Cimetière Saint-Sauveur

Le cimetière paroissial Saint-Sauveur, ouvert en 1867, est situé au coeur de la Basse-Ville de Québec sur la rue Saint-Vallier Ouest, en face de l'entrée du cimetière Saint-Charles. Le cimetière est compris entre la rue Saint-Vallier au nord, la rue des Ardennes au sud, la rue Gamelin à l'est et la rue de l'Armée à l'ouest. Un stationnement se trouve à l'entrée de la propriété qui occupe une superficie de 26 593 mètres carrés (Service d'évaluation de la Ville de Québec, 2011). Le terrain est plat et partiellement boisé. Les allées principales sont asphaltées et portent des noms de saints.

Le plan d'aménagement se distingue par des allées courbes formant des sections concentriques ordonnées de part et d'autre d'un axe central traversant le cimetière depuis l'ancien portail. Un axe perpendiculaire à l'axe central forme une croix. On ne connaît pas l'auteur du plan, mais on observe que le cimetière intègre des éléments du cimetière-jardin : allées courbes; rigueur géométrique des îlots concentriques; présence d'arbres, dont une rangée de peupliers le long de l'entrée sud; grand lots familiaux en bordure des allées et au centre des sections concentriques; présence d'un mobilier funéraire.

Outre les lots familiaux, on trouve également le grand lot des Enfants de Marie de Saint-Sauveur qui est une collectivité civile catholique, le secteur des tout-petits qui est un site de recueillement pour commémorer la perte d'un bébé ou d'un jeune enfant, ainsi que les secteurs des fosses (A, B, C, D, E, F) situées à la périphérie des sections concentriques.

Des clôtures métalliques encerclent le terrain du cimetière. Une enseigne indiquant « Cimetière Saint-Sauveur » et les heures d'ouverture se trouve à l'entrée, rue Saint-Vallier Ouest. Deux piliers de pierre encadrent les grilles d'entrée décorées d'une croix ajourée. Un deuxième portail, en fer forgé, marque l'entrée d'origine du cimetière Saint-Sauveur, rue des Ardennes. Il est composé de piliers coiffés d'une arche double en fer forgé surmontée d'une croix rayonnante. Au centre de l'arche, les lettres OMI (Oblats de Marie Immaculée) rappellent les religieux qui ont géré le cimetière à ses débuts. À l'intérieur, des lettres forment le nom « Cimetière Saint-Sauveur ». Les portes grillagées sont décorées de plusieurs motifs dont des arabesques.

Un chemin de croix est érigé près de l'entrée d'origine. Les stations sont formées de croix noires en fer aux bras fleurdelisés. Dans L'Électeur du 27 octobre 1888, p. 4, on peut lire : « On va commencer ces jours-ci l'érection du chemin de croix du cimetière Saint-Sauveur. L'entreprise vient d'être adjugée à H.M. Stephens, menuisier, qui a confié la maçonnerie à M. Auguste Perron, et les croix en fer à M. F. Laberge. Les travaux doivent être terminés au mois de juin prochain. »

Dans le secteur des tout-petits, un monument commémoratif en granit noir poli représente un nouveau-né tenu entre des mains. Il porte l'inscription : « À la mémoire de nos Tout-Petits ». Il a été élevé à la mémoire des bébés inhumés en plusieurs endroits du cimetière. En face du monument, deux bancs invitent à la méditation. L'ouvrage fabriqué par Thériault et fils est un don de la Fondation Tanguay. Des identificateurs d'allées et de lots complètent le décor.

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Statut	Catégorie	Autorité	Date
Inventorié	--

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Le terrain aujourd'hui occupé par le cimetière Saint-Sauveur fut acheté le 16 juin 1854 par la fabrique de Saint-Roch au juge Philippe Panet, en même temps que l'ancienne partie du cimetière Saint-Charles située juste en face, au nord de la rue Saint-Vallier Ouest, conçue par Charles Baillairgé (1826-1906). On ne connaît pas l'auteur du plan du cimetière Saint-Sauveur.

Le 10 juin 1867, la fabrique de Saint-Roch donna une partie de ce terrain aux Pères Oblats-de-Marie-Immaculée afin d'en faire un cimetière pour la nouvelle paroisse de Saint-Sauveur. Dans l'acte du notaire F.-L. Gauvreau, le terrain est ainsi décrit : « Un autre terrain ou lot de terre sis et situé en la paroisse de Saint-Sauveur, faisant ci-devant partie de la paroisse de Saint-Roch de Québec, au lieu nommé la Petite Rivière Saint-Charles, sur le niveau sud du chemin public qui conduit à Lorette, contenant environ huit arpents et une perche en superficie? » (Roy, 1941 : 229-230). La première inhumation, celle d'une femme, eut lieu le 10 juillet 1867. Le même jour, on enterrait le premier enfant (Roy, 1941 : 230).

Rappelons que douze ans plus tôt, le 3 juin 1855, on inaugurait le cimetière Saint-Charles, situé sur les rives de la rivière Saint-Charles. Ce cimetière-jardin avait été ouvert en banlieue à la suite d'une interdiction d'inhumer dans la ville pour des raisons d'hygiène. Jusqu'en 1912, le cimetière Saint-Charles sert aux différentes paroisses issues du partage de Saint-Roch. Mais à partir de 1912, la place commence à manquer et le cardinal Bégin, alors archevêque, intervient pour obliger les paroisses à former une compagnie et acheter des terrains pour un cimetière commun.

Autrefois administré par un comité formé des curés et des marguilliers, le cimetière Saint-Charles devient en 1912 une corporation à but non lucratif. Plusieurs paroisses sont incorporées : Saint-Roch, Jacques-Cartier, Saint-Malo, Limoilou, Stadacona, Saint-François d'Assise et Saint-Sauveur. Le 21 décembre 1912, la Compagnie du cimetière Saint-Charles obtient sa charte. Les Pères Oblats-de-Marie-Immaculée cèdent alors le cimetière paroissial Saint-Sauveur à la nouvelle corporation. Le cimetière Saint-Sauveur a gardé son nom. Il est cependant administré par le cimetière Saint-Charles.

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