Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Clocher de l'Église-de-Saint-Jacques

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Date :

  • 1855 – 1857 (Construction)
  • 1858 (Incendie)
  • 1858 – 1860 (Reconstruction)
  • 1973 (Recyclage)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Services et institutions (Églises, temples, synagogues et mosquées)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (2)

Comprend :

Autres biens associés :

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Patrimoine mobilier associé (1)

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Groupes associés (2)

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Personnes associées (5)

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Carte

Description

Le clocher de l'Église-de-Saint-Jacques est une tour carrée de style néogothique construite de 1855 à 1857 et augmentée d'une flèche en 1876. Ce clocher et le transept sud, en pierres grises, sont les seules parties qui subsistent de ce lieu de culte catholique démoli. Ces éléments s'intègrent aujourd'hui au pavillon Judith-Jasmin de l'Université du Québec à Montréal, un bâtiment moderne en brique rouge construit en 1979. Le clocher de l'Église-de-Saint-Jacques est situé rue Saint-Denis, au coeur de l'arrondissement municipal de Ville-Marie de la ville de Montréal.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à la partie d'immeuble, et pas au terrain. Un site inscrit à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec est associé au bien.

Le clocher de l'Église-de-Saint-Jacques bénéficie d'une aire de protection, qui comprend un site archéologique inscrit à l'inventaire des sites archéologiques du Québec.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1973-06-29

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel
 
Délimitation Aire de protection Ministre de la Culture et des Communications 1975-06-09

Transfert de responsabilité

  • Exercice de certains pouvoirs par la municipalité (Montréal), 2017-09-21
    Prise d'effet : 2018-09-21
 

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Valeur patrimoniale

Le clocher de l'Église-de-Saint-Jacques présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Cet élément de l'église témoigne de la création du diocèse de Montréal. En 1820, Jean-Jacques Lartigue (1777-1806) est nommé évêque auxiliaire de Québec à Montréal. Deux ans plus tard, il permet la construction d'un évêché et d'une église sur un terrain du faubourg Saint-Laurent. Érigé en 1828, le lieu de culte est le premier à occuper cet emplacement. Le nouveau siège de l'épiscopat, qui avait jusqu'alors logé dans l'église Notre-Dame et la chapelle de l'Hôtel-Dieu, est consacré sous le vocable de Saint-Jacques-le-Majeur. Rome reconnaît officiellement le diocèse de Montréal en 1836, et l'église devient cathédrale. Incendiée en 1852, la cathédrale est remplacée par un deuxième édifice, élevé de 1855 à 1857 sur les mêmes fondations. Les plans sont de John Ostell (1813-1892), un architecte bien connu de la grande région montréalaise. Ce bâtiment est aussi la proie des flammes en 1858. La façade occidentale incluant le clocher et une partie de la maçonnerie sont cependant intégrées à un troisième lieu de culte, construit de 1858 à 1860 par l'architecte Victor Bourgeau (1809-1888). La cathédrale devient une église paroissiale en 1866, après le déménagement de l'évêché dans l'ouest de la ville sous l'égide de Mgr Ignace Bourget (1799-1885). Le clocher de l'Église-de-Saint-Jacques rappelle donc l'évolution du diocèse de Montréal au cours du XIXe siècle. Par ailleurs, la valeur historique du clocher de l'Église-de-Saint-Jacques repose également sur son intérêt pour l'histoire de la conservation du patrimoine bâti au Québec. Classé en 1973, il s'agit du premier bien à obtenir ce statut en vertu de la Loi sur les biens culturels, adoptée en 1972 en remplacement de la Loi des monuments historiques. De plus, l'intégration de cette structure ancienne à un édifice moderne est un geste précurseur dans l'histoire de la conservation architecturale au Québec. Cette réalisation des bureaux d'architectes Dimitri Dimakopoulos et associés et Jodoin, Lamarre, Pratte et associés a été récompensée par le prix d'excellence de l'Ordre des architectes du Québec en 1980.

Le clocher de l'Église-de-Saint-Jacques présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Le néogothique, style romantique qui préconise un retour à l'architecture médiévale, apparaît au Canada au début des années 1820 et est surtout prisé par la population d'origine britannique. Il est utilisé dans l'architecture catholique principalement au milieu du XIXe siècle. Ce clocher, qui occupait une position centrale dans la façade occidentale de l'église de Saint-Jacques, en est une illustration par ses ouvertures en arc brisé, le portail à voussures comprenant un tympan en bois orné de motifs sculptés, le gable qui le surmonte, les tourelles polygonales, les pinacles ainsi que la rosace. Sa silhouette élancée, créée par deux chambres des cloches superposées et percées d'ouvertures en arc brisé de même que par une flèche ornée de fleurons, est aussi caractéristique. L'architecte Victor Bourgeau (1809-1888) lui ajoute une flèche en 1876, qui lui donne sa hauteur actuelle; un coq doré le surmonte depuis 1905.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2007.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du clocher de l'Église-de-Saint-Jacques liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- la situation en bordure de la rue Saint-Denis;
- l'intégration à un édifice moderne;
- le volume, dont la base carrée, les deux chambres des cloches superposées (une carrée et l'autre polygonale), la flèche, les pans et les contreforts flanquant la tour;
- les matériaux, dont la pierre de taille lisse et à bossage ainsi que le bois de certains éléments ornementaux et architecturaux;
- les ouvertures, dont le portail à voussures, les ouvertures en arc brisé et la rosace;
- l'ornementation, dont le tympan orné de motifs sculptés, le gable au-dessus du portail, les tourelles polygonales, les pinacles, les fleurons et la rosace;
- le coq doré.

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Informations historiques

Le clocher de l'église de Saint-Jacques, aujourd'hui intégré au pavillon Judith-Jasmin de l'Université du Québec à Montréal, est érigé de 1855 à 1857. Trois églises ont occupé successivement cet emplacement.

En 1820, Jean-Jacques Lartigue (1777-1806) est nommé évêque auxiliaire de Québec à Montréal. Deux ans plus tard, il permet la construction d'un évêché et d'une église sur un terrain du faubourg Saint-Laurent. Érigé en 1828, le lieu de culte est le premier à occuper cet emplacement. Le nouveau siège de l'épiscopat, qui avait jusqu'alors logé dans l'église Notre-Dame et la chapelle de l'Hôtel-Dieu, est consacré sous le vocable de Saint-Jacques-le-Majeur. Rome reconnaît officiellement le diocèse de Montréal en 1836, et l'église devient cathédrale.

La cathédrale est complètement rasée par l'incendie du faubourg Saint-Laurent en 1852. Elle est remplacée par un deuxième édifice, élevé de 1855 à 1857 sur les mêmes fondations. Les plans sont de John Ostell (1813-1892), un architecte bien connu de la grande région montréalaise. En 1858, à peine un an après la fin des travaux, le bâtiment est aussi la proie des flammes. La façade occidentale incluant le clocher et une partie de la maçonnerie sont cependant intégrées à un troisième lieu de culte, construit de 1858 à 1860 par l'architecte Victor Bourgeau (1809-1888). La cathédrale devient une église paroissiale en 1866, après le déménagement de l'évêché dans l'ouest de la ville sous l'égide de Mgr Ignace Bourget (1799-1885).

Victor Bourgeau est de nouveau engagé, en 1876, pour ajouter une flèche au clocher. Quatre ans plus tard, il conçoit la nouvelle sacristie de même que la chapelle du Sacré-Coeur. Le nombre toujours grandissant de paroissiens exige l'agrandissement de l'église. En 1888, les travaux de construction du transept sud sont amorcés selon les plans de Joseph Venne (1858-1925), du bureau d'architectes Perrault et Venne.

À la suite de la baisse marquée de la pratique religieuse amorcée dans les années 1960, l'Université du Québec à Montréal acquiert le bâtiment en 1973 pour construire le pavillon Judith-Jasmin.

Le clocher de l'Église-de-Saint-Jacques et le transept sud sont classés en 1973. Une aire de protection est décrétée en 1975, année de la démolition de l'église. Le clocher et le transept sud sont préservés et intégrés à un édifice moderne. Cette réalisation des bureaux d'architectes Dimitri Dimakopoulos et associés et Jodoin, Lamarre, Pratte et associés a été récompensée par le prix d'excellence de l'Ordre des architectes du Québec en 1980.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Arrondissement municipal :

  • Ville-Marie

Adresse :

  • 1455, rue Saint-Denis

Latitude :

  • 45° 30' 51.2"

Longitude :

  • -73° 33' 40.1"

Désignation cadastrale

Circonscription foncière Division cadastrale Désignation secondaire Numéro de lot
Montréal Cité de Montréal (quartier Saint-Jacques) Absent 822
823-1

Code Borden

BjFj-111      

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Documents

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Références

Notices bibliographiques :

  • BRUNELLE-LAVOIE, Louise, Alain GELLY et Corneliu KIRJAN. La passion du patrimoine. La Commission des biens culturels du Québec 1922-1994. Sillery, Septentrion, 1995. 300 p.
  • DROUIN, Martin. « L'UQAM et l'intégration de l'église Saint-Jacques (1971-1979) : une approche audacieuse pour un projet novateur ». Journal de la Société pour l'étude de l'architecture au Canada. Vol. 43, no 2 (2018), p. 43-66.
  • DROUIN, Martin. Le combat du patrimoine à Montréal (1973-2003). Patrimoine urbain. Québec, Presses de l'Université du Québec, 2005. 386 p.
  • GAUTHIER, Raymonde. « Clocher et transept sud de l'église Saint-Jacques ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 89-90.
  • GAUTHIER, Raymonde. Construire une église au Québec. L'architecture religieuse avant 1939. Montréal, Libre Expression, 1994. 245 p.
  • LACHAPELLE, Jacques et Caroline TANGUAY. Îlot du Terminus Voyageur: espoirs et déceptions dans la création d'un centre-ville est. Analyse historique et morphologique de l'îlot Voyageur et de son quartier. Montréal, Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2005. 42 p.
  • MORISSET, Lucie K. et Luc NOPPEN. Les églises du Québec : un patrimoine à réinventer. Québec, Les Presses de l'Université du Québec, 2005. 434 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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