Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Édifice de la Banque-Canadienne-Impériale-de-Commerce

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Édifice de la Canadian Imperial Bank of Commerce

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Date :

  • 1907 – 1909 (Construction)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Usage :

  • Services et institutions (Banques > Succursales bancaires avec siège social)
  • Services et institutions (Immeubles de bureaux)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Groupes associés (2)

Personnes associées (2)

Voir la liste

Carte

Description

L'édifice de la Banque-Canadienne-Impériale-de-Commerce est un bâtiment bancaire d'inspiration beaux-arts érigé de 1907 à 1909. Le bâtiment en granit doté d'une structure en acier et en béton présente un plan rectangulaire et une élévation de six étages. Il est coiffé de toits plats et d'une structure métallique à deux versants droits. La façade est pourvue d'un portique d'ordre colossal corinthien supportant un entablement surmonté d'un attique. L'édifice de la Banque-Canadienne-Impériale-de-Commerce est implanté en bordure d'une voie publique de l'arrondissement de Ville-Marie, dans la ville de Montréal.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain.

L'édifice de la Banque-Canadienne-Impériale-de-Commerce est situé dans le site patrimonial de Montréal.

Plan au sol :

Rectangulaire

Nombre d'étages :

6

Groupement :

En rangée

Structure :

  • Béton, ossature en béton armé
  • Composite
  • Métal, ossature métallique

Saillies :

  • Balcon
  • Escalier monumental
  • Portique
  • Vestibule

Fondations :

  • Béton

Toit :

  • Forme : À deux versants droits
    Matériau : Tôle profilée
  • Forme : Plat
    Matériau : Composite, multicouche

Porte principale :

  • entièrement vitrée, à imposte

Autre(s) porte(s) :

  • bois, à panneaux, à battants
  • métallique, à battants

Fenêtre(s) :

  • carrée, Fixe
  • Rectangulaire, À auvent
  • Rectangulaire, À auvent
  • Rectangulaire, Fixe

Éléments architecturaux :

  • Balustrade en fonte
  • Bandeau
  • Chambranle
  • Clé
  • Colonne
  • Corniche à modillons
  • Entablement
  • Frise
  • Fronton
  • Pierre millésimée
  • Pilastre
  • Plate-bande
  • Portail
  • Vitrail

Haut de la page

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2012-10-18

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement, 2012-05-03
  • Proposition de statut national, 2010-02-08
 
Déclaration Situé dans un site patrimonial Gouvernement du Québec 1964-01-08

Transfert de responsabilité

  • Exercice de certains pouvoirs par la municipalité (Montréal), 2017-09-21
    Prise d'effet : 2018-09-21
 

Haut de la page

Valeur patrimoniale

L'édifice de la Banque-Canadienne-Impériale-de-Commerce présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Le bâtiment rappelle la présence dans le Vieux-Montréal, au début XXe siècle, du principal centre d'affaires du Québec et du Canada. À partir de la seconde moitié du XIXe siècle, plusieurs banques et compagnies d'assurances font ériger leurs sièges sociaux autour de la place d'Armes et le long de la rue Saint-Jacques. La Canadian Bank of Commerce, créée en 1867 à Toronto, décide d'établir sa première succursale québécoise dans ce secteur prestigieux en 1870. L'institution loge dans différents immeubles de bureaux. Pour augmenter la visibilité de leur siège social montréalais, les autorités de la banque décident en 1907 de construire un bâtiment entièrement dédié à l'institution. L'édifice est inauguré en 1909. Il côtoie alors une dizaine d'autres banques qui forment le coeur financier du pays. À partir des années 1950, plusieurs institutions délaissent le quartier pour s'établir au nouveau centre-ville de Montréal, à proximité du square Dorchester. La Banque canadienne impériale de commerce (CIBC), renommée ainsi en 1961, y fait ériger un gratte-ciel pour reloger son siège social montréalais. L'édifice de la Banque-Canadienne-Impériale-de-Commerce rappelle l'ancienne vocation de la rue Saint-Jacques et évoque le rôle important de Montréal dans l'histoire économique du Québec et du Canada au début du XXe siècle.

L'édifice de la Banque-Canadienne-Impériale-de-Commerce présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Le bâtiment est représentatif des institutions bancaires construites au tournant du XXe siècle. Les banques cherchent à projeter une image de prospérité, de fiabilité et de stabilité en employant une architecture monumentale inspirée du vocabulaire classique. L'édifice de la Banque-Canadienne-Impériale-de-Commerce, conçu par la firme torontoise des architectes Frank Darling (1850-1923) et John Andrew Pearson (1867-1940), est caractéristique de ce genre de bâtiment par sa façade symétrique en granit, son portique d'ordre colossal corinthien, son entablement surmonté d'un attique et son ornementation composée de frontons cintrés, entre autres. La structure en acier et en béton du bâtiment démontre par ailleurs un intérêt marqué pour la modernité, une caractéristique importante de l'architecture beaux-arts. Ce courant est dérivé de l'enseignement donné à l'École des beaux-arts de Paris, qui utilise abondamment le vocabulaire de l'architecture classique. L'édifice de la Banque-Canadienne-Impériale-de-Commerce témoigne de l'importance des formes classiques dans l'architecture bancaire du début du XXe siècle. Il rappelle également le travail d'une importante firme d'architectes ayant conçu plusieurs succursales bancaires canadiennes.

L'édifice de la Banque-Canadienne-Impériale-de-Commerce présente en outre un intérêt patrimonial pour les valeurs architecturale et artistique de son décor intérieur. Celui-ci se caractérise notamment par la présence d'éléments d'inspiration classique et par l'utilisation de matériaux nobles comme le calcaire de Caen, le marbre, le granit, le bronze et l'acajou. La salle des guichets se démarque particulièrement par la richesse de son décor composé d'une voûte surbaissée à lunettes, de pilastres ioniques, de frontons cintrés, d'oculus, de garde-corps en fonte, de vitraux et de figures de proue ailées. De nombreux éléments d'origine, tels que les portes d'ascenseurs, des coffres-forts et des manteaux de cheminée, ont été conservés. L'édifice de la Banque-Canadienne-Impériale-de-Commerce présente un intérieur bien conservé qui rappelle le prestige recherché par les institutions financières du début du XXe siècle.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2012.

Haut de la page

Éléments caractéristiques

Les éléments clés de l'édifice de la Banque-Canadienne-Impériale-de-Commerce liés à ses valeurs historique, architecturale et artistique comprennent, notamment :
- sa localisation en bordure de la rue Saint-Jacques, dans l'arrondissement de Ville-Marie;
- sa situation dans le site patrimonial de Montréal.
- son volume extérieur, dont le plan rectangulaire, l'élévation générale de six étages, le portique, l'entablement, l'attique ainsi que les toits plats et la structure métallique à deux versants droits;
- ses espaces intérieurs, dont le vestibule d'entrée, la salle des guichets (composée d'une vaste pièce rectangulaire couverte d'une voûte à arc surbaissé à lunettes percée d'une verrière) et les bureaux;
- les matériaux extérieurs, dont la structure en acier et en béton, les parements en granit, le mur arrière en pierre et en brique, ainsi que les éléments ornementaux et architecturaux en pierre ou en métal;
- les matériaux intérieurs, dont le calcaire de Caen, le marbre de différentes teintes, le granit, le bronze, l'acajou et le plâtre;
- les ouvertures extérieures disposées symétriquement, dont les portes (celle au centre à double vantail en bronze), les fenêtres rectangulaires (certaines groupées par trois), les fenêtres carrées et les fenêtres à arc surbaissé;
- les ouvertures intérieures, dont les portes (une à double vantail inscrite dans un arc cintré), les fenêtres rectangulaires (certaines dotées de vitraux) et les oculus;
- l'ornementation extérieure, dont les colonnes et les pilastres d'ordre colossal corinthien, la frise portant l'inscription « THE CANADIAN BANK OF COMMERCE », la corniche à modillons, les dates 1867 et 1907 inscrites dans des médaillons, les chambranles moulurés (certains surmontés de frontons cintrés et de clés décoratives), le bandeau orné de disques et les garde-corps en fonte;
- l'ornementation intérieure, dont la corniche moulurée à consoles, les pilastres ioniques, l'entablement à frise nue, les figures de proue ailées tenant une couronne de laurier, les chambranles moulurés, les garde-corps en fonte arborant le monogramme « CB of C », les guirlandes, les caducées, ainsi que les nombreuses boiseries et moulures;
- les escaliers;
- les luminaires;
- les manteaux de cheminée;
- les coffres-forts;
- les portes d'ascenseurs.

Haut de la page

Informations historiques

L'édifice de la Banque-Canadienne-Impériale-de-Commerce a été construit de 1907 à 1909 pour loger le siège social montréalais de la Canadian Bank of Commerce. Cette institution bancaire a été fondée à Toronto en 1867 par l'homme d'affaires William McMaster (1811-1887) afin de concurrencer la Banque de Montréal, principale banque canadienne de l'époque. La Banque canadienne de commerce prend rapidement de l'expansion et ouvre une succursale à Montréal en 1870 sur la place d'Armes, un secteur du Vieux-Montréal qui accueille depuis le milieu du XIXe siècle plusieurs commerces, compagnies d'assurance et institutions financières. De nombreuses banques font d'ailleurs ériger leurs sièges sociaux dans ce quartier, principalement le long de la rue Saint-Jacques. Cette artère est rapidement considérée comme le centre économique du Québec et du Canada, et elle est souvent comparée à la célèbre Wall Street de New York.

La Banque canadienne de commerce loge dans différents immeubles de bureaux de ce quartier financier. À partir de 1896, l'institution occupe le rez-de-chaussée de l'édifice de la Canada Life, une compagnie d'assurance sise sur la rue Saint-Jacques. Pour augmenter la visibilité de leur siège social montréalais, les autorités de la banque décident de construire, sur la même artère, un bâtiment entièrement dédié à l'institution. Comme aucun terrain vacant n'est disponible, la banque se porte acquéreur d'un bâtiment existant. L'édifice Temple, construit en 1889 et 1890 sur l'emplacement de l'ancienne église méthodiste Saint-James (1845-1888), est donc rasé pour faire place à l'édifice de la Banque-Canadienne-Impériale-de-Commerce.

Les architectes de la firme torontoise Darling and Pearson, Frank Darling (1850-1923) et John Andrew Pearson (1867-1940), sont mandatés pour dresser les plans du bâtiment d'inspiration beaux-arts. Les travaux de construction dirigés par l'entrepreneur général Canadian White Co. Ltd. débutent le 5 juillet 1907, et la nouvelle banque est inaugurée le 3 juin 1909. Son intérieur est caractérisé par une imposante salle des guichets surmontée d'une voûte à lunettes percée d'une verrière. Celle-ci est protégée par un toit à deux versants vitrés. Dans les décennies subséquentes, l'éclairage naturel de la voûte est remplacé par une lumière artificielle, et les verrières sont recouvertes de métal.

De 1909 à 1939, l'édifice accueille vraisemblablement les bureaux montréalais de la compagnie maritime britannique White Star Line.

En 1961, la Banque canadienne de commerce fusionne avec la Banque impériale du Canada pour donner naissance à la Banque canadienne impériale de commerce, aussi connue sous l'acronyme CIBC. À la même époque, plusieurs banques quittent le secteur de la rue Saint-Jacques pour s'établir dans le nouveau centre-ville de Montréal situé plus au nord, près du square Dorchester. En 1962, la CIBC y fait ériger un gratte-ciel pour reloger son siège social montréalais. L'institution maintient toutefois ses services bancaires dans le bâtiment de la rue Saint-Jacques.

En 2010, la succursale centenaire ferme ses portes, et la CIBC vend le bâtiment.

L'édifice de la Banque-Canadienne-Impériale-de-Commerce est classé en 2012.

Haut de la page

Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Arrondissement municipal :

  • Ville-Marie

Adresse :

  • 265, rue Saint-Jacques

Latitude :

  • 45° 30' 11.266"

Longitude :

  • -73° 33' 33.828"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 180 634

Haut de la page

Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • Communauté urbaine de Montréal. Architecture commerciale I : les banques. Répertoire d'architecture traditionnelle sur le territoire de la Communauté urbaine de Montréal, 7. Montréal, Communauté urbaine de Montréal, Service de la planificatiom du territoire, 1980. 139 p.
  • FORGET, Madeleine, dir. et Gilles LAUZON, dir. L'histoire du Vieux-Montréal à travers son patrimoine. Québec, Les Publications du Québec, 2004. 292 p.
  • PARÉ, Isabelle. « La CIBC met en vente son ancien siège social ». Le Devoir, 14 janvier 2010, s.p.
  • PINARD, Guy. « La succursale Saint-Jacques de la Banque Canadienne Impériale de Commerce ». PINARD, Guy. Montréal, son histoire, son architecture. Montréal, Éditions du Méridien, 1992, p. 332-341.

Multimédias disponibles en ligne :

Haut de la page

Gouvernement du Québec

© Gouvernement du Québec, 2013