Moulin à farine

Statut	Catégorie	Autorité	Date
Citation	Situé dans un site patrimonial	Municipalité (Châteauguay)	2016-12-12
Inventorié	--

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« Situé sur l'île Saint-Bernard [...], le moulin à vent de Châteauguay est construit vers 1686 sous les ordres de la famille Lemoyne. [...] Bien située et balayée par les vents du fleuve Saint-Laurent, l'île Saint-Bernard est un emplacement idéal pour l'érection d'un moulin à vent. Bien que la date précise de la construction du moulin de Châteauguay soit difficile à établir, on sait que le bâtiment est édifié avant [¿] octobre 1686. En l'absence d'un contrat de construction, nous ne pouvons établir avec certitude qui a construit ce moulin. [...]

Bâti selon les traditions héritées de France, le moulin de l'île Saint-Bernard est de type moulin-tour de dimensions modestes, ne mesurant que 21 pieds actuels au-dessus du sol. [...] Le bâtiment de l'île Saint-Bernard comprend un rez-de-chaussée et deux étages. Il comporte deux entrées se faisant face, permettant ainsi au meunier d'utiliser l'une ou l'autre lorsque les ailes tournent, selon l'orientation du vent. [...] On retrouve au premier niveau les pièces de mécanique employées à l'ajustement des meules, [l]e dernier palier renferme les meules, soit la travaillante et la gisante ou dormante, ainsi que la trémie servant à alimenter en blé les meules qui mesurent plus de 6 pieds français. [...] La toiture de forme conique, nommée chapelle, renferme le mécanisme du moulin[. Elle] est mobile, pivotant sur un système de rail en chêne graissé de suif, appelé chemin dormant. Le toit est dirigé par le meunier qui le fait tourner à l'aide d'une longue pièce de bois appelée la guivre ou la queue tirée par un cabestan afin de diriger les ailes face au vent. Ces ailes, au nombre de 4, sont réalisées de pièces de bois emboîtées les unes dans les autres ou de branchages liés les uns aux autres, sur lesquels sont attachées les voiles.

Les premières informations quant au moulin à vent de l'île Saint-Bernard remontent au mois de décembre 1686, lors de l'embauche du premier meunier de Châteauguay. Catherine Primot, veuve de Charles Lemoyne et propriétaire de la seigneurie, reçoit alors l'aide de l'intendant Jean Brochart de Champigny qui met à son service le meunier et soldat Laforest, de la compagnie du capitaine Guillaume de Saint-Cirque.

À l'époque de la construction du moulin à vent de Châteauguay, la situation politique de la Nouvelle-France s'envenime, alors que la guerre éclate entre les Iroquois et les Français vers 1683. Une expédition contre les cantons iroquois en 1687 et le massacre de Lachine au mois d'août 1689, intensifie[nt] le conflit. Le moulin de la seigneurie de Châteauguay sert alors de redoute, les meurtrières démontrant ainsi la double fonction du bâtiment. [...]

Mère d'Youville achète la seigneurie le 8 juin 1765. [L]es Soeurs de la Charité discernent le peu de rentabilité du moulin à vent, trop exposé aux gros vents et dont l'endroit est difficile d'accès pour les censitaires, dont le nombre ne cesse de croître. On décide de faire construire un moulin à eau, plus gros et plus rentable, à une lieue de l'île. [¿] Le moulin à vent cesse de fonctionner à l'hiver 1765[.] Néanmoins, la vieille tour du moulin, toujours debout et la maçonnerie semble bien s'être conservée jusqu'au milieu 19e siècle. On érige alors le bâtiment en chapelle ou oratoire en 1865 appelé pour l'occasion « Bethléem ». On construit un dôme de fer blanc sur la tour de maçonnerie et on la couronne d'une statue de Saint-Joseph pour qui elle est érigée [¿] le 8 juin 1965[.] Renversée par un ouragan en 1910, la statue originale est remplacée par une nouvelle statue en fonte de fer [¿] le 27 septembre 1911[.]

À l'inverse de la majorité des moulins à vent de la colonie du Saint-Laurent, celui de Châteauguay résiste encore au temps [¿] grâce au travail des Soeurs Grises au fil des siècles. »

Source : Ville de Châteauguay, 2018.

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