étroites aux angles, ainsi que son fût couronné d'un pyramidion;
- ses matériaux, dont la pierre calcaire grise;
- ses ornements, dont les moulures sculptées;
- les huit plaques ornant la base et leurs inscriptions gravées, dont la liste des patriotes morts lors des batailles de Saint-Eustache, de Saint-Denis et de Saint-Charles; la liste des 12 patriotes exécutés à Montréal en 1838 et en 1839; la liste des exilés; ainsi que la plaque principale sur laquelle on retrouve l'inscription : « Aux Victimes politiques de 1837-1838 »;
- les quatre pierres plates disposées au pied du monument, selon les points cardinaux.

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Informations historiques

Le monument des Patriotes-du-Cimetière-de-Notre-Dame-des-Neiges est érigé à partir de 1858, dans le cimetière de Notre-Dame-des-Neiges, un important lieu de sépulture montréalais ouvert en 1855. Il s'agirait du premier monument construit en l'honneur des patriotes.

Initialement désigné sous le nom de « monument aux Victimes politiques de 1837-1838 », il est élevé à l'initiative de l'Institut canadien de Montréal afin de commémorer les personnes ayant souffert des rébellions du Bas-Canada de 1837 et 1838, et rappeler la mémoire des patriotes morts lors des batailles de Saint-Eustache, de Saint-Denis et de Saint-Charles, ainsi que des douze patriotes exécutés en 1839. Il s'agissait également d'offrir une sépulture décente et catholique à ces défunts, excommuniés et souvent inhumés dans des fosses communes.

Le monument est financé par des souscriptions publiques et érigé sur un lot donné par la fabrique de la paroisse Notre-Dame de Montréal, qui souhaitait doter son nouveau cimetière d'une œuvre de prestige. Le 14 novembre 1858, on procède à l'inauguration de l'ouvrage, bien que seulement la base soit complétée. Une procession de la ville vers le cimetière est alors organisée et des discours sont prononcés.

À la suite de plusieurs activités de financement de l'Institut canadien et d'une modification des plans initiaux, les travaux de construction sont achevés en 1866. L'œuvre est érigée selon les plans de Théophile Fahrland (1824-1870), le même architecte qui aurait dressé les plans de l'édifice de l'Institut canadien inauguré sur la rue Notre-Dame Est, également en 1866.

Les dépouilles de certains patriotes ont pu être inhumées sous le monument avec l'accord des autorités ecclésiastiques de l'époque, notamment ceux s'étant excusé de leurs actes. Il s'agit des corps de Léon Ducharme (1817-1897), de François-Maurice Lepailleur (1806-1891) et de François-Xavier Prieur (1814-1891). Les restes de Joseph-Narcisse Cardinal (1808-1838) pourraient aussi s'y trouver.

Le caveau funéraire Doutre-Dandurand, situé à proximité du monument, aurait été construit afin d'y déposer discrètement les restes d'autres patriotes. Le caveau aurait été aménagé en 1861 à la demande de Joseph Doutre (1825-1886), directeur de l'Institut canadien et l'un des initiateurs du monument.

En 1891, une grande cérémonie est organisée pour la translation des restes de Jean-Olivier Chénier (1806-1837) au pied du monument. C'est dans ce contexte que, sous le nom de Chénier, on ajoute l'inscription suivante : « ses restes reposent ici ». Toutefois, l'archevêque de Montréal, Mgr Édouard-Charles Fabre (1827-1896), s'oppose à la translation des restes du défunt. L'inscription laissée sur la plaque est toujours visible aujourd'hui.

Quatre pierres plates disposées selon les points cardinaux au pied du monument indiquent les endroits où les dépouilles ont été inhumées. Les tombes auraient été fouillés à au moins deux reprises, soit en 1953 et en 1998.

Depuis son érection, le monument a fait l'objet de plusieurs travaux de restauration, notamment en 1891 et en 1940. En 1960, les plaques de marbre apposées à la base du monument sont remplacées par des plaques de granit fixées avec des boulons de laiton et on procède au nettoyage du monument ainsi qu'au remplissage des joints vides.

En 2007, le monument est restauré par la fabrique de la paroisse Notre-Dame de Montréal grâce à l'aide financière d'un donateur privé.

Le monument des Patriotes-du-Cimetière-de-Notre-Dame-des-Neiges est classé en 2022.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Arrondissement municipal :

  • Côte-des-Neiges - Notre-Dame-de-Grâce

Localisation informelle :

À proximité de l'entrée principale située sur le chemin de la Côte-des-Neiges, dans section B00067 du cimetière.

Latitude :

  • 45° 29' 55.09"

Longitude :

  • -73° 36' 33.92"

Désignation cadastrale :

  • Lot 2 172 524

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Références

Notices bibliographiques :

  • BRODEUR, Mario. Une présence symbolique. Le monument aux Patriotes du cimetière Notre-Dame-des-Neiges. coll. Mémoires et histoires, no.1. Montréal, Éditions de la Fabrique de la paroisse Notre-Dame de Montréal, 2009. s.p.
  • KARBOUDJ, Samira. Le monument aux victimes politiques de 1837-1838 au cimetière Notre-Dame-des-Neiges : histoire et commémorations.. Montréal, Économusée de l’Au-Delà, 2008. 47 p.
  • O FLAHERTY, Rosemary. Carving the Past in Stone : Le Monument aux Patriotes. Université Concordia, 2004. 95 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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