Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Site patrimonial de l'Église-Saint-Luc

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Site du patrimoine de l'Église-de-Saint-Luc

Région administrative :

  • Saguenay--Lac-Saint-Jean

Municipalité :

  • Saguenay

Thématique :

  • Patrimoine de la modernité

Usage :

  • Non applicable

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (2)

Personnes associées (2)

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Images

Carte

Description

Le site patrimonial de l'Église-Saint-Luc est un ensemble religieux de tradition catholique aménagé en 1963 et 1964 et composé d'un lieu de culte et d'un presbytère. L'église en béton armé adopte un plan rectangulaire coiffé d'une toiture à quatre versants formant un prisme irrégulier. Le mur de la façade avant se prolonge au-delà du plan devant le clocher hors-oeuvre constitué d'une aiguille en béton. L'entrée principale est aménagée sur le long pan est. Le presbytère présente un plan en « L » et une élévation d'un étage coiffée d'un toit plat. Une extrémité de la maison curiale s'adosse au long pan ouest de l'église et délimite ainsi une cour entre les deux bâtiments. L'ensemble construit à flanc de colline, sur un terrain paysager planté d'arbres matures, domine la voie publique. Il se situe dans l'arrondissement municipal de Chicoutimi de la ville de Saguenay.

Ce bien est cité site patrimonial. La protection s'applique à l'enveloppe extérieure des bâtiments et aux terrains.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Site patrimonial Municipalité (Saguenay) 2006-05-01

Statuts antérieurs

  • Avis de motion de citation, 2006-01-09
  • Avis de motion échu, 2005-10-03
 

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Valeur patrimoniale

Le site patrimonial de l'Église-Saint-Luc présente un intérêt pour sa valeur architecturale. Construit en 1963 et 1964, l'ensemble composé d'une église et d'un presbytère témoigne de l'influence de l'architecture moderne qui renouvelle la construction religieuse québécoise après la Seconde Guerre mondiale. Cette architecture se détache des formes traditionnelles en adoptant les principes fonctionnalistes selon lesquels l'aspect extérieur et l'aménagement intérieur d'un édifice découlent de ses fonctions. L'architecture moderne prescrit en outre l'emploi des techniques contemporaines liées aux nouveaux matériaux. Les tenants de ce renouveau en architecture religieuse défendent l'idée que, pour être authentiquement chrétien, il faut s'ajuster à la vie artistique de son temps. L'architecture religieuse moderne est aussi tributaire de la réforme liturgique catholique où la participation active des fidèles aux diverses célébrations est l'un des principes clés. L'église n'y est plus la maison de Dieu pour laquelle rien n'est trop beau, mais bien le lieu de rassemblement de la communauté chrétienne. Le plan doit susciter cette participation des fidèles et ses dimensions permettre de bien voir ce qui se passe à l'autel ainsi qu'entendre facilement la parole du célébrant. Les nouvelles églises doivent enfin refléter leur époque et s'insérer avec harmonie dans le paysage naturel et construit qui les entoure. Le site patrimonial de l'Église-Saint-Luc est caractéristique de ce courant par son fonctionnalisme, par son usage de matériaux modernes, tel le béton, et par ses formes novatrices. Les murs de périmètre plutôt bas, le haut toit formant un prisme irrégulier et le bandeau de fenêtres à la jonction du toit et des murs en sont des exemples. Les techniques structurales employées, comme l'utilisation de poutres arquées en béton armé et l'intégration de l'ensemble au milieu naturel rattachent également le site au renouveau architectural religieux et au courant moderne.

Le site patrimonial de l'Église-Saint-Luc présente en outre un intérêt pour sa valeur historique découlant de son association avec son concepteur, l'architecte Jacques Coutu (né en 1927). Originaire de Chicoutimi, ce dernier fait ses études à l'École des beaux-arts de Montréal. Un séjour en Europe, notamment en Suède et au Danemark, le met en contact avec une architecture moderne adaptée au contexte nordique. Il accomplit son stage dans le bureau des architectes Léonce Desgagné (1908-1979) et Paul Boileau (né en 1906). Coutu ouvre après son propre bureau en 1957. En moins d'une décennie, il dresse les plans de cinq églises de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, dont trois dans la ville de Chicoutimi. Il conçoit en outre des édifices résidentiels, commerciaux, industriels et institutionnels. Ses oeuvres démontrent toujours un souci d'intégration au site. Associé à l'architecte Yves Bergeron durant les douze dernières années de sa pratique, Jacques Coutu prend sa retraite en 1991. Le site patrimonial de l'Église-Saint-Luc constitue un témoin important de la production de cet architecte dans sa ville natale.

Source : Ville de Saguenay, 2008.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du site patrimonial de l'Église-Saint-Luc liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- son implantation à flanc de colline, sur une terrasse dominant la voie publique;
- son terrain paysager planté d'arbres matures;
- les caractéristiques de l'église Saint-Luc, notamment son volume, dont le plan rectangulaire composé d'une nef terminée par un chevet plat, le toit brisé formant un prisme irrégulier, l'aiguille de béton servant de clocher, les matériaux, dont le béton armé de la structure, des murs et du clocher, le crépi de certaines parties des murs, le cuivre de la toiture, l'acier des cadres des fenêtres et le verre des portes et des fenêtres, les ouvertures, dont le bandeau des fenêtres au sommet du toit, les bandeaux des fenêtres contiguës sur chacun des longs pans, les portes vitrées, les fenêtres en bandeau ou groupées du soubassement de l'église, les fenêtres encastrées dans les travées de son soubassement, l'ornementation très sobre intégrée dans les structures, dont les avant-toits des longs pans profilés par les ondulations de la voûte, les caissons rythmant les murs en béton, la blancheur du crépi des longs pans, le clocher hors-oeuvre formé d'une aiguille en béton, les niches superposées abritant les cloches et la croix, le long mur en béton débordant du plan et reliant l'église et le presbytère;
- les caractéristiques du presbytère Saint-Luc, notamment son volume, dont le plan en « L » à l'extrémité adossée au long pan ouest de l'église, l'élévation d'un étage, le toit plat débordant, ainsi que les ouvertures, dont les fenêtres en bandeaux du rez-de-chaussée.

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Informations historiques

L'église Saint-Luc est érigée au début des années 1960 pour répondre aux nouveaux besoins du diocèse de Chicoutimi. Avec l'accroissement de la population découlant du « baby-boom » et dans le climat de prospérité de l'après-guerre, la ville de Chicoutimi voit à l'aménagement de nouveaux quartiers résidentiels. Ceux-ci sont rapidement dotés d'infrastructures municipales, scolaires et religieuses.

La paroisse Saint-Luc de Chicoutimi est créée en 1950 par une division de la paroisse Sainte-Anne. Une chapelle pouvant recevoir 175 paroissiens est temporairement aménagée dans un ancien atelier de Brassard et Frères, situé à l'angle des rues Saint-Éphrem et Roussel. Un premier presbytère est construit sur la rue Saint-Éphrem, à proximité du lieu de culte. La même année, l'entrepreneur Armand Dion, de Québec, édifie un centre social pour les habitants du quartier; ce bâtiment en béton armé sert de lieu de culte jusqu'à l'érection de la nouvelle église.

Au début des années 1960, le diocèse de Chicoutimi souhaite offrir des églises au goût du jour à ses nouvelles paroisses. Ainsi, des expériences architecturales novatrices font leur apparition. En 1963, le Comité d'art diocésain reçoit les plans d'une église en béton de 43,9 mètres de longueur sur 23,9 de largeur et de 18,3 mètres de hauteur. La nef de ce nouveau temple peut recevoir une assistance de 900 fidèles. Un presbytère d'un étage relie l'église au niveau du choeur. Ce projet retenu pour la paroisse Saint-Luc est présenté par l'architecte Jacques Coutu (né en 1927). Originaire de Chicoutimi, ce dernier fait ses études à l'École des beaux-arts de Montréal. Un séjour en Europe, notamment en Suède et au Danemark, le met en contact avec une architecture moderne adaptée au contexte nordique. Il accomplit son stage dans le bureau des architectes Léonce Desgagné (1908-1979) et Paul Boileau (né en 1906). Coutu ouvre ensuite son propre bureau en 1957. En moins d'une décennie, il dresse les plans de cinq églises de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, dont trois dans la ville de Chicoutimi. Il conçoit en outre des édifices résidentiels, commerciaux, industriels et institutionnels. Il acquiert également une grande expertise en architecture scolaire. Associé à l'architecte Yves Bergeron durant les douze dernières années de sa pratique, Jacques Coutu prend sa retraite en 1991.

L'église Saint-Luc et le presbytère sont construits par l'entrepreneur Léo Gravel de Chicoutimi. Commencés en 1963, les travaux se terminent l'année suivante. Dès la conception, le sous-sol de l'église est pensé pour servir de salle communautaire. Par ailleurs, le sous-sol du presbytère permet d'offrir des locaux à des organismes parareligieux. En 1989, l'église est endommagée par un léger incendie qui prend naissance dans la cuisine du sous-sol. Les dommages sont limités, et l'intérieur de l'église est alors repeint. En 2005, la paroisse Saint-Luc est annexée à la grande paroisse Sainte-Anne.

Le site du patrimoine de l'Église-Saint-Luc est constitué en 2006. L'église sert toujours au culte; le sous-sol est maintenant loué à la Ville de Saguenay. Le presbytère n'est plus utilisé comme résidence curiale; il continue toutefois de loger les bureaux administratifs de la paroisse et des locaux pour les agents de la pastorale. Ce bien est devenu un site patrimonial cité à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

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Emplacement

Region administrative :

  • Saguenay--Lac-Saint-Jean

MRC :

  • Saguenay

Municipalité :

  • Saguenay

Arrondissement municipal :

  • Chicoutimi

Adresse :

  • rue du Régent

Latitude :

  • 48° 26' 31.1"

Longitude :

  • -71° 3' 33.0"

Désignation cadastrale :

  • Lot 2 466 210

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Références

Notices bibliographiques :

  • BERGERON, Claude. Architecture des églises du Québec : 1940-1985. Québec, Presses de l'Université Laval, 1987. 383 p.
  • DIEUDONNÉ, Patrick, Lucie K. MORISSET et Luc NOPPEN. Patrimoines modernes : l'architecture du vingtième siècle à Chicoutimi. Sainte-Foy, Presses de l'Université du Québec, 2004. 191 p.
  • s.a. « L'église St-Luc, Chicoutimi-Nord ». Architecture, bâtiment, construction. Vol. 20, no 229 (1965), p. 30-32.

Multimédias disponibles en ligne :

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