Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Tableau (La Décollation de saint Jean-Baptiste)

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Région administrative :

  • Bas-Saint-Laurent

Municipalité :

  • L'Isle-Verte

Date :

  • vers 1850 (Production)

Thématique :

  • Patrimoine religieux

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (1)

Personnes associées (2)

Images

Description

« La décollation de saint Jean-Baptiste » est une huile sur toile vraisemblablement peinte au milieu du XIXe siècle. Le tableau de grandes dimensions représente la décapitation de saint Jean-Baptiste. Celui-ci occupe le centre de la composition : il est agenouillé, vêtu d'une mélote et d'un manteau rouge, et ses bras croisés sur sa poitrine retiennent une croix de roseau. Un garde lui tire la tête vers l'arrière et brandit un sabre. Une jeune femme vêtue d'une robe rose et d'un manteau bleu, retenant d'une main un voile doré sur sa poitrine et tenant de l'autre main un plateau d'argent, est placée en arrière-plan du côté droit de l'oeuvre. Les éléments du décor, notamment les murs en pierre dénués d'ornementation et le sol en terre sur lequel repose une épaisse chaîne brisée évoquent une prison. Le tableau est inséré dans un cadre formant un arc brisé dans sa partie supérieure. Ce cadre est intégré au décor architectural de l'église de La Décollation-de-Saint-Jean-Baptiste, à L'Isle-Verte.

Ce bien est classé objet patrimonial. Le lieu de culte où il est conservé est classé immeuble patrimonial.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2015-11-17
Prise d'effet : 2013-11-21

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement prorogé, 2014-10-09
  • Avis d'intention de classement, 2013-11-14
 

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Valeur patrimoniale

Le tableau « La décollation de saint Jean-Baptiste » présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. L'¿uvre, accrochée dans l'église de La Décollation-de-Saint-Jean-Baptiste depuis 1871, a été donnée à la paroisse par Louis Bertrand (1786-1871), une figure marquante de l'histoire de la municipalité de L'Isle-Verte et de la région. Originaire de Pointe-Lévy, Bertrand s'établit à L'Isle-Verte en 1811 et y tient un magasin. En 1818 et 1819, il obtient les droits, donnés à bail, sur le moulin banal et la seigneurie, qu'il achètera en 1849. Il exploite des scieries et est propriétaire d'un quai et de bateaux. Il est élu député de Rimouski en 1832, fonction qu'il occupe jusqu'à la suspension de la Constitution, le 27 mars 1838, puis à nouveau de 1844 à 1848. Il est aussi le premier maire de L'Isle-Verte, à partir de 1845, président fondateur de la Société d'agriculture du comté de Rimouski, en 1848, puis de l'Institut littéraire de L'Isle-Verte, en 1859. Capitaine de la milice depuis 1827, il atteint le grade de lieutenant-colonel en 1862. Le contexte et la date de l'acquisition du tableau représentant la décollation de saint Jean-Baptiste par Bertrand sont inconnus. La bénédiction officielle du tableau installé dans l'église paroissiale a lieu en juillet 1871, peu de temps avant le décès de l'homme politique, le 11 septembre 1871. Le lieu de culte est doté d'un nouveau décor intérieur entre 1914 et 1917, mais le tableau reprend place dans le choeur. L'oeuvre évoque donc la contribution de l'homme politique et homme d'affaires à l'histoire et au développement de la localité et de la paroisse où il s'était établi.

Le tableau présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. Vraisemblablement réalisée vers le milieu du XIXe siècle, cette peinture à l'huile est l'oeuvre de Pietro Gagliardi (1809-1890). Né à Rome, Gagliardi s'intéresse d'abord à l'architecture avant de se tourner vers la peinture. Il travaille surtout dans sa ville natale, où il peint d'abord de nombreuses scènes historiques et mythologiques pour des résidences aristocratiques. À partir des années 1840, il est surtout connu pour ses tableaux religieux, puis pour les fresques qu'il réalise dans les lieux de culte romains. Le pape Pie IX remarque son travail à l'église de Saint-Jérôme en 1853 et les commandes pontificales se multiplient par la suite. « La décollation de saint Jean-Baptiste » est représentative du travail de Gagliardi par son sujet religieux et sa facture académique. Par ailleurs, l'oeuvre est représentative des tableaux d'église du XIXe siècle où le saint patron de la paroisse est souvent illustré. Saint Jean-Baptiste est une figure répandue dans l'art religieux, mais la scène de sa décapitation est moins souvent dépeinte que celle où il procède au baptême de Jésus ou encore que celle où il est représenté enfant auprès de la Vierge et de l'Enfant Jésus. Divers attributs permettent d'identifier le saint, dont la peau d'animal qu'il porte et la croix de roseau. Le décor évoquant une prison et le garde brandissant son sabre, tout comme la présence en arrière-plan d'une jeune fille tenant un plateau d'argent, permettent aussi de situer les événements relatés dans l'évangile selon Marc. Le tableau rappelle donc les codes iconographiques qui régissent la peinture religieuse du XIXe siècle.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2015.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du tableau La Décollation de saint Jean-Baptiste liés à ses valeurs patrimoniales comprennent notamment :
- ses grandes dimensions et la forme en arc brisé de la partie visible du tableau, imposée par le cadre architectural;
- les matériaux, dont la peinture à l'huile et le support en toile;
- la représentation de saint Jean-Baptiste et de ses attributs, au centre de la composition, dont la position agenouillée du personnage barbu vêtu d'une mélote et d'un manteau drapé rouge, ses bras croisés sur sa poitrine et retenant la croix de roseau accompagnée d'une inscription, le regard dirigé vers le ciel;
- la représentation des personnages secondaires, dont le garde se tenant debout derrière saint Jean-Baptiste, tirant d'une main la tête du prophète vers l'arrière et brandissant un sabre, lame vers le haut, ainsi que Salomé, placée en arrière-plan du côté droit du tableau, représentée comme une jeune femme vêtue d'une robe rose et d'un manteau bleu, retenant d'une main un voile doré sur sa poitrine et tenant de l'autre main un plateau d'argent;
- les personnages tertiaires, dont une femme âgée se tenant dans l'ombre derrière Salomé, et le personnage masculin placé dans le coin inférieur gauche du tableau, tenant haut une torche pour éclairer la scène;
- les éléments de décor évoquant une prison, dont les murs en pierre dénués d'ornementation, le sol en terre, l'épaisse chaîne brisée reposant sur le sol et les couleurs sombres de l'arrière-plan.

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Informations historiques

Le tableau intitulé « La décollation de saint Jean-Baptiste » est vraisemblablement peint vers le milieu du XIXe siècle. Il est l'oeuvre de Pietro Gagliardi (1809-1890). Né à Rome, Gagliardi s'intéresse d'abord à l'architecture avant de se tourner vers la peinture, qu'il étudie à l'Accademia di San Luca. Il travaille surtout dans sa ville natale. Il peint d'abord de nombreuses scènes historiques et mythologiques pour des résidences aristocratiques. À partir des années 1840, il est surtout connu pour ses tableaux religieux, puis pour les fresques qu'il réalise dans les lieux de culte romains. Le pape Pie IX remarque son travail à l'église de Saint-Jérôme en 1853 et les commandes pontificales se multiplient par la suite, notamment pour la réalisation de deux fresques à la basilique de Saint-Paul-Hors-les-Murs. Les oeuvres de Gagliardi s'inscrivent dans la peinture académique italienne du XIXe siècle.

Le contexte et la date de l'acquisition du tableau représentant la décollation de saint Jean-Baptiste par Louis Bertrand (1786-1871) sont inconnus. Bertrand, originaire de Pointe-Lévy, est une figure marquante de l'histoire de la municipalité de L'Isle-Verte, où il s'établit en 1811 et tient un magasin. En 1818 et 1819, il obtient les droits, donnés à bail, sur le moulin banal et la seigneurie, qu'il achètera en 1849. Il exploite des scieries et est propriétaire d'un quai et de bateaux. Il est élu député de Rimouski en 1832, fonction qu'il occupe jusqu'à la suspension de la Constitution, le 27 mars 1838, puis à nouveau de 1844 à 1848. Il est aussi le premier maire de L'Isle-Verte, à partir de 1845, président fondateur de la Société d'agriculture du comté de Rimouski, en 1848, puis de l'Institut littéraire de L'Isle-Verte, en 1859. Capitaine de la milice depuis 1827, il atteint le grade de lieutenant-colonel en 1862.

Bertrand fait don de l'oeuvre de Gagliardi à la paroisse de L'Isle-Verte, et la bénédiction officielle du tableau installé dans l'église paroissiale a lieu en juillet 1871, peu de temps avant le décès de l'homme politique, le 11 septembre 1871.

L'église de La Décollation-de-Saint-Jean-Baptiste est dotée d'un nouveau décor intérieur entre 1914 et 1917, mais le tableau reprend place dans le choeur.

Le tableau « La décollation de saint Jean-Baptiste » est classé en 2015, en même temps que l'église du même nom et qu'un calice et une patène associés au lieu de culte.

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Emplacement

Region administrative :

  • Bas-Saint-Laurent

MRC :

  • Rivière-du-Loup

Municipalité :

  • L'Isle-Verte

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Références

Notices bibliographiques :

  • GAUVREAU, Charles-Arthur. L'Isle-Verte. Lévis, Mercier & Cie, Imprimeurs et Relieurs, 1889. 253 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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