5204, rang Sud-Est (ensemble de ferme)

Haut de la page

Statut	Catégorie	Autorité	Date
Inventorié	--

Haut de la page

Malgré son âge vénérable, cette maison n'est certes pas la première habitation érigée sur le lot original. Il est intéressant de comprendre comment se sont implantés les premiers colons sous le régime français, de même que l'avènement de l'architecture de transition franco-québécoise, quelque temps après la période de défrichement.

La carte de Murray (1761-1762) montre en effet qu'il existait déjà un chemin d'accès dans l'axe du rang Sud-est, lequel s'étendait jusqu'au ruisseau du Portage voisin, où un moulin était en opération. Un bâtiment de la ferme rappelle encore l'architecture coloniale française qui a influencé les constructions sur le lot, dont la porcherie située en face de la grange. Le déboisement s'étendait alors sur quelque trois kilomètres vers l'est, en une mince bande d'à peine un kilomètre de largeur; aucun tracé de route n'apparait sur la carte de Murray au-delà du ruisseau. Le prolongement de la voie s'est fait dans un premier temps davantage vers le sud, comme en témoigne l'implantation des bâtiments à partir du deuxième voisin.

À l'origine, les premières maisons du rang auraient été érigées sur le bord du plateau, plutôt que le long du tracé actuel de la route, car c'est la rivière Boyer qui a servi de première voie de pénétration pour les colons, bien avant la construction de la route de Beaumont et de la route Picard. Par ailleurs, les constructeurs de la maison actuelle se sont au départ inspiré d'une architecture néoclassique; des indices montrent que le premier toit était dépourvu de larmiers. La maison a été modifiée par la suite pour l'adapter aux conditions climatiques; l'ajout d'avant-toits à coyaux et de corniches en témoigne. Des persiennes ont aussi déjà garni toutes les fenêtres, comme le suggèrent les gougeons toujours présents dans les interstices de la pierre. À l'origine, on retrouvait quatre lucarnes à pignon sur le versant nord du toit; celles du côté sud auraient été percées par la suite.

Même s'il est constitué majoritairement de terre forte où la présence de roches fait la vie dure aux agriculteurs du coin, ce lot a longtemps bénéficié d'une réputation de grande fertilité. C'est probablement ce qui a donné à ses propriétaires la prospérité nécessaire pour construire une maison en pierre, vraisemblablement la dernière de son époque, suivant un modèle de bâtiments de style néoclassique que l'on retrouve à Beaumont. Saint-Charles-de-Bellechasse ne compte plus que deux maisons dotées d'une structure en pierre et bien peu de structures datant du régime français.

Haut de la page

Haut de la page