Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Mine Reed-Bélanger

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Chaudière-Appalaches

Municipalité :

  • Saint-Joseph-de-Coleraine

Date :

  • 1894 (Ouverture)
  • 1894 – 1896 (Production)
  • 1916 – 1921 (Production)
  • 1943 – 1944 (Production)

Thématique :

  • Patrimoine industriel

Usage :

  • Production et extraction de richesses naturelles (Extraction minière > Mines > Mines à ciel ouvert)
  • Production et extraction de richesses naturelles (Extraction minière > Mines > Mines souterraines)

Éléments associés

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Inventaires associés (1)

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Carte

Description

L'ancienne mine Reed-Bélanger est située dans la municipalité de Saint-Joseph-de-Coleraine. Le gisement qu'elle exploite est découvert en 1894, à la suite de travaux de prospection. Ensuite, la mine est exploitée pour la chromite de façon intermittente par différentes compagnies jusqu'en 1944. Ses principales périodes d'exploitation correspondent à la fin du 19e siècle et aux deux guerres mondiales.

Le nom Reed-Bélanger provient du découvreur du gisement, James Reed, et son exploitant principal, J.V. Bélanger. La mine Reed-Bélanger est la réunion de plusieurs exploitations sur le même gisement. Celui-ci a la caractéristique de présenter des amas de chromite massive (podiforme) et de la chromite disséminée (stratiforme). La chromite podiforme est réunie dans des amas, appelées aussi lentilles, dans la dunite. La chromite dans ces dépôts est très concentrée, mais le tonnage est faible parce que les amas ne sont pas continus. À l'inverse, la chromite disséminée qui se présente en horizon (ou couche) est moins concentrée, mais son tonnage est élevé puisqu'un horizon peut être suivi facilement sur plusieurs mètres. Le gisement est d'abord exploité en plusieurs puits à ciel ouvert par J.V. Bélanger. Puis, en 1918, celui ci confie les droits de mine de la moitié nord-ouest du gisement à la Mutual Chemical Co. Il poursuit l'exploitation de la moitié sud-est. Les deux producteurs ont par la suite exploité le gisement de façon souterraine. En 1943, la Wartime Metals Corporation réunit les deux exploitations.

Les gisements de type stratiforme demandent beaucoup plus de travail pour concentrer le minerai, vu leur faible teneur. De ce fait, les infrastructures qui sont encore présentes sur le site de la mine Reed-Bélanger, sont très impressionnantes. On retrouve sur le site les fondations de l'ancien atelier de concentration du chrome. Les fondations principales forment un rectangle bordé d'un mur de béton. La surface est séparée en trois parties dans le sens de la longueur, par deux tranchées accessibles par un escalier. Vers le nord-est, six paires de colonnes soutiennent une plate forme. À gauche de celle-ci, une autre plate forme plus petite est soutenue par quatre colonnes. Au nord et à l'ouest, respectivement, sept et quatre demi-murs sont installés en diagonale. Toutes ces fondations sont en béton. Les parties centrales et droites sont parsemées de monticules de béton d'où sortent des ancrages de métal. D'autres vestiges en béton sont visibles à l'est, près d'une halde de résidus miniers sur laquelle on remarque des madriers qui suggèrent un ancien convoyeur. À droite du chemin, d'autres structures sont visibles, notamment des blocs et des murets de béton, et une surface bétonnée. Plusieurs excavations à ciel ouvert ont été creusées au nord de l'atelier de concentration.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

En 1894, le gisement de la mine Reed-Bélanger est découvert par James Reed, à la suite de travaux de prospection. Durant deux ans, celui-ci extrait 675 tonnes de minerai à forte teneur, puis il ferme l'exploitation. Au début du 20e siècle, l'exploitation de la chromite commence à devenir très difficile. L'enrichissement du chrome du Québec, nécessaire à sa commercialisation, augmente le prix de revient, et le rend difficilement concurrentiel. Le principal acheteur, les États-Unis, préfère donc se tourner vers les pays d'outre-Atlantique qui produisent un minerai plus riche et plus facilement maniable. Plusieurs exploitations sont donc fermées à cette époque.

Toutefois, la Première Guerre mondiale rend, en 1915, plus difficile l'approvisionnement en chrome d'outre-Atlantique nécessaire à la fabrication d'armement. Dans ce contexte, le chrome est utilisé en alliage avec le fer, on parle alors de fer chromé. On assiste alors à la « fièvre chromique » qui favorise la recherche de nouveaux gisements et la reprise d'anciennes mines. La même année, la section la plus riche du gisement de la mine Reed-Bélanger est découverte. Une série d'exploitations à ciel ouvert débutent. De 1916 à 1917, J.V. Bélanger fait l'exploitation à ciel ouvert, de la partie nord-ouest du gisement. En 1917, il fait rapport d'une production de 13 367 tonnes de minerai. Ensuite, une nouvelle compagnie, la Mutual Chemical Co. prend possession de cette partie du gisement, mais cette fois elle utilise un système d'exploitation souterrain. Cette compagnie remet en opération le « Red Mill » de la Black Lake Asbestos and Chrome Co. Le moulin traite le minerai des petits exploitants au coût de 3,95 $ à 16,95 $ la tonne selon de sa richesse. J.V. Bélanger garde la partie sud-est du gisement où est située l'usine de concentration et il poursuit l'exploitation à ciel ouvert.

Vers 1920, malgré la baisse de la demande pour la chromite québécoise, la Mutual Chemical Co. continue les travaux souterrains. Bélanger cède les droits de sa mine, à la J.V. Bélanger Mining Co. Cette compagnie commence aussi des travaux souterrains et la construction d'un nouvel atelier de concentration. Plus grand que le précédent, il a une capacité de traitement de 170 tonnes par jour. En 1921, la compagnie est acquise par la United States Ferro Alloys Corp. Puis, avec la fin de la guerre, la demande devient moins grande et les deux organisations cessent leurs opérations. La Mutual Chemical Co. maintient sa production jusqu'en 1920 et la mine Bélanger jusqu'en 1923. De 1916 à 1921, 72 200 tonnes sont extraites de la mine Reed, opérée sous terre par la Mutual Chemical Co. tandis que de 1918 à 1923, 43 000 tonnes sont extraites de la mine Bélanger à ciel ouvert.

Durant la Seconde Guerre mondiale, on assiste aux mêmes conditions qu'en 1914-1918. L'exploitation des anciens gisements recommence donc, en 1943. Une nouvelle compagnie acquiert les deux exploitations du gisement Reed-Bélanger et forme la mine du même nom, la Wartime Metals Corp. Celle-ci, avec son projet Chromeraine, vise à combler la pénurie de chrome en Amérique du Nord. Elle fonce un nouveau puits d'une profondeur de 150 mètres et le relie à l'autre par une galerie de 90 mètres de long. De plus, l'atelier de concentration, érigé en 1920, est agrandi pour traiter la chromite disséminée. Avant cette date, on extrayait exclusivement la chromite massive. Cet atelier a une capacité de 375 tonnes par jour. Un four est aussi construit afin de sécher la chromite, préalablement concentrée. Elle est la deuxième plus grosse productrice durant ces années de guerre et emploie près de 300 mineurs en 1944, date à laquelle elle ferme. À ce moment, il est devenu possible de se procurer de la chromite à meilleur compte, à l'extérieur. L'exploitation du chrome du Québec est donc suspendue. Jusqu'en août 1944, 155 000 tonnes de minerai ont été traitées à la mine Reed-Bélanger.

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Emplacement

Region administrative :

  • Chaudière-Appalaches

MRC :

  • Les Appalaches

Municipalité :

  • Saint-Joseph-de-Coleraine

Adresse :

  • route du 12e-Rang

Latitude :

  • 46° 0' 34.29"

Longitude :

  • -71° 20' 39.56"

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Références

Notices bibliographiques :

  • GAUDARD, Serge. Voyage au coeur des Appalaches : guide des curiosités minérales de la MRC de l'Amiante. Thetford Mines, Musée minéralogique et minier de Thetford Mines, 1993. 178 p.

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