Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Centrale hydroélectrique Hemming

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Barrage hydroélectrique du 1235, chemin Hemming

Région administrative :

  • Centre-du-Québec

Municipalité :

  • Drummondville

Date :

  • 1924 – 1926 (Construction)

Thématique :

  • Patrimoine industriel

Usage :

  • Transport, communication et services publics (Installations électriques > Centrales hydroélectiques)

Éléments associés

Groupes associés (5)

Personnes associées (4)

Voir la liste

Inventaires associés (1)

Images

Carte

Description

La centrale hydroélectrique Hemming est un complexe de production d'énergie érigé de 1924 à 1926. L'ensemble comprend une centrale hydroélectrique et un barrage. Le bâtiment en brique est composé de trois volumes rectangulaires de hauteurs différentes adossés les uns aux autres et coiffés de toits plats. Le barrage en béton se compose, entre autres, d'un mur guideau et d'un déversoir. La centrale hydroélectrique Hemming se trouve sur la rivière Saint-François à environ cinq kilomètres en amont du centre-ville de Drummondville, à proximité de quartiers résidentiels en bordure du parc Woodyatt.

Ce bien est cité immeuble patrimonial.

Haut de la page

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Immeuble patrimonial Municipalité (Drummondville) 2005-11-21

Statuts antérieurs

  • Avis de motion de citation, 2005-09-06
 

Haut de la page

Valeur patrimoniale

La centrale hydroélectrique Hemming présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Mise en service en 1925, la centrale est la plus puissante érigée par la compagnie Southern Canada Power. À cette époque, cette dernière s'affirme comme un joueur clé dans la production et la distribution d'électricité dans le sud du Québec. La construction de la centrale Hemming témoigne de la volonté de la compagnie de consolider son monopole dans l'exploitation de la rivière Saint-François. La centrale, la seconde de la compagnie à Drummondville, stimule le secteur industriel de la ville, notamment celui de l'industrie du textile. Ce domaine est au coeur de l'économie régionale dans le deuxième tiers du XXe siècle. Plusieurs usines, dont celle de la compagnie Celanese, s'y implantent après la mise en service de la centrale. La centrale hydroélectrique Hemming témoigne du rôle de la compagnie Southern Canada Power dans le développement économique de Drummondville.

La centrale hydroélectrique Hemming présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur technologique. C'est un exemple des aménagements ayant permis la mise en valeur du pouvoir d'eau des rivières de la vallée du Saint-Laurent dans la première moitié du XXe siècle. Elle est de type « au fil de l'eau », alors que le barrage est de type « béton-gravité ». La centrale dite « au fil de l'eau », souvent de petite taille, ne possède habituellement pas d'ouvrage de retenue d'eau de grande envergure; sa production d'énergie est assujettie aux variations naturelles du débit du cours d'eau. La stabilité du barrage de type béton-gravité est assurée par le poids de l'ouvrage lui-même. Au contraire, le type de barrage béton-voûte transmet les charges aux appuis latéraux. La centrale Hemming conserve par ailleurs ses six turbines Francis (Dominion Engineering Work Limited) ainsi que les six régulateurs de vitesse (Woodward, 1924). Elle est représentative des aménagements hydroélectriques du début du XXe siècle et témoignant du savoir-faire des ingénieurs et des ouvriers impliqués dans ce type de chantier. La centrale hydroélectrique Hemming est toujours en fonction.

La centrale hydroélectrique Hemming présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. La centrale avec son parement en brique prend l'aspect des usines qui se multiplient dans le paysage drummondvillois au début du XXe siècle. Elle est érigée de 1924 à 1926 selon les plans des architectes montréalais Harold Edgar Shorey (1886-1971) et Samuel Douglas Richie (1887-1959). La centrale s'inscrit dans le courant rationaliste et possède des éléments propres à l'architecture Art déco. Les charpentes en acier permettent des ouvertures abondantes et de grandes dimensions. Celles-ci caractérisent les édifices industriels du début du XXe siècle. La centrale hydroélectrique Hemming s'inscrit dans ce courant notamment par les lignes épurées et verticales des façades du bâtiment et par son organisation en trois sections de plan rectangulaire, mais de hauteurs différentes. Cette conception tripartite illustre la nécessité de procurer la stabilité et la résistance nécessaires à ce type d'ouvrage soumis aux puissantes forces hydrauliques. Elle témoigne de l'utilisation des espaces intérieurs. La chambre des vannes se trouve au sud, la salle de contrôle, au centre et finalement, la salle des machines au nord. La centrale comporte néanmoins des éléments d'inspiration Art déco. Ainsi, la centrale hydroélectrique Hemming se distingue des bâtiments rationalistes habituels par le traitement de la brique avec les pilastres, et par les bandeaux et les insertions contrastantes en maçonnerie pâle. Évocatrice de l'architecture industrielle de son temps, la centrale hydroélectrique Hemming a conservé à ce jour son aspect d'origine.

Source : Ville de Drummondville, 2008.

Haut de la page

Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la centrale hydroélectrique Hemming liés à ses valeurs historique, technologique et architecturale comprennent, notamment :
- sa localisation sur la rivière Saint-François en amont de la centrale hydroélectrique de Drummondville;
- les caractéristiques de la centrale, entre autres son volume, dont le plan rectangulaire en trois sections, l'élévation de différentes hauteurs de chaque section et le toit plat, les matériaux, dont le béton des fondations, la maçonnerie en brique ainsi que l'acier de la charpente et des fenêtres, les ouvertures, dont la disposition régulière des ouvertures insérées dans des panneaux en retrait et encadrées de pilastres, les grandes fenêtres rectangulaires étroites et élancées et les fenêtres cintrées de la façade sud et des façades latérales, ainsi que l'ornementation, dont les pilastres et les saillies, les jeux de brique, les bandeaux, les insertions géométriques en maçonnerie, les inscriptions en forme de losange de la façade sud identifiant la « Southern Canada Power Co. »;
- les caractéristiques du barrage, notamment les ouvrages en béton du déversoir, les ouvrages en béton des retenues, le canal d'amenée, les évacuateurs de crues, la passe à billes et les treuils métalliques.

Haut de la page

Informations historiques

La centrale hydroélectrique Hemming se trouve sur la rivière Saint-François à environ cinq kilomètres du centre-ville de Drummondville. Au début du XIXe siècle, l'endroit est occupé par la ferme de la famille Menut qui y exploite une auberge. Le site favorise l'implantation d'installations hydroélectriques avec sa chute de plus de quatre mètres et un dénivelé important. L'emplacement se trouve alors dans une zone rurale et boisée en marge des zones résidentielles et industrielles situées plus au nord.

James. B. Woodyatt, ingénieur de formation, est à la tête de la compagnie Southern Canada Power lorsque le projet d'une centrale à la chute Hemming est mis de l'avant en 1923. La compagnie s'affirme alors comme un joueur clé dans la production et la distribution d'électricité dans le sud du Québec. En plus de posséder des réseaux de distribution dans plusieurs municipalités en Estrie et en Montérégie, elle exploite depuis 1918 la centrale hydroélectrique de Drummondville. La construction du nouveau complexe vise à compléter le développement de la première centrale et à maximiser l'offre d'électricité. L'entreprise souhaite ainsi profiter du développement industriel qui s'accélère entre les deux guerres.

La conception de la nouvelle centrale est confiée à la firme des architectes montréalais Harold Edgar Shorey (1886-1971) et Samuel Douglas Ritchie (1887-1959). J. H. Trimingham et W. H. Hunter supervisent l'équipe d'ingénieurs du chantier réalisé par la Foundation Company of Canada Limited. La préparation des travaux entraîne notamment l'aménagement d'une voie ferrée reliée à la ligne du Canadien National. Elle facilite ainsi l'acheminement des matériaux nécessaires à la construction. Une digue temporaire est aussi érigée afin d'assécher le site et de permettre l'excavation. Les travaux de construction s'échelonnent de 1924 à 1926. La brique est fournie par la compagnie National Brick de Laprairie, alors que l'acier provient de la compagnie Dominion Bridge. L'aménagement du site de la centrale est confié à l'architecte paysagiste Leonard B. Schlemm. Il comporte à l'époque des résidences pour les opérateurs de la centrale, quelques bâtiments secondaires, un jardin, des murets ainsi qu'un court de tennis.

La centrale est mise en service en 1925, et le complexe est achevé un an plus tard. Plusieurs usines, dont celle de la compagnie Celanese, s'implantent à Drummondville peu après la mise en service de la nouvelle centrale. C'est à cette époque que la ville acquiert le statut de capitale québécoise du textile. À la fin de la décennie, la compagnie Shawinigan Water and Power aménage une sous-station sur le site de la centrale Hemming; un petit bâtiment en brique, disparu depuis, y est érigé. Une tour de transmission apparaît sur la centrale dans les années 1940. Aujourd'hui obstruées, les fenêtres en acier de la salle des vannes sont fracassées lors d'une crue printanière en mars 1945. Au fil des ans, les ouvrages de béton du déversoir sont consolidés et reconfigurés.

En 1963, à la suite de la nationalisation de l'électricité, Hydro-Québec acquiert la centrale Hemming. À cette époque, les résidences des opérateurs ainsi que les aménagements paysagers occupent toujours le site. L'accès donnant à la salle des vannes est agrandi à une date indéterminée.

Au début des années 1990, la centrale n'est pas automatisée. Les turbines, les régulateurs de vitesse et les transformateurs d'origine se trouvent toujours dans la centrale. Afin d'accélérer la vitesse de levage, les anciens treuils à vis sont remplacés par des treuils à câble. Entre 2002 et 2004, la firme RD Ingénierie-Conseil exécute ces travaux.

La centrale hydroélectrique Hemming est citée en 2005. En 2008, une nouvelle ligne de distribution entre la centrale et Saint-Cyrille-de-Wendover est mise en chantier.

Haut de la page

Emplacement

Region administrative :

  • Centre-du-Québec

MRC :

  • Drummond

Municipalité :

  • Drummondville

Adresse :

  • 1235, chemin Hemming

Latitude :

  • 45° 53' 1.4"

Longitude :

  • -72° 28' 52.0"

Haut de la page

Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • ALLARD, Yolande. « Drummondville : une destinée industrielle : Un virage industriel bien négocié ». Continuité. No 62 (1994), p. 47-54.
  • BEAUCHEMIN, Lionel. « Au temps des débâcles... ». Hydro-Presse (1974), p. 11-14.
  • BÉLANGER, Jean-Pierre. Une bonne entente en dents de scie. Une histoire interculturelle de Drummondville 1815-1950. Drummondville, Société d'histoire de Drummondville, 1998. 296 p.
  • BOLDUC, André, Clarence HOGUE et Daniel LAROUCHE. Québec : un siècle d'électricité. Montréal, Libre expression, 1984. 430 p.
  • CHARLAND-RAJOTTE, Ernestine. Drummondville, 150 ans de vie quotidienne au coeur du Québec. Drummondville, Éditions des Cantons, 1972. 153 p.
  • LECOURS, Jacques. « Une histoire d'eau et d'électricité ». Continuité. No 36 (1987), p. 30-33.
  • s.a. Bref historique de Drummondville. Drummondville, Société historique du Centre du Québec, 1983. 23 p.
  • s.a. Inventaire du patrimoine bâti et technologique d'Hydro-Québec : région Richelieu (préliminaire). s.l. Société technique d'aménagement régional, 1991. s.p.
  • s.a. Inventaire du patrimoine bâti et technologique d'Hydro-Québec, Fiche Chute Hemmings. s.l. s.é., 1990. s.p.
  • s.a. « Some features of the Hemmings Falls Hydro-Electric Development ». Engeneering Journal (1926), p. 1-16.

Multimédias disponibles en ligne :

Haut de la page

Gouvernement du Québec

© Gouvernement du Québec, 2013