Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Manuscrit (Transcription du poème Le Vaisseau d'Or (4 mars 1912))

Type :

Patrimoine mobilier (Patrimoine documentaire)

Région administrative :

  • Montréal

Date :

  • 1912‑03‑04 (Production)
  • avant 1966 (Vente)
  • 1979 (Exposition)
  • 2008 (Exposition)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Classification :

  • Patrimoine documentaire > Objets de communication > Objet documentaire > Archives

Éléments associés

Personnes associées (2)

Description

La transcription du poème Le Vaisseau d'Or est un manuscrit autographe d'Émile Nelligan (1879-1941) daté du 4 mars 1912. Le document est une feuille de papier vélin crème de 25,6 cm sur 20,5 cm portant au recto la transcription à l'encre brune du titre et des 14 vers du poème, la signature « Émile Nelligan TW » et le folio « 172a ». Le manuscrit est daté à l'encre noire dans le coin inférieur gauche. Le verso ne présente aucune inscription. Le document porte la marque d'un pli vertical et d'un pli transversal.

Ce bien est classé document patrimonial.

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec > Montréal > Montréal

Dimensions :

  • Hauteur (Mesurée / intégral) : 25,6 centimètre(s)
  • Largeur (Mesurée / intégral) : 20,5 centimètre(s)

Discipline :

  • Littérature et rhétorique

Signature :

  • Émile Nelligan TW

Volume / pagination :

1 p.

Langue :

  • Français

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Document patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2015-02-05
Prise d'effet : 2013-03-07

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement prorogé, 2014-02-20
  • Avis d'intention de classement
 

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Valeur patrimoniale

La transcription du poème Le Vaisseau d'Or présente un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. Ce poème est une oeuvre emblématique de la littérature québécoise. Son auteur, Émile Nelligan (1879-1941), a profondément influencé le cours de la littérature québécoise et canadienne. Malgré une activité littéraire de courte durée, échelonnée du printemps 1896 au mois d'août 1899, son oeuvre constituée de plus de 170 poèmes, sonnets, rondeaux et chansons, est souvent considérée comme celle qui a fait entrer la poésie canadienne-française dans la modernité. Nelligan a aussi marqué l'imaginaire par son destin tragique : il a été interné en 1899 avant l'âge de 20 ans. Le poème Le Vaisseau d'Or est l'un des plus connus de l'auteur. Il est souvent vu comme l'apothéose de l'élan créateur du poète et le symbole de son destin. Pendant son internement psychiatrique qui a duré plus de 40 ans, Nelligan a continué de s'intéresser à la poésie. Séparé de ses manuscrits et affligé par la maladie, il a récité et réécrit des vers au bénéfice de ses visiteurs et du personnel médical, comme en témoigne cette transcription du Vaisseau d'Or. Ce poème est d'ailleurs celui qu'il a le plus souvent récité et réécrit durant son internement. Le manuscrit original du Vaisseau d'Or, probablement rédigé en 1899, est aujourd'hui perdu. La transcription datée du 4 mars 1912 constitue la version autographe la plus ancienne connue à ce jour du célèbre poème, les autres étant toutes postérieures à 1929.

La transcription du poème Le Vaisseau d'Or présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur historique reposant sur son importance documentaire. Les manuscrits de Nelligan sont produits au cours de trois périodes. La première est la période créatrice qui va de 1896 à 1899; seuls les manuscrits de 24 poèmes qui n'ont pas été retenus pour la première édition de l'oeuvre de Nelligan en 1904 semblent avoir échappé à la destruction. La deuxième période correspond aux 25 ans d'internement au refuge Saint-Benoît-Joseph-Labre. De cette période, seuls une dédicace et trois poèmes nous sont parvenus, dont la transcription du Vaisseau d'Or datée du 4 mars 1912. La troisième période, qui s'étend de 1925 à 1941, est celle de l'internement à l'hôpital Saint-Jean-de-Dieu. Celle-ci est la plus riche en manuscrits du poète. La transcription du 4 mars 1912 est donc un témoin d'une période de la vie de l'auteur dont il subsiste très peu de documents autographes. Par ailleurs, il s'agit de la transcription la plus fidèle au texte de l'édition princeps. Ce manuscrit de 1912, comme toutes les autres transcriptions complètes du Vaisseau d'Or, présente des variantes par rapport au texte publié en 1904. Cependant, les modifications sont moins nombreuses que dans les versions postérieures, et les variantes introduites dans cette transcription de 1912 sont reprises dans la plupart des autres versions connues. Par exemple, au premier vers, Nelligan a écrit « C'était un grand vaisseau » plutôt que « Ce fut un grand vaisseau » comme dans l'édition originale. Cette variante est reprise dans cinq des six autres transcriptions complètes connues du poème. Par rapport à l'édition de 1904, le manuscrit du 4 mars 1912 présente des substitutions (« chevaux épars » plutôt que « cheveux épars »), des modifications à la graphie de certains mots (« Cyrène » plutôt que « Syrène »), des inversions de mots (« ont entre eux disputés » plutôt que « entre eux ont disputés »), et plusieurs variantes touchant la ponctuation, les accents et les majuscules. Le document témoigne donc des fluctuations dans l'écriture du poète. En outre, il s'agit de la transcription la plus célèbre de ce poème. Elle a connu une grande diffusion en fac-similé depuis 1967, et elle a été présentée au public dans des expositions en 1979 et 2008.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2015.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la transcription du poème Le Vaisseau d'Or liés à ses valeurs artistique et historique comprennent, notamment :
- la feuille de papier vélin crème de 25,6 cm sur 20,5 cm, filigranée (« The Old India Ivory » inscrit dans une banderole entourant une tête d'éléphant);
- la transcription au recto à l'encre brune du titre « Le Vaisseau D'Or » et des 14 vers du poème répartis en deux quatrains et deux tercets;
- la signature « Émile Nelligan TW » à l'encre brune sous le dernier vers;
- le folio « 172a » à l'encre brune dans le coin supérieur droit;
- la date du 4 mars 1912 inscrite dans le coin inférieur gauche, à l'encre plus foncée que le poème, la signature et le folio;
- le verso vierge de toute inscription;
- les marques d'un pli vertical et d'un pli horizontal.

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Informations historiques

La transcription du poème « Le Vaisseau d'Or » a été écrite par Émile Nelligan (1879-1941), figure mythique et poète majeur de l'histoire littéraire du Québec et du Canada. Il publie son premier poème, « Rêve fantasque », en 1896, sous le pseudonyme d'Émile Kovar. La même année, huit autres poèmes paraissent sous ce pseudonyme dans des périodiques. En 1897, il publie de nouveaux poèmes, cette fois sous le nom d'Émile Nelligan, et il joint l'École littéraire de Montréal. La lecture du poème « La romance du vin » le 26 mai 1899 constitue sa dernière apparition publique.

Nelligan compose plus de 170 poèmes, sonnets, rondeaux et chansons durant sa brève période créatrice qui prend fin à l'internement du poète au refuge Saint-Benoît-Joseph-Labre en 1899, avant son vingtième anniversaire. Il passera le reste de sa vie en institution. En 1925, il est transféré à l'hôpital psychiatrique Saint-Jean-de-Dieu. Pendant ses années d'internement, il transcrit de mémoire ses poèmes ou ceux de poètes français, et il offre ces transcriptions à ses visiteurs ou au personnel médical.

Le poème « Le Vaisseau d'Or » est l'un des plus connus de l'auteur. Il est souvent considéré comme l'apothéose de l'élan créateur du poète et le symbole de son destin. Le manuscrit original, probablement écrit entre mai et août 1899, est aujourd'hui perdu, comme tous les manuscrits qui ont servi à l'édition princeps de 1904. La transcription autographe du 4 mars 1912 est la plus ancienne connue à ce jour, les autres étant toutes postérieures à 1929. Il s'agit de la version la plus fidèle au texte publié en 1904, bien qu'elle comporte des substitutions, des modifications graphiques, des inversions de mots et des variantes touchant la ponctuation, les accents et les majuscules.

En 1966, le docteur Lionel Lafleur (1913-1985) fonde l'Association des amis de Nelligan pour commémorer le 25e anniversaire de la mort du poète. Lafleur avait côtoyé Nelligan au début de 1941 durant son stage comme interne à l'hôpital Saint-Jean-de-Dieu. La transcription du poème « Le Vaisseau d'Or » du 4 mars 1912 fait alors partie de sa collection personnelle. Le nom du premier destinataire de cette transcription soignée et la date d'acquisition de ce manuscrit par le docteur Lafleur demeurent inconnus.

En 1966, le manuscrit est porté à la connaissance du spécialiste de l'oeuvre de Nelligan Paul Wyczynski (1921-2008), professeur à l'Université d'Ottawa. Il est connu du public depuis la publication d'une copie en fac-similé en 1967 dans l'ouvrage de Wyczynski intitulé « Émile Nelligan ». Il est à nouveau reproduit en fac-similé en 1971 dans « Nelligan et la musique », du même auteur.

La transcription du 4 mars 1912 fait partie de l'exposition « Crémazie Nelligan » organisée à la Bibliothèque nationale du Canada en 1979. Le manuscrit est à nouveau présenté au public dans le cadre de l'exposition « L'Or des Amériques » tenue au Musée de la civilisation à Québec en 2008.

La transcription du poème « Le Vaisseau d'Or » est classée en 2015.

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Références

Notices bibliographiques :

  • BIRON, Michel, François DUMONT et Élisabeth NARDOUT-LAFARGE. Histoire de la littérature québécoise. Montréal, Boréal, 2007. 689 p.
  • BRISSETTE, Pascal. Nelligan dans tous ses états : un mythe national. Montréal, Fides, 1998. s.p.
  • DIONNE, Hélène, dir. Or des Amériques. Sillery, Québec, Septentrion, Musée de la civilisation, 2008. 205 p.
  • ROBIDOUX, Réjean et Paul WYCZYNSKI. Poésies complètes, 1896-1941. Saint-Laurent, Québec, Fides, 2004. 414 p.
  • WYCZYNSKI, Paul. Émile Nelligan. Montréal, Fides, 1967. 191 p.
  • WYCZYNSKI, Paul. Nelligan et la musique. Ottawa, Éditions de l'Université d'Ottawa, 1971. 145 p.
  • WYCZYNSKI, Paul. « Nelligan, Émile ». Historica Canada. L'encyclopédie canadienne [En ligne]. http://www.canadianencyclopedia.ca

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