Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Mine Harvey Hill

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Mine de cuivre

Région administrative :

  • Chaudière-Appalaches

Municipalité :

  • Saint-Pierre-de-Broughton

Date :

  • 1856 – 1981 (Production)

Thématique :

  • Patrimoine industriel

Usage :

  • Production et extraction de richesses naturelles (Extraction minière > Mines > Mines souterraines)

Éléments associés

Personnes associées (1)

Inventaires associés (1)

Carte

Description

L'ancienne mine Harvey Hill est située dans la municipalité de Saint-Pierre-de-Broughton. C'est la plus ancienne exploitation de cuivre au Québec. Son gisement découvert en 1856, la mine est exploitée dès 1858 par la compagnie Mégantic Mining, formée par le docteur James Douglas (1800-1886). Cette mine est opérée de façon intermittente jusqu'en 1981. L'exploitation s'est faite sous terre jusqu'à une profondeur d'environ 120 mètres. Le réseau souterrain compte jusqu'à quatre niveaux de profondeur. Ce gisement est très riche, il peut contenir des teneurs allant jusqu'à 30 % de cuivre. Le minerai est situé dans des veines de quartz-calcite-dolomite qui recoupent le schiste.

Le site de la mine Harvey Hill contient encore tous ses bâtiments, cependant plusieurs sont lourdement endommagés. Le premier bâtiment, situé à l'entrée du site, est le « machine shop ». Il contenait des bureaux, une infirmerie au deuxième étage, les vestiaires des mineurs (douches, toilettes, casiers) et un atelier de réparations relié aux galeries souterraines par des rails. Ce bâtiment a une forme semi-cylindrique et est recouvert de tôle. Derrière celui-ci se trouve la première entrée du réseau souterrain, appelée « les portes du paradis ». De l'extérieur, on peut sentir la fraîcheur de l'air provenant des galeries souterraines. Ce bâtiment a aussi une forme semi-cylindrique et est recouvert de tôle. Celui-ci possède deux portes. Celle de droite permet aux wagons de sortir directement de la galerie et de rejoindre l'atelier grâce à des rails. La seconde porte, celle de gauche, permet d'accéder à une remise où sont entreposés des équipements de forage (tuyaux de dynamitage, bonbonnes d'oxygène, etc.). Les autres entrées, permettant d'accéder au réseau souterrain, sont situées à gauche de la première, en retrait des autres installations. La première entrée permet d'extraire le minerai qui est ensuite acheminé par un convoyeur, fait en bois, au premier concasseur. À quelques mètres à gauche de cet accès, et en hauteur par rapport à celui-ci, se trouve une autre entrée utilisée cette fois par les mineurs. Un quatrième accès, que nous n'avons pas été en mesure d'observer, offre une sortie de secours à quelques centaines de mètres derrière l'installation.

Les trois autres installations sur le site sont les deux bâtiments des concasseurs et celui de l'usine. Le concasseur primaire, de plan rectangulaire, façonnait des blocs d'un pied, tandis que le concasseur secondaire, de forme cylindrique, produisait des morceaux de 3 à 4 pouces. Ces concasseurs sont reliés entre eux, ainsi qu'à l'usine, par des convoyeurs recouverts de tôle profilée. L'usine construite en brique de béton, contient encore tous les équipements nécessaires à l'exploitation, mais la plupart ont été endommagés. Une partie du mur a été démontée de sorte que les madriers sont exposés. De plus, plusieurs moteurs, pompes, panneaux électriques et transformateurs ont été dérobés dans les années 2000. Plusieurs pièces de métal ont aussi été démontées et placées à l'extérieur de l'usine. Celle-ci n'est donc plus en état de marche.

À l'origine, le site comportait aussi plusieurs maisons de gérants et d'employés de la mine. Ces habitations sont aujourd'hui détruites.

Structure :

  • Bois
  • Maçonnerie en bloc de béton

Toit :

  • Forme : À deux versants droits
    Matériau : Tôle profilée
  • Forme : En appentis
    Matériau : Asphalte, bardeaux
  • Forme : Plat
    Matériau : Tôle profilée

Autre(s) porte(s) :

  • bois massif

Fenêtre(s) :

  • Rectangulaire

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

Vers 1848, William Logan, directeur de la commission géologique du Canada, émet un rapport mentionnant pour la première fois, la présence de minerai de cuivre à quelques endroits dans les Cantons de l'Est. Peu de temps après la publication du rapport, un des pionniers de l'industrie minière au Québec, le docteur James Douglas s'intéresse à une propriété dans le canton d'Inverness et forme la compagnie Mégantic Mining pour explorer et mettre en valeur cette propriété cuprifère. Cependant, les résultats obtenus sont décevants et celui-ci porte donc son attention en 1850, à une très intéressante découverte dans le canton de Leeds : le prospect minier d'Harvey Hill.

En 1853, Douglas se rend en Angleterre où il réussit à convaincre la maison John Taylor and Sons d'envoyer John Arthur Phillips, une référence dans le domaine minier et métallurgique, pour faire un examen de la propriété d'Harvey Hill. Phillips examine les travaux déjà effectués et en tire quelques barils de minerai qu'il expédie à Londres. Il en conclut que le minerai obtenu contient 39 % de cuivre. Deux ans plus tard, la région est visitée par le capitaine Francis Bennett et des travaux plus élaborés sont effectués sur les veines.

En 1856, la Quebec and St-Francis Minning Co. est formée en vue d'acquérir et d'exploiter cette mine. Une bonne partie des actions de cette compagnie est détenue par le docteur Douglas. Les opérations de cette société sont suffisamment encourageantes pour qu'un groupe, formé de gentilshommes de Londres, organise en 1858, la English and Canadian Minning Co. La compagnie investit 40 000 livres sterling pour mettre en valeur la mine sur une plus grande échelle. De 1858 à 1864, 670 tonnes sont ainsi expédiées de cette propriété. La guerre civile américaine (1861-1865) donne une impulsion considérable à la production de cuivre pour la production d'armement.

En 1861, après l'incendie de l'atelier, la compagnie Quebec and St-Francis Mining est autorisée à emprunter sur hypothèque pour pouvoir continuer les travaux d'exploration et d'exploitation. Malgré cet emprunt, l'exploitation est arrêtée, puis reprise par le docteur Douglas. Celui-ci, toujours optimiste à l'égard du potentiel des terrains miniers d'Harvey Hill, décide alors de louer la propriété pour 5000 $ par année et d'y installer une petite usine pour la concentration du minerai, mais cela ne dure qu'un temps. La découverte de veines stériles et le manque de moyens financiers amènent la liquidation de la compagnie. Il s'agit de la dernière tentative de Douglas de mettre en valeur cette propriété car, en 1875, alors âgé de 75 ans, il quitte le Canada.

En 1888, la mine est ré-ouverte par Excelsior Copper Compagny de Londres. Pour traiter le minerai, une usine de broyage et de concentration ainsi qu'un petit four sont construits. Ces opérations cessent en 1892. En septembre 1895, le terrain de la mine Harvey-Hill passe dans les mains de la « Copperfield Minning and Milling Compagny ». Le docteur James Reed, un autre pionnier de l'industrie minière au Québec, semble en avoir détenu le contrôle. En 1899, la compagnie exploite la mine sur une très petite échelle, puis elle ferme à nouveau.

Plusieurs autres compagnies minières ont tenté, avec plus ou moins de succès, de mettre en valeur cette propriété. Entre 1952 et 1972, quatre compagnies minières y font des travaux d'exploration importants. En 1973, la propriété est acquise par Métaline Entreprises qui y construit un concentrateur. Cependant, le bilan financier de cette dernière tentative n'est guère encourageant.

Puis, en 1986, la mine est achetée par la compagnie Larder International, dans le but d'exploiter le talc. Des travaux d'exploitation, faits antérieurement sur cette propriété, avaient révélé l'existence d'indices importants de talc. Mais, la production de ce minerai n'est en fin de compte pas importante. Aujourd'hui, la compagnie Larder International détient toujours le site minier.

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Emplacement

Region administrative :

  • Chaudière-Appalaches

MRC :

  • Les Appalaches

Municipalité :

  • Saint-Pierre-de-Broughton

Adresse :

  • 15e Rang

Localisation informelle :

La mine est située sur le lot 17 du rang XV au nord de Saint-Pierre-de-Broughton.

Latitude :

  • 46° 15' 55.92"

Longitude :

  • -71° 12' 20.13"

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Références

Notices bibliographiques :

  • GAUDARD, Serge. Voyage au coeur des Appalaches : guide des curiosités minérales de la MRC de l'Amiante. Thetford Mines, Musée minéralogique et minier de Thetford Mines, 1993. 178 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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