Église de Saint-Charles-Garnier

L'église Saint-Charles-Garnier est un lieu de culte de tradition catholique construit de 1945 à 1947. Le bâtiment, doté d'un parement de granit, présente un plan en croix latine composé d'une nef rectangulaire, d'un transept et d'un choeur en saillie terminé par un chevet plat. L'église est coiffée d'un toit à deux versants droits, couvert de bardeaux d'asphalte, dont le faîte est plus haut au-dessus de la nef qu'au-dessus du choeur. Un campanile couvert en cuivre surmonte la croisée du transept. La façade est percée de deux portails à double vantaux surmontés de tympans vitrés à arc brisé, le tout surmonté d'une verrière en arc brisé composée de six lancettes. Une tour-clocher est implantée à gauche de la façade. De plan carré, elle comporte une chambre des cloches octogonale et une flèche couverte de cuivre surmonté d'une croix. Les élévations latérales sont rythmées de contreforts et percées de fenêtres à arc brisé groupées par trois. Une sacristie en « U » ceinture le choeur. Une chapelle et un presbytère situés à l'arrière de l'église, de part et d'autre du choeur, sont reliés à la sacristie. L'église est implantée légèrement en retrait du boulevard Laurier, dans l'arrondissement municipal de Sainte-Foy-Sillery-Cap-Rouge de la ville de Québec.

Haut de la page

Statut	Catégorie	Autorité	Date
Proposition de statut national non retenue	Immeuble patrimonial	Ministre de la Culture et des Communications	2023-10-31
Statuts antérieurs Proposition de statut national, 2022-05-13
Inventorié	--

Haut de la page

L'église Saint-Charles-Garnier est située sur le territoire de l'ancienne seigneurie de Sillery. Au milieu du XIXe siècle, un noyau ouvrier s'établit dans le secteur nord du domaine Woodfield, propriété du marchand de bois William Sheppard (1784 1867). L'endroit prend le nom Sheppardville ou Bergerville, en français. Le secteur connaît un développement important pendant l'entre-deux-guerres. Plusieurs rues sont tracées afin de favoriser le développement résidentiel.

Le secteur de Bergerville relève alors de la paroisse Saint-Colomb-de-Sillery (aujourd'hui Saint-Michel). Plusieurs habitants trouvant l'église trop éloignée décident d'assister aux célébrations religieuses à l'église du Très Saint Sacrement. Pour pallier la situation, les autorités de la paroisse Saint-Colomb-de-Sillery décident d'aménager une chapelle dans la nouvelle école Saint-Michel construite en 1938 près de l'intersection des avenues Sheppard et Maxfield (aujourd'hui Chanoine Morel). Le lieu ne suffit cependant pas à la demande et, en janvier 1944, les autorités paroissiales acquièrent une partie du lot où est située l'école afin de construire une chapelle desserte.

Parallèlement à ces démarches, une pétition circule en faveur de la création d'une nouvelle paroisse. Le curé de Saint-Colomb-de-Sillery, Eugène Delisle (1886-1968), s'y oppose, mais l'archevêque de Québec, le cardinal Jean-Marie-Rodrigue Villeneuve (1883-1947), en décide autrement. La nouvelle paroisse, placée sous le vocable Saint-Charles-Garnier, est érigée canoniquement le 7 août 1944.

Les démarches pour construire une église s'enclenchent rapidement. En septembre 1944, la fabrique adopte une résolution pour confier la conception du lieu de culte et du presbytère à l'architecte Charles A. Jean (1904 1958). En juin 1945, la fabrique acquiert finalement le terrain acheté par la paroisse mère l'année précédente. Les travaux, confiés à l'entrepreneur général François Jobin (1893-1965), débutent le 25 juin 1945.

Une première messe est célébrée dans la crypte de l'église le 25 août 1946. Les travaux se poursuivent et l'église est finalement inaugurée le 1er novembre 1947.

La réalisation du mobilier et du décor intérieur est entreprise dès 1946. Eugène Gagnon, un sculpteur de L'Islet, réalise les bancs de l'église. La plupart des éléments en bois sculptés sont exécutés par l'atelier de Jean Julien Bourgault (1910 1996) entre 1949 et 1957. Le sculpteur réalise notamment les stalles du chœur selon les plans de l'architecte Charles-A. Jean et les boiseries des transepts selon les plans de Jean Baptiste Soucy (1899-1966). Il exécute aussi le tombeau du maître-autel. La chaire, le retable et plusieurs meubles sont attribués à son atelier. Son frère, Médard Bourgault (1897-1967), réalise quant à lui le crucifix du maître-autel.

D'autres artistes contribuent à la confection de différentes oeuvres d'art pour l'église Saint-Charles-Garnier. Les mosaïques et les émaux sur cuivre qui ornent les retables des autels latéraux ont respectivement été réalisés par Walter Del Mistro (1912-2003) et Jean-Jacques Spénard (1913-1996).

La plupart des vitraux sont réalisés entre 1948 et 1959 par la maison Rault située à Rennes, en France. Un orgue fabriqué par la compagnie Casavant Frères est installé en 1953.
Alors que le décor intérieur est toujours en cours de réalisation, l'extérieur de l'ensemble est modifié par différents travaux. En 1949, le presbytère est agrandi. En 1955, des vestibules extérieurs sont ajoutés pour protéger les entrées latérales de l'église. Deux ans plus tard, une chapelle de mariages est ajoutée à droite du choeur. Elle est conçue par l'architecte Noël Mainguy (1925-2011).

En 1968, le tombeau du maître-autel est déplacé au centre du choeur pour se conformer aux changements liturgiques édictés par le Concile Vatican II.

En 2019, la paroisse Saint-Charles-Garnier est fusionnée à d'autres paroisses pour former la paroisse de la Bienheureuse-Dina-Bélanger.

Haut de la page

Haut de la page

Haut de la page