Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Site patrimonial du Village-de-Beaumont

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Site du patrimoine du Village-de-Beaumont

Région administrative :

  • Chaudière-Appalaches

Municipalité :

  • Beaumont

Usage :

  • Non applicable

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (46)

Personnes associées (6)

Images

Carte

Description

Le site patrimonial du Village-de-Beaumont est un noyau villageois regroupant plus d'une soixantaine de bâtiments. Il comporte un ensemble institutionnel, un moulin à eau, une trentaine de résidences et environ le même nombre de dépendances. L'ensemble institutionnel comprend une église paroissiale, deux presbytères, un cimetière, une salle paroissiale ainsi que les chapelles de procession. Les bâtiments du noyau villageois, érigés à partir du XVIIIe siècle jusqu'au XXe siècle, sont situés principalement de part et d'autre du chemin du Domaine, au sommet d'une falaise bordant le fleuve, dans la municipalité de Beaumont.

Ce bien est cité site patrimonial. La protection s'applique aux terrains et à l'enveloppe extérieure des constructions qui s'y trouvent. Le lieu compte deux sites inscrits à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec. Les chapelles de procession de Sainte-Anne et de la Sainte-Vierge sont également classées immeubles patrimoniaux.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Site patrimonial Municipalité (Beaumont) 1997-01-13

Statuts antérieurs

  • Avis de motion de citation, 1996-10-07
 

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Valeur patrimoniale

Le site patrimonial du Village-de-Beaumont présente un intérêt pour sa valeur historique. Le site témoigne de la formation du village dont les origines remontent au XVIIe siècle. Les seigneuries de Vincennes et de Beaumont, dont les territoires constituent la municipalité actuelle, sont concédées par l'intendant Jean Talon (1625-1694) en 1672. Celle de Beaumont est octroyée à Charles Couillard (1647-1715), sieur des Islets, tandis que celle de Vincennes est accordée à François Bissot. Ceux-ci concèdent leurs terres à des colons afin d'amorcer le peuplement. Le découpage cadastral hérité du système seigneurial est encore perceptible par l'implantation des bâtiments sur le site, en biais par rapport au chemin du Domaine. Le noyau religieux actuel prend forme dès le XVIIIe siècle par la construction d'un premier presbytère et de la plus ancienne église de la région, élevée entre 1726 et 1736. Une chapelle de procession est également érigée en 1740. Des maisons se greffent autour de l'ensemble religieux. La présence de bâtiments construits au XVIIIe siècle rappelle ainsi l'occupation ancienne des lieux. Des vestiges archéologiques sur le site fournissent en outre quantité de renseignements sur la vie quotidienne des habitants de Beaumont depuis le Régime français. Du XVIIe au XXe siècle, Beaumont se développe lentement selon un mode de vie agricole dont témoignent quelques dépendances à l'intérieur du village. Le cadre bâti reste peu dense et le village s'agrandit en s'étirant d'est en ouest. Un développement domiciliaire s'amorce au cours de la seconde moitié du XXe siècle. Le noyau villageois de Beaumont témoigne ainsi des différentes périodes du développement de la localité.

Le site patrimonial du Village-de-Beaumont présente également un intérêt pour sa valeur architecturale. Le cadre bâti est caractérisé par son ancienneté et la diversité des influences stylistiques représentées. Le site comprend un ensemble religieux remontant en partie au XVIIIe siècle. L'église en pierre est érigée entre 1726 et 1736. Le plan d'origine du lieu de culte, dessiné par Jean-Baptiste Maillou (1668-1753) et constitué d'une nef rectangulaire terminée par un choeur en hémicycle, est répandu dans les églises paroissiales du Régime français. Ce plan est d'ailleurs repris dans la conception des deux chapelles de procession de l'ensemble religieux. La maison Patry est un exemple de la résidence d'inspiration française par son volume rectangulaire surmonté d'un toit aigu à deux versants, son faible dégagement du sol et ses ouvertures disposées de manière asymétrique. Plusieurs demeures témoignent pour leur part de l'influence du néoclassicisme au XIXe siècle. Les résidences québécoises d'inspiration néoclassique présentent généralement un plan rectangulaire surmonté d'un toit à deux versants à larmiers retroussés et percé de lucarnes, des ouvertures disposées symétriquement et, souvent, une galerie couverte en façade. D'autres bâtiments montrent l'influence du style Second Empire sur l'architecture québécoise au courant de la seconde moitié du XIXe siècle. Ils reprennent les grandes lignes du style, comme le toit mansardé percé de lucarnes et la disposition symétrique des ouvertures. Plusieurs édifices illustrent aussi des tendances du XXe siècle, notamment des modèles issus de l'architecture vernaculaire industrielle ainsi que des bungalows. Par ailleurs, les dépendances agricoles révèlent la persistance des savoir-faire traditionnels. Elles montrent l'emploi de formes et de matériaux semblables tout au long des XIXe et XXe siècles. Ainsi, le site patrimonial constitue un témoin important de l'évolution de l'architecture rurale québécoise du XVIIIe siècle jusqu'au XXe siècle.

Source : Municipalité de Beaumont, 2009.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du site patrimonial du Village-de-Beaumont liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- la présence d'un noyau villageois constitué d'un ensemble institutionnel (comprenant une église, les chapelles de procession de Sainte-Anne et de la Sainte-Vierge, un cimetière, deux presbytères, une salle paroissiale et un centre communautaire), d'un moulin à eau, d'une trentaine de résidences et d'environ le même nombre de dépendances;
- l'implantation des bâtiments en biais par rapport au chemin du Domaine;
- la présence de deux sites inscrits à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec;
- les volumes, dont les plans rectangulaires, carrés ou irréguliers, les élévations de un à quatre étages, les toits de formes variées (à deux versants droits aigus ou à faible pente, à deux versants à larmiers retroussés, à croupes, en pavillon, mansardés, plats ou irréguliers), les galeries couvertes, les vérandas, les balcons et les avant-toits;
- les matériaux, dont les parements en bois, en brique, en pierre, en bardeaux de bois, en planches à feuillure ou posées à clin, les couvertures en bardeaux ou métalliques (en tôle à baguettes, posée à la canadienne, pincée ou profilée) ainsi que les éléments architecturaux et ornementaux en bois, en pierre ou en brique;
- les ouvertures, dont les portails (certains composés d'une porte et de pilastres surmontés d'un entablement ou d'une imposte cintrée), les portes (certaines à imposte et à baies latérales), les fenêtres rectangulaires à battants ou à guillotine (certaines à petits ou à grands carreaux), les fenêtres cintrées à carreaux, les lucarnes, les oculus, les chambranles, les linteaux et les appuis;
- l'ornementation, dont les corniches, les retours de corniche, les frontons, les garde-corps et les supports menuisés, les chaînes d'angle, les planches cornières ainsi que les contrevents.

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Informations historiques

Le site patrimonial du Village-de-Beaumont est localisé dans la municipalité de Beaumont, dont les origines remontent au XVIIe siècle. L'intendant Jean Talon (1625-1694) concède en 1672 deux seigneuries formant le territoire actuel de Beaumont. La seigneurie de Beaumont est octroyée à Charles Couillard (1647-1715), sieur des Islets, tandis que celle de Vincennes est accordée à François Bissot. Les deux seigneurs font ériger respectivement leur manoir et des dépendances. La paroisse Saint-Étienne de Beaumont est fondée en 1692 et dessert les deux fiefs. Une petite chapelle en bois est élevée à cette époque dans la seigneurie de Beaumont. La localisation de la chapelle dicte l'emplacement du futur noyau villageois. La population de la paroisse agricole augmente lentement. Un chemin est tracé en 1713 afin de faciliter les communications.

Le noyau religieux se forme progressivement au cours du XVIIIe siècle. Un premier presbytère est érigé en 1722. Une église en pierre est construite entre 1726 et 1736 pour remplacer la chapelle en bois. Le nouveau lieu de culte est attribué à Jean-Baptiste Maillou (1668-1753). Deux chapelles de procession en bois sont élevées à égale distance de part et d'autre de l'église. Elles sont par la suite remplacées par des constructions de pierre : celle consacrée à la Vierge en 1740 et l'autre, dédiée à sainte Anne, 60 ans plus tard. En 1759, l'église est occupée par les troupes du général Robert Monckton (1726-1782). L'ensemble religieux est néanmoins préservé des destructions perpétrées dans la région par les soldats britanniques.

Au début du XIXe siècle, le centre du village est formé des bâtiments religieux, de quelques maisons de ferme et de leurs dépendances. Quelques artisans, commerçants et rentiers s'installent dans le petit noyau villageois vers le milieu du siècle. Un moulin à eau alimentant une scierie est construit. Le cadre bâti reste peu dense et le village se développe en s'étirant d'est en ouest. La municipalité de Saint-Étienne-de-Beaumont est érigée civilement en 1855.

Un nouveau presbytère est construit la même année à proximité de la première maison curiale. Cette dernière est transformée en école en 1885 et sert également de salle des habitants. Des travaux sont effectués pour l'adapter à ses nouvelles fonctions. L'église de Saint-Étienne-de-Beaumont fait aussi l'objet de modifications. Un nouveau clocher est élevé en 1870 d'après les plans de Joseph-Ferdinand Peachy (1830-1903). Une sacristie remplace celle du XVIIIe siècle en 1886. Une chapelle latérale est également ajoutée au lieu de culte. En 1922, le clocher est à nouveau remplacé au moment de l'agrandissement de l'église par l'ajout d'une travée en façade selon les plans de l'architecte Lorenzo Auger (1879-1942). Ces travaux concernent également la réfection de la façade. La salle paroissiale, élevée vers 1950, complète le noyau institutionnel du village.

Beaumont demeure une localité essentiellement agricole jusque dans la seconde moitié du XXe siècle. Un développement domiciliaire s'amorce à cette époque. Les nouveaux habitants travaillent majoritairement à l'extérieur de la municipalité.

Le vieux presbytère est rétabli à la suite d'un incendie en 1979. Sa reconstruction lui redonne un aspect plus proche des bâtiments du XVIIIe siècle. Le bâtiment loge par la suite une bibliothèque municipale et un centre d'interprétation. En 1981, les chapelles de procession Sainte-Anne et de la Sainte-Vierge sont classées.

Le site du patrimoine du Village-de-Beaumont est constitué en 1997. Il est devenu un site patrimonial cité à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

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Emplacement

Region administrative :

  • Chaudière-Appalaches

MRC :

  • Bellechasse

Municipalité :

  • Beaumont

Adresse :

  • chemin du Domaine

Lieux-dits :

  • Saint-Étienne-de-Beaumont

Latitude :

  • 46° 49' 49.0"

Longitude :

  • -71° 0' 41.0"

Désignation cadastrale :

  • Lot 4 701 773

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • BOURGET, Clermont. En passant par la Côte de Bellechasse jai rencontré trois beaux villages!. Bellechasse, Municipalité régionale de comté de Bellechasse, 1993. 56 p.
  • Comité des fêtes du tricentenaire de Beaumont. Beaumont 1672-1972. Saint-Romuald, Les Éditions Etchemin, 1972. s.p.
  • HÉBERT, Yves, Jean-Pierre LAMONDE et Paul ST-ARNAUD. Bellechasse. Québec, Les Éditions GID, 2007. 191 p.
  • LAFRAMBOISE, Yves. La maison au Québec : de la colonie française au XXe siècle. Montréal, Les Éditions de l'Homme, 2001. s.p.
  • NOPPEN, Luc. Les églises du Québec, 1600-1850. Montréal, Fides, 1977. 298 p.
  • ROY, Pierre-Georges. À travers l'histoire de Beaumont. Lévis, 1943. s.p.
  • ROY, Pierre-Georges. Les vieilles églises de la province de Québec, 1647-1800. Québec, Commission des monuments historiques de la province de Québec, 1925. 323 p.

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