Église Notre-Dame-de-la-Salette

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L'église Notre-Dame-de-la-Salette est fondée dans un contexte d'essor démographique et de renouveau liturgique. La nouvelle paroisse est principalement une subdivision de la paroisse Notre-Dame. Elle est fondée le 1er mai 1953 par le cardinal Paul-Émile Léger (1904-1991). Les premiers offices religieux sont célébrés dans la chapelle de l'Hôtel-Dieu et parfois dans l'amphithéâtre de l'Institut technologique de la rue Sherbrooke. Le terrain est acheté en février 1954. La construction du lieu de culte commence la même année et se termine en 1956. L'architecte retenu pour le projet est Paul G. Goyer (1921-2011) qui réalise alors sa première église.

La position de l'église en plein centre-ville, insérée entre deux bâtiments, est inusitée. Elle s'intègre néanmoins à la trame urbaine par son volume et les matériaux utilisés, de même que par la manière choisie d'optimiser l'espace en superposant les différentes fonctions. Ainsi, le sous-sol sert de salle paroissiale et la tour du clocher contient la sacristie, des salles de réunion et des bureaux. De plus, une autorisation spéciale du Vatican a permis de construire le presbytère au-dessus de l'église. La grande croix en pierre calcaire se détachant sur la face avant presque entièrement vitrée de la tour-clocher indique la fonction religieuse de l'édifice dont la forme s'éloigne des formes traditionnelles associées aux églises. Une vaste murale en tuiles de céramique orne une large portion de la façade. Réalisée par le céramiste Claude Vermette (1930-2006), elle représente l'apparition de la Vierge aux enfants de La Salette.

Le plan octogonal de la nef permet aussi d'optimiser l'espace tout en rapprochant les fidèles du célébrant. C'est la première église et l'une des seules à adopter ce plan au Québec. Le choeur est placé au centre et est entouré de colonnes recouvertes de tuiles de céramique. Une croix grecque suspendue, aussi en tuiles de céramique, surplombe le sanctuaire.

Le décor intérieur du lieu de culte est conçu par l'artiste-décorateur Jean-Charles Charuest (1925-2015). Avec l'artiste Bertrand, il réalise les panneaux en bois sculptés illustrant l'apparition de la Vierge aux enfants de la Salette qui ornent les murs. Charuest collabore avec Claude Vermette pour la réalisation du maître autel. Les vitraux taillés en cabochons sont d'André Rault. Le Christ représentant d'un côté la passion et de l'autre la résurrection, suspendu au-dessus de l'autel, est une oeuvre d'Andrée S. de Groot (1908-2001). Françoise Desrochers Drolet (1921-1998) réalise les émaux du tabernacle, Rose-Anne Monna (née en 1932) conçoit le saint Joseph et l'Enfant Jésus placés à l'origine au-dessus des autels latéraux et Mariette Rousseau-Vermette (1926-2006) tisse à la main les rideaux des confessionnaux.

Bien accueillie par la critique au moment de sa construction, l'église est considérée comme la plus remarquable de Goyer. Elle a reçu le titre d'église de l'année au Canada par le journal La Patrie.

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