Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Site patrimonial du Phare-de-l'Île-Verte

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Secteur du phare de l'Île-Verte

Région administrative :

  • Bas-Saint-Laurent

Municipalité :

  • Notre-Dame-des-Sept-Douleurs

Thématique :

  • Patrimoine maritime et fluvial

Usage :

  • Non applicable

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (9)

Plaques commémoratives associées (1)

Groupes associés (2)

Personnes associées (8)

Inventaires associés (1)

Images

Carte

Description

Le site patrimonial du phare de l'Île-Verte est une installation côtière d'aide à la navigation construite à partir de 1806. La structure est composée d'une tour tronconique en maçonnerie de pierres couverte de planches verticales, peinte en blanc et surmontée d'une lanterne polygonale au toit arrondi. La lanterne peinte en rouge est ceinturée d'une galerie protégée par un garde-corps métallique. Le site comprend également les maisons du gardien et de son assistant, les dépendances, dont deux poudrières, la cabane à huile, la cabane de la corne de brume et le puits ainsi que le terrain. Le secteur du phare de l'Île-Verte est aménagé sur le littoral rocheux, à l'écart du noyau villageois, du côté nord de l'île Verte, dans la municipalité de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs.

Ce bien est un site patrimonial classé. Cette protection s'applique à l'extérieur des bâtiments et au terrain.

Le phare est aussi classé comme immeuble patrimonial.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Site patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2022-06-16
Prise d'effet : 2021-06-23

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 7 - Terrain exceptionnel
  • 12 - Potentiel archéologique significatif

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement, 2021-06-23
  • Proposition de statut national, 2013-07-09
 
Citation Site patrimonial Municipalité (Notre-Dame-des-Sept-Douleurs) 2007-06-01

Statuts antérieurs

  • Avis de motion de citation, 2007-03-09
 

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Valeur patrimoniale

Le site patrimonial du Phare-de-l'Île-Verte présente un intérêt pour sa valeur historique. Le phare de l'Île-Verte est le plus ancien phare érigé au Québec et le deuxième au Canada. En 1805, dans un contexte d'intensification des échanges entre la colonie et la métropole, le gouvernement du Bas-Canada met sur pied la Maison de la Trinité de Québec, qui est chargée d'assurer la sécurité de la navigation sur le fleuve Saint-Laurent. L'organisme s'occupe notamment de la supervision du pilotage et de la mise en place des bouées, des phares et des fanaux. En 1806, le gouvernement ordonne la construction du phare de l'Île-Verte, à l'entrée du chenal sud, un lieu caractérisé par de dangereux hauts-fonds et de forts courants. Le phare est opérationnel à compter de 1809. Il demeure l'unique phare du Saint-Laurent jusqu'en 1830. Les canons, la cabane de la corne de brume et les poudrières servant à l'entreposage de dynamite et de poudre à canon, qui sont encore en place sur le site, témoignent des moyens de signalisation sonore élaborés au fil des ans pour guider les navires par temps de brouillard. En 1969, le fonctionnement du phare est automatisé. Le site ainsi que les bâtiments qui s'y retrouvent constituent ainsi des témoins de première importance de l'histoire maritime du Québec.

Le site patrimonial présente également un intérêt pour sa valeur architecturale. Le phare est érigé en pierre par le maître maçon Edward Cannon. De plan circulaire, la tour de 18 mètres s'élève sur trois niveaux, avec au sommet, une lanterne de cuivre polygonale au toit arrondi et ceinturée d'une galerie. Elle est lambrissée de planches horizontales en 1850, puis recouverte de planches verticales en 1904. Sa silhouette est représentative des phares construits dans la première moitié du XIXe siècle. Le phare sert vraisemblablement de modèle pour les autres structures construites par la Maison de la Trinité de Québec. Le site comprend aussi deux maisons pour les gardiens construites en 1960 selon des plans types élaborés par le ministère des Transports, dont l'architecture sobre et fonctionnelle est représentative de ce type de résidences. L'ensemble compte également deux poudrières en maçonnerie et la cabane à huile en bois érigées au XIXe siècle, l'abri de la corne de brume bâtie en bordure de l'eau en 1945, le puits, le garage et deux canons.

Le site patrimonial présente aussi un intérêt pour sa valeur paysagère. La station de phare de l'île Verte est située sur le littoral rocheux du côté nord de l'île, sur un terrain principalement dénudé, entre le fleuve et la forêt. Le site constitue un ensemble cohérent et distinctif dans le paysage. Les différents bâtiments, visibles à partir de plusieurs endroits sur l'île et à partir du fleuve, forment un tout harmonieux, notamment en raison de leur revêtement blanc aux accents de rouge et du chemin qui les relie entre eux. Important point de repère, le site offre également plusieurs percées visuelles sur les alentours.

Le site patrimonial présente par ailleurs un intérêt pour sa valeur ethnologique. Il témoigne du métier de gardien de phare et du mode de vie particulier qui lui est associé. La maison principale, de grandes dimensions, rappelle que la famille du gardien réside avec lui. L'assistant du gardien loge dans la seconde maison. Les gardiens doivent faire fonctionner les divers instruments, dont le phare et les systèmes de signalisation sonore. Les poudrières, l'abri de la corne de brume et la cabane à huile rappellent ces tâches. Le gardien élève également des animaux et cultive la terre afin de répondre aux besoins alimentaires de sa famille. Le garage et le puits témoignent de la vie quotidienne des occupants du site. Par ailleurs, le métier de gardien de phare se transmettant souvent de père en fils, le phare de l'Île-Verte est ainsi gardé par quatre générations de la famille Lindsay de 1827 à 1964.

Source: Ministère de la Culture et des Communications, 2022.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du site patrimonial du Phare-de-l'Île-Verte liés à ses valeurs historique, architecturale, paysagère et ethnologique comprennent, notamment:
- sa situation sur le littoral rocheux du côté nord de l'Île-Verte, sur un terrain dénudé entre le fleuve et la forêt, dans la municipalité de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs;
- la relation entre les diverses composantes du site, dont l'implantation du phare, de la cabane de la corne de brume et des deux canons en bordure de l'eau, celle de la maison du gardien à proximité du phare, la position en retrait de la maison de l'assistant, la situation éloignée des deux poudrières et le chemin d'accès reliant les principaux bâtiments;
- l'harmonie de l'ensemble, dont les parements blanc et rouge des différents bâtiments;
- les caractéristiques du phare, dont le plan circulaire composé d'un corps tronconique couronné d'une lanterne polygonale rouge au toit arrondi en cuivre; la galerie protégée par un garde-corps métallique; la girouette surmontant la lanterne; la maçonnerie de pierre calcaire recouverte de planches verticales peintes en blanc; le tambour d'entrée dont sa porte en bois à vitrage, ainsi que les trois fenêtres carrées en bois à seize carreaux;
- les caractéristiques de la cabane de la corne de brume, dont son volume rectangulaire d'un étage coiffé d'un toit à deux versants recouvert de bardeaux d'asphalte rouge; son parement en planches verticales peintes en blanc et rouge; sa large porte en bois à deux vantaux aménagée sur le mur-pignon; sa fenêtre rectangulaire en bois à 18 carreaux et sa rampe d'accès en béton munie de garde-corps en bois peints en rouge;
- les caractéristiques de la maison du gardien, dont son volume cubique à deux étages coiffé d'un toit à croupe recouvert de bardeau d'asphalte rouge; son parement en bardeau de bois peint en blanc; son tambour d'entrée coiffé d'un toit à croupe, accessible par un escalier en bois et doté d'une porte en bois à vitrage et baie latérale, ainsi que ses fenêtres à guillotine, simples ou jumelées;
- les caractéristiques de la maison de l'assistant-gardien, dont son volume rectangulaire d'un étage et demi coiffé d'un toit à deux versants recouvert de bardeau d'asphalte peint en rouge; son parement en bardeau de bois peint en blanc; son tambour d'entrée coiffé d'un toit à deux versants, accessible par un escalier en bois et doté d'une porte en bois à vitrage flanquée de deux fenêtres, ainsi que ses fenêtres à guillotine, simples ou jumelées;
- les caractéristiques des deux poudrières, dont leur petit volume rectangulaire en maçonnerie recouvert de crépi blanc; leur toit à deux versants recouvert de tôle et leur porte en bois faite de planches verticales assemblées;
- les caractéristiques de la cabane à huile, dont son petit volume rectangulaire coiffé d'un toit à deux versants légèrement recourbés et recouvert de bardeau d'asphalte rouge; son parement de planches à clin peint en blanc; sa large porte en bois à deux vantaux et sa porte en bois faite de planches horizontales assemblées;
- les caractéristiques de la cabane du puits, dont son petit volume carré coiffé d'un toit pyramidal recouvert de bardeau de bois peint en rouge; son parement de planches verticales peint en blanc et sa porte en bois faite de planches verticales assemblées;
- les caractéristiques du hangar, dont son volume rectangulaire bas coiffé d'un toit à deux versants recouvert de bardeau d'asphalte rouge; son parement de planche à clin peint en blanc et ses deux portes de garage;
- les deux canons;
- la présence d'aménagements paysagers, principalement près des deux résidences.

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Informations historiques

Le site patrimonial du Phare-de-l'Île-Verte comporte le plus ancien phare du Québec. En 1805, dans un contexte d'intensification des échanges entre la colonie et la métropole, le Bas-Canada met sur pied la Maison de la Trinité de Québec. Cet organisme est chargé de sécuriser la navigation sur le fleuve Saint-Laurent. Il supervise notamment le pilotage et fait placer les bouées, phares et fanaux nécessaires à la sécurité maritime. En 1806, la construction d'un premier phare est entreprise sur le côté nord de l'île Verte. Le maître maçon Edward Cannon (1739-1814) est responsable de la tour en maçonnerie. La fabrication de la lanterne en cuivre est confiée à George Robinson, à Londres. Le système d'éclairage, fonctionnant d'abord à l'huile de phoque ou de baleine, est l'oeuvre d'une autre entreprise londonienne, Brickwood and Daniels. Dès 1809, le phare est opérationnel et facilite la navigation dans cette zone caractérisée par les nombreux récifs et les forts courants créés par l'embouchure du Saguenay. Le premier gardien, Charles Hambelton (mort en 1827), occupe cette fonction jusqu'à son décès. Robert Lindsay (vers 1800-1875) lui succède alors.

Le phare de l'île Verte demeure l'unique structure du genre le long du fleuve Saint-Laurent jusqu'en 1830, alors qu'est mis en service le phare de Pointe-des-Monts. Celui de l'île Verte sert vraisemblablement de modèle pour les autres structures construites par la Maison de la Trinité de Québec. En effet, durant la première moitié du XIXe siècle, ce type d'installation est utilisé notamment à Pointe-des-Monts et à l'île Bicquette (1841). Au fil des décennies, plusieurs transformations sont apportées au phare. En 1850, la maçonnerie est lambrissée de planches horizontales, créant 15 côtés de 4 pieds de largeur. Trois ans plus tard, l'huile de phoque servant à chauffer les lampes est remplacée par un feu à vapeur de pétrole. En 1856, un premier système de signalisation sonore, constitué de canons de brume, est installé pour guider les navires par temps de brouillard.

En 1867, le fils de Robert Lindsay, Guilbert (mort vers 1891), prend la relève. Il exerce le métier de gardien jusqu'en 1888, alors qu'une chute du haut de la tour le laisse invalide. Son fils René (1872-1948), âgé de 16 ans, lui succède. En 1894, les canons à brume sont remplacés par une brimbale composée d'un mécanisme à bascule et d'une batterie électrique. Ce mécanisme provoque la détonation de cartouches de dynamite. Le phare est lambrissé de planches verticales en 1904. En 1913, la structure est à nouveau modernisée. Un manchon en tissu incombustible porté à incandescence sous une très forte chaleur remplace le système d'éclairage précédent. En 1927, Freddy Lindsay (1897-1989) devient le gardien du phare; il occupe cette fonction pendant 37 ans.

En 1945, une corne de brume remplace la brimbale. En 1960, deux demeures destinées au gardien et à son assistant sont construites et la vieille résidence du gardien est démolie. L'automatisation complète du phare est effectuée en 1969. Armand Lafrance, dernier gardien de phare de l'île Verte, quitte ses fonctions en 1972. La même année, un organisme destiné à la protection du phare est formé. En 1974, le phare est désigné Lieu historique national du Canada.

En 1982, la municipalité devient propriétaire de la plupart des bâtiments construits autour du phare. Trois ans plus tard, la Société de conservation de la baie de l'Isle-Verte est autorisée à utiliser les deux résidences et le site pour des activités pédagogiques et récréotouristiques. En 1996, la municipalité confie la gestion et l'animation du site à la Corporation des maisons du phare de l'île Verte. Des gîtes du passant sont aménagés dans les maisons du gardien et de son assistant. Un musée est installé dans la cabane de la corne de brume.

Le site patrimonial du Phare-de l'Île-Verte est cité par la municipalité en 2007, puis classé en 2022. Le phare est aussi classé comme immeuble patrimonial en 2022.

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Emplacement

Region administrative :

  • Bas-Saint-Laurent

MRC :

  • Rivière-du-Loup

Municipalité :

  • Notre-Dame-des-Sept-Douleurs

Adresse :

  • chemin du Phare

Latitude :

  • 48° 3' 4.0"

Longitude :

  • -69° 25' 29.0"

Désignation cadastrale :

  • Lot 5 351 486 Ptie
  • Lot 5 351 027

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Références

Notices bibliographiques :

  • BOUCHARD, Claude et George FISHER. Sentinels in the Stream : Lighthouses of the St. Lawrence River. s.l. The Boston Mills Press, 2001. s.p.
  • Comité des loisirs de l'île. Île Verte: avant-hier, au phare. Isle-Verte, Lévesque-Langlois, 1990. 51 p.
  • HALLEY, Patrice. Les sentinelles du Saint-Laurent : sur la route des phares du Québec. Montréal, Éditions de l'Homme, 2002. 246 p.
  • LAFRENIÈRE, Normand. Gardien de phare dans le Saint-Laurent: un métier disparu. Toronto, Dundurn Press, 1996. 110 p.
  • MICHAUD, Robert. L'Isle-Verte vue du large. Montréal, Léméac, 1978. 354 p.
  • s.a. Notre-Dame-de-l'île-Verte: paroisse centenaire: 1874, souvenirs du passé; 1974, regards vers l'avenir. Île Verte, Fabrique de Notre-Dame de l'île Verte, 1974. 78 p.
  • TARDIF, Jean-Claude. Le grand livre d'or des Lindsay, 1936-1964: extrait des registres du phare de l'île Verte. Québec, GID, 2007. 271 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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