Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Croix de procession

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Région administrative :

  • Montérégie

Date :

  • 1809 – (Production)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Objet religieux > Objet de procession

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Personnes associées (1)

Inventaires associés (1)

Images

Description

La croix de procession est une pièce d'orfèvrerie liée à la liturgie catholique exécutée en 1809 pour l'église de Saint-Michel. L'objet en argent, d'une hauteur de 71,6 cm et d'une largeur de 36,5 cm, comporte sur sa face principale une figure du Christ en relief surmontée d'une gloire. Une seconde figure en relief, représentant la Vierge à l'Enfant, est fixée au dos de la croix. La hampe et la traverse sont terminées par des fleurs de lys. La croix est posée sur un noeud en forme d'urne, décoré de godrons, d'une frise de postes et de rais-de-coeur stylisés. Ce noeud est fixé à une douille ornée de lambrequins.

Ce bien est classé objet patrimonial. Il est associé à l'église de Saint-Michel, classée immeuble patrimonial.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'inventaire : 92900.295

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Montréal

Dimensions :

  • Hauteur : 71,6 centimètre(s)
  • Largeur : 36,5 centimètre(s)
  • Profondeur : 11 centimètre(s)

Matériaux :

  • Métal (Argent)
  • Métal
  • Bois

Technique de fabrication :

  • Assemblé
  • Ciselé
  • Poinçonné

Représentation iconographique :

  • Croix fleurdelisée
  • Enfant Jésus
  • Jésus-Christ
  • Rayon
  • Vierge Marie

Poinçon :

  • Sur la base : lettres P et H, dans un rectangle

Inscription :

C. : [M]ontréal

Haut de la page

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1965-04-09
 

Haut de la page

Valeur patrimoniale

La croix de procession présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique découlant de son association avec l'atelier d'orfèvre le plus important de Montréal à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle, celui de Pierre Huguet, dit Latour (1749-1817). Ce dernier fait son entrée dans le domaine de l'orfèvrerie vers 1781 en tant que marchand. Dans sa boutique située rue Notre-Dame, il gère une entreprise où travaillent plusieurs apprentis ainsi que des orfèvres engagés sous contrat. Parmi ceux-ci figurent Salomon Marion (apprenti de 1798 à 1803, puis engagé vers 1809-1810) et Paul Morand (apprenti de 1802 à 1805). Dans les premiers temps, les employés de Huguet, dit Latour, produisent surtout des objets destinés à la traite des fourrures, comme des pendants d'oreilles. Dans les années 1790, ils exécutent des réparations sur des objets en argent appartenant à la paroisse de Notre-Dame. À partir de 1803, l'atelier produit des pièces d'orfèvrerie religieuse. La croix de procession, réalisée en 1809 pour l'église de Saint-Michel, correspond à cette période prospère où l'atelier de Huguet, dit Latour, domine le marché montréalais.

La croix de procession présente également un intérêt patrimonial pour ses valeurs historique, ethnologique et artistique. L'objet est associé à une pratique religieuse importante au Québec, la procession, et sa conception formelle est représentative de ce type d'objet liturgique. La procession religieuse est une tradition ancienne implantée en Nouvelle-France au XVIIe siècle. De fait, les « Relations des Jésuites » font état de plusieurs processions dès 1646, notamment en l'honneur de la Vierge et pour la Fête-Dieu. Cette fête, célébrée au Québec jusque dans les années 1960, était caractérisée par un grand défilé dans les rues auquel les paroissiens prenaient part. La croix de procession était fixée sur un bâton de bois et tenue haut dans les airs par un servant de messe qui ouvrait le cortège. Le servant était suivi de deux thuriféraires manipulant un encensoir et marchant à reculons. Le prêtre venait ensuite, tenant l'ostensoir et marchant sous un dais porté par quatre hommes. En outre, la croix de procession était utilisée pour les cortèges funèbres lors des enterrements. Elle pouvait être faite de bois, de cuivre ou d'argent. Entre 1780 et 1830, beaucoup de paroisses du Québec se sont dotées de croix en argent semblables à celle de l'église de Saint-Michel. Le motif de fleur de lys ornant les extrémités de la croix, la figure du Christ surmontée d'une gloire sur la face principale de la croix et la représentation de la Vierge à l'Enfant au dos de la pièce sont des éléments fréquemment employés dans la conception de ce type d'objet. La douille rattachée au noeud permet de fixer la croix au bâton pour les cérémonies. Cette croix processionnelle évoque les pratiques religieuses et artistiques liées à cette catégorie d'objets de culte.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2011.

Haut de la page

Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la croix de procession liés à ses valeurs historique, ethnologique et artistique comprennent, notamment :
- ses dimensions, dont la hauteur de 71,6 cm et la largeur de 36,5 cm;
- le matériau, soit l'argent massif;
- les ornements de la croix, dont les fleurs de lys fixées aux extrémités de la hampe et de la traverse ainsi que les moulures décorant le contour de l'objet;
- les figures en relief de petites dimensions fixées au centre de la croix, dont celle du Christ expirant surmonté d'une gloire au centre de la face principale, et celle représentant la Vierge à l'Enfant assise sur un croissant de lune au dos de la croix;
- les éléments liés à la manipulation de l'objet et leurs ornements, dont le noeud en forme d'urne décoré de godrons, d'une frise de postes et de rais-de-coeur stylisés, ainsi que la douille ornée de lambrequins.

Haut de la page

Informations historiques

La croix de procession est réalisée en 1809 par l'atelier d'orfèvre le plus important de Montréal au tournant du XIXe siècle, celui de Pierre Huguet, dit Latour (1749-1817). Ce dernier gère, à partir de 1781, une entreprise d'orfèvrerie située sur la rue Notre-Dame et où travaillent plusieurs apprentis et des orfèvres engagés. À ses débuts, l'atelier produit surtout de l'orfèvrerie de traite, dont un grand nombre de pendants d'oreilles, mais les employés se familiarisent avec l'orfèvrerie religieuse dans les années 1790 en faisant la réparation d'objets liturgiques de la paroisse de Notre-Dame. L'entreprise produit des pièces d'orfèvrerie religieuse à partir de 1803. La croix de procession est réalisée pour l'église de Saint-Michel durant cette période prospère où l'atelier domine le marché montréalais. L'oeuvre fait partie d'un ensemble d'objets liturgiques commandés successivement par la paroisse de Saint-Michel-de-Vaudreuil à divers orfèvres influents de la région montréalaise.

Cet objet était utilisé lors de processions religieuses, un rite important au Québec. On se servait de la croix en particulier pour les cortèges funèbres et pour les processions de la Fête-Dieu. Cette fête, célébrée au Québec jusque dans les années 1960, était caractérisée par un grand défilé à travers les rues auquel les paroissiens prenaient part. La croix de procession était fixée sur un bâton de bois et tenue haut dans les airs par un servant de messe qui ouvrait le cortège. La croix de procession de l'église de Saint-Michel est caractéristique des croix en argent fabriquées au Québec durant la période allant de 1780 à 1830. Tout comme plusieurs de ces oeuvres, elle comporte une figure du Christ en relief sur sa face principale et une représentation de la Vierge au dos de la croix, et ses extrémités sont ornées d'une fleur de lys.

La croix de procession est classée en 1965, en même temps que 21 autres biens mobiliers de l'église de Saint-Michel, dont certaines pièces d'orfèvrerie et de mobilier ainsi que des tableaux.

Haut de la page

Références

Gestionnaires des données :

Société des musées québécois

Notices bibliographiques :

  • BÉLISLE, Michel. Saint-Michel de Vaudreuil : une église seigneuriale. Vaudreuil, Centre d'histoire La Presqu'Île, 1993. 16 p.
  • DEROME, Robert et Norma MORGAN. « Huguet, dit Latour, Pierre ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca
  • KAREL, David. Dictionnaire des artistes de langue française en Amérique du Nord : peintres, sculpteurs, dessinateurs, graveurs, photographes et orfèvres. Québec, Musée du Québec / Les Presses de l'Université Laval, 1992. 962 p.
  • RAUDSEPP, Karl J. et René VILLENEUVE. « Oeuvres d'art de l'église de Saint-Michel ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999, p. 45-54.
  • TRUDEL, Jean, dir. Le Grand héritage : L'Église catholique et les arts au Québec. Québec, Musée du Québec, 1984. 369 p.

Multimédias disponibles en ligne :

Haut de la page

Gouvernement du Québec

© Gouvernement du Québec, 2013