Ministère de la Culture et des Communications
Répertoire du patrimoine culturel du Québec

Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Ancien quartier Saint-Maurice

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Chaudière-Appalaches

Municipalité :

  • Thetford Mines

Date :

  • après 1950 – avant 1953 (Démolition)
  • après 1970 – avant 1973 (Démolition)

Thématique :

  • Patrimoine industriel

Éléments associés

Inventaires associés (1)

Carte

Description

L'ancien quartier Saint-Maurice était situé au nord et à l'est du puits de la mine Beaver. L'expansion de celle-ci a forcé son déménagement à deux reprises, en 1953 et 1970-1973. La partie du quartier déménagée en premier a depuis été engloutie par l'exploitation minière et rien de celle-ci ne subsiste. Toutefois, une partie des rues ayant fait l'objet du second déménagement demeure visible. Bien que les maisons aient été déplacées, les rues au nord de la rue Caouette Ouest sont témoins de l'existence du quartier. L'entreprise Gosselin Express marque la fin du quartier à l'ouest, tandis que la halde de la mine Bell se trouve à l'est. Au nord, la rue Bonneville coupe la rue Johnson et marque l'endroit où les maisons ont été épargnées par le deuxième déménagement.

Les rues qui étaient au sud de la rue Pie XI (maintenant Caouette) ont été englouties dans le puits d'extraction ou ensevelies sous les haldes de résidus miniers de la mine King-Beaver. La rue Pie XI originale faisait un coude vers la gauche à partir de la mine Bell. La rue Létourneau et l'extrémité nord de la rue Robinson ont, quant à elles, été ensevelies sous la halde de la mine Bell. Au bord des rues fantômes, on peut encore observer des sections de trottoir, des fondations ou des escaliers, vestiges de l'aménagement paysager du quartier. Une aire asphaltée correspond au stationnement et à la cour de l'école d'Youville qui était située sur la rue Johnson. Sur les terrains encore délimités par les rues, les maisons ont laissé la place à la végétation. Près de la rue Caouette se trouve le cimetière de Saint-Maurice, aujourd'hui clôturé et recouvert de résidus miniers. Une croix et l'inscription « St-Maurice Hommages (aux) ancêtres 1907 1967 » commémorent le lieu originel de la paroisse Saint-Maurice. L'aménagement du cimetière a été effectué en 1994. L'année précédente, les familles qui le souhaitaient, avaient pu faire déplacer les sépultures et les épitaphes.

Fondations :

  • Béton

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

Au début des années 1950, les compagnies Bell Asbestos Mines, Johnson's Co. ltd et Asbestos Corp. ltd (dont les mines King et Beaver) font face à un problème important. En effet, les puits qu'elles exploitent ne peuvent plus être développés en raison des risques d'éboulements. De plus, la sécurité des habitants du quartier Saint-Maurice, voisin des exploitations, est menacée par le dynamitage. En 1953, la société Relocations ltd est donc créée avec le mandat de déplacer les infrastructures situées trop près des puits. Une centaine de bâtiments du quartier est donc déplacée en 1953 dans le parc Johnson, légué par la compagnie du même nom et aménagé au coût de 522 000 $. Le chemin de fer du Quebec Central Railway, la route nationale 1, les installations de la Shawinigan Water & Power Co. et l'édifice de la compagnie Johnson sont également déplacés. Les travaux terminés en 1963, la compagnie Relocations ltd est dissoute. Les compagnies minières ont dépensé 6 599 804,74 $ dans le projet, soit plus de quatre fois l'estimation effectuée en 1952.

Deux ans après la dissolution de Relocations ltd, soit en 1965, l'Asbestos Corporation souhaite à nouveau agrandir le puits à ciel ouvert de la mine Beaver. Elle demande en conséquence la fermeture de la rue Johnson reliant le quartier Mitchell à la paroisse Saint-Maurice. Le 19 juillet 1965, devant la menace de l'Asbestos Corporation de ralentir ses activités, touchant environ 450 travailleurs, le Conseil de ville entérine la fermeture de la rue Johnson, malgré les protestations de la ligue des citoyens de Saint-Maurice. Les travaux du deuxième déménagement du quartier Saint-Maurice commencent en juin 1970. Jusqu'en 1973, 407 maisons sont déménagées et 60 bâtiments sont démolis. L'église Saint-Maurice, bâtie en 1907 sur un terrain donné par la compagnie Johnson, est démolie en mai 1969. La rivière Bécancour doit également être déplacée. Le pont qui l'enjambait est toujours visible près du puits de la mine Beaver. Aujourd'hui, la rivière coule au nord-ouest de son lit initial, sur une longueur d'environ 250 m. À la fin de cette relocalisation, près de 550 familles ont été instalées dans le nouveau Saint-Maurice, derrière le Cégep de Thetford Mines. Les estimations des coûts se situent à 7 650 000 $ et sont assumés à 50 % par le gouvernement fédéral, à 25 % par le gouvernement provincial et à 25 % par la ville de Thetford Mines. Les coûts réels totaliseront 18 000 000 $. La Société Asbestos compense la ville pour environ 15 % du montant initialement prévu. En 1971, le gouvernement fédéral accorde une subvention supplémentaire de 3 500 000 $. On promet alors aux résidents du quartier Mitchell qu'ils seront les premiers à être déplacés lors d'un troisième déménagement. Ce déménagement n'aura jamais lieu et cette promesse ne sera pas tenue.

Les habitants de la rue Smith sont les autres oubliés du deuxième déménagement du quartier Saint-Maurice. Cette rue, qui loge plusieurs travailleurs de la mine Bell, est ouverte vers 1892. Au début du 19e siècle, elle était déjà enclavée entre deux haldes de résidus miniers. Le déplacement des maisons était prévu en 1973, mais, faute d'argent, le projet est suspendu. Puis, en 1986, les paliers de gouvernement abandonnent tout projet de relocalisation et recommandent la rénovation de la rue Smith. La Ville de Thetford Mines offre alors aux propriétaires de déplacer leur propriété, étant donné l'état détérioré de l'artère. Celle-ci n'avait subi aucune amélioration de ses infrastructures depuis les années 1960, car le secteur était en attente de relocalisation. En 1987, huit maisons sont finalement relocalisées sur la rue Saint-Thomas. Plusieurs propriétés ont été auparavant démolies ou déménagées par leurs propriétaires ayant reçu une compensation financière des compagnies minières. Au plus fort de son développement, la rue Smith compte plus d'une cinquantaine d'habitations. Aujourd'hui, il ne reste que quelques propriétés situées sur le haut de la rue.

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Emplacement

Region administrative :

  • Chaudière-Appalaches

MRC :

  • Les Appalaches

Municipalité :

  • Thetford Mines

Latitude :

  • 46° 5' 6.0"

Longitude :

  • -71° 19' 23.75"

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Références

Notices bibliographiques :

  • CINQ-MARS, François, dir. Thetford Mines à ciel ouvert : histoire d'une ville minière, 1892-1992. Thetford Mines, Ville de Thetford Mines, 1994. 596 p.
  • GAUDARD, Serge. Voyage au coeur des Appalaches : guide des curiosités minérales de la MRC de l'Amiante. Thetford Mines, Musée minéralogique et minier de Thetford Mines, 1993. 178 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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