Manoir Louis-Joseph-Papineau
Type :
Patrimoine immobilier
Région administrative :
- Outaouais
Municipalité :
- Montebello
Date :
- 1848 – 1850 (Construction)
- 1854 – 1856 (Agrandissement)
- 1880 – 1881 (Agrandissement)
Période :
- Le Régime britannique (1760 à 1867)
Usage :
- Fonction résidentielle (Manoirs seigneuriaux)
Patrimoine immobilier associé (1)
Plaques commémoratives associées (1)
Groupes associés (1)
Personnes associées (8)
- Aubertin, Louis ( – après 1850) - Architecte / concepteur(-trice)
- Bourassa, Henri (1868 – 1952) - Occupant(e)
- Bourassa, Napoléon (1827 – 1916) - Occupant(e)
- Papineau, Louis-Joseph (1786 – 1871) - Occupant(e)
Carte
Description
Le manoir Louis-Joseph-Papineau est une résidence en pierre construite au milieu du XIXe siècle. Il est composé d'un corps de logis flanqué d'une annexe et de quatre tours, dont deux hors-d'oeuvre. Le corps de logis de plan rectangulaire, à trois étages et demi, est coiffé d'un toit à croupes au sommet tronqué supportant un promenoir. Situé dans un environnement de villégiature, le manoir domine le cap Bonsecours, en surplomb de la rivière des Outaouais, dans la municipalité de Montebello.
Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain. Un site inscrit à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec est associé au lieu.
Le manoir se trouve à proximité de la chapelle funéraire Louis-Joseph-Papineau, aussi classée immeuble patrimonial. Il est aussi compris dans le site patrimonial du Domaine-Louis-Joseph-Papineau.
Plan au sol :
Rectangulaire
Nombre d'étages :
3 ½
Groupement :
Détaché
Structure :
- Maçonnerie en pierre
Annexes :
- Autre
- Autre
Saillies :
- Cheminée
- Galerie
- Tour
- Véranda
Fondations :
- Pierre
Toit :
-
Forme : À croupes
Matériau : Ardoise
Autre(s) porte(s) :
- bois, à panneaux, à imposte et à baies latérales
Fenêtre(s) :
- cintrée, À battants, à moyens ou grands carreaux
- cintrée, À battants, à petits carreaux
- Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux
Lucarne(s) :
- À pignon
Éléments architecturaux :
- Balustrade en bois
- Balustrade en fer forgé
- Boiserie ornementale
- Chevron
- Console
- Épi
- Linteau
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Classement | Immeuble patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications | 1975-03-06 |
Catégories de conservation
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Désignation (Canada) | Lieu historique national du Canada | Commission des lieux et monuments historiques du Canada | 1986-01-01 |
Classement | Situé dans un site patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications | 2024-05-16 |
Statuts antérieurs
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Valeur patrimoniale
Le manoir Louis-Joseph-Papineau présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Il est construit pour le seigneur de la Petite-Nation, Louis-Joseph Papineau (1786-1871), homme politique important du XIXe siècle, député à l'Assemblée législative du Bas-Canada de 1808 à 1838 et orateur de 1815 à 1838 (sauf pour un bref intervalle de 1823 à 1825). Chef du parti patriote, Papineau est le personnage central des événements menant aux rébellions de 1837-1838. Forcé à l'exil en 1837, il revient au pays en 1845, après avoir été amnistié. Entre 1848 et 1854, il est de nouveau député. Le manoir est aussi associé à d'autres personnages de la grande famille Papineau. Il est notamment le domicile de Napoléon Bourassa (1827-1916), peintre, sculpteur, romancier et architecte, l'un des artistes canadiens les plus reconnus du XIXe siècle, gendre de Papineau. C'est également le lieu de naissance d'Henri Bourassa (1868-1952), fils cadet de Napoléon, homme politique, journaliste, fondateur du Devoir, et surtout grand penseur nationaliste de la première moitié du XXe siècle. Par ailleurs, le manoir est un témoin exceptionnel de la fin du régime seigneurial. Au temps de la Nouvelle-France, le manoir est une habitation généralement plus vaste que les autres, qui sert de résidence au seigneur et de lieu de perception du cens et des rentes. Avec la Conquête (1760), et encore plus avec l'abolition de la tenure seigneuriale (1854), le terme « manoir » en vient à désigner une villa ou une résidence au style élaboré, le plus souvent établie à la campagne. À la fois manoir seigneurial et villa, le manoir Louis-Joseph-Papineau reflète cette évolution.
Le manoir Louis-Joseph-Papineau présente aussi un intérêt pour sa valeur architecturale. À son retour d'exil, Louis-Joseph Papineau se consacre à la mise en valeur de sa seigneurie, acquise de son père en 1817. Pour ce faire, il entreprend la construction du manoir, où il tient feu et lieu. Le corps de logis est érigé entre 1848 et 1850, selon les plans ébauchés par Papineau lui-même et réalisés par l'architecte français Louis Aubertin. Les tours sont bâties en 1854 et en 1856, tandis que les travaux de décoration extérieure et intérieure se poursuivent jusqu'en 1860. Le manoir est un bâtiment en pierre complexe, aux sources d'inspiration diverses. La façade avant du corps de logis est de style Regency, courant respectueux de l'esthétique néoclassique, mais cherchant une nouvelle relation entre l'architecture et le cadre naturel. Quant à la façade arrière, elle reprend les traits du château médiéval, avec ses tours d'angle en bois, aux formes et aux toits variés, qui brisent la symétrie des lignes. La diversité des matériaux et des types de fenêtres témoigne aussi des différentes sources d'inspiration. À l'intérieur, le rez-de-chaussée est réservé aux domestiques, alors que les maîtres occupent le bel étage et l'étage des chambres. Un salon est également aménagé dans l'annexe, coiffée d'un toit en appentis. Les escaliers sont situés dans la tour ronde, la serre dans la tour octogonale et la bibliothèque dans la tour carrée. Édifié au sommet du cap Bonsecours, en surplomb de la rivière des Outaouais, le manoir est aussi aligné directement sur les quatre points cardinaux. Pour Papineau, cet emplacement paraissait idéal, car il permettait d'apprécier les magnifiques paysages de la région.
Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.
Éléments caractéristiques
Les éléments caractéristiques du manoir Louis-Joseph-Papineau liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- son corps de logis à trois étages et demi (sous-sol, rez-de-chaussée, bel étage et combles), dont la maçonnerie en pierres de carrière grossièrement taillées, le toit à croupes au sommet tronqué couvert en tuiles d'ardoise, le promenoir (galerie panoramique) entouré d'une balustrade sur la terrasse faîtière, les trois cheminées, la véranda du rez-de-chaussée longeant le mur nord et une partie des murs est et ouest ainsi que le balcon de fer forgé de la façade sud;
- son annexe en brique (grand salon ou salon bleu) à cinq faces à l'est du corps de logis, coiffée d'un toit en appentis;
- sa tour carrée en maçonnerie hors-oeuvre et rattachée au corps de logis par un passage aérien, à toit en pavillon couvert de tôle galvanisée;
- sa tour ronde en bois, à toit conique couvert de tôle à la canadienne;
- sa tour octogonale en bois, à toit de même forme couvert de tôle en zinc;
- sa tour des latrines en bois, hors-oeuvre et rattachée à la tour ronde par un passage aérien, à toit octogonal;
- les ouvertures, dont leur ordonnance régulière, les lucarnes, l'entrée principale avec imposte et baies latérales, et la diversité de la fenestration (fenêtres surmontées d'un hémicycle de la tour octogonale, fenêtres aux chambranles décorés du rez-de-chaussée, volets de fer forgé de la tour carrée);
- le décor intérieur des trois niveaux d'habitation, les nombreuses pièces, les escaliers dans la tour ronde, la serre dans la tour octogonale et la bibliothèque dans la tour carrée;
- la situation au sommet du cap Bonsecours, surplombant la rivière des Outaouais, et l'orientation coïncidant avec les quatre points cardinaux.
Informations historiques
Ce manoir a été construit pour Louis-Joseph Papineau (1786-1871), homme politique important du XIXe siècle, a été député à l'Assemblée législative du Bas-Canada entre 1808 et 1838 et orateur de 1815 à 1838 (sauf pour un bref intervalle de 1823 à 1825). Chef du parti patriote, il est le personnage central des événements menant aux rébellions de 1837-1838. Forcé à l'exil en 1837, il revient au Canada en 1845. Bien qu'il oeuvre de nouveau en politique entre 1848 et 1854, il dirige le meilleur de ses énergies à la mise en valeur de la seigneurie de la Petite-Nation, acquise de son père en 1817. Pour ce faire, il décide d'y tenir feu et lieu. Il entreprend donc la construction du manoir, dans lequel il réside et administre les affaires de son fief et qui reflète le statut social de sa famille.
Ce manoir est situé au sommet du cap Bonsecours, en surplomb de la rivière des Outaouais. Pour Papineau, cet emplacement paraissait idéal en raison de ses percées visuelles. Aligné selon les quatre points cardinaux, le corps de logis est érigé entre 1848 et 1850, selon les plans ébauchés par Papineau lui-même et réalisés par l'architecte français Louis Aubertin. Les tours sont bâties en 1854 et en 1856, tandis que les divers travaux de décoration extérieure et intérieure se poursuivent jusqu'en 1860. Quant au domaine, il est le fruit de nombreux travaux d'aménagement architecturaux et paysagers exécutés par le seigneur et ses héritiers. La chapelle funéraire Louis-Joseph-Papineau, construite entre 1853 et 1855, en constitue un exemple. Pendant les dernières années de la vie de Papineau, le site constitue un lieu de visite privilégié des voyageurs venant d'Ottawa et des environs.
En 1871, après le décès de Papineau, l'usufruit de son manoir revient par voie testamentaire à son fils aîné Louis-Joseph-Amédée (1819-1903), avocat et protonotaire. Bien que respectueux de l'oeuvre de son père, il apporte néanmoins quelques modifications au manoir et au domaine. Pendant les étés de 1880 et 1881, il fait notamment ajouter un étage à la tour carrée et construire l'annexe à l'est du corps de logis.
Certains personnages de renom de la grande famille Papineau ont aussi habité le manoir. Il y a, entre autres, Napoléon Bourassa (1827-1916), gendre de Louis-Joseph Papineau. Peintre, sculpteur, romancier et architecte, Bourassa est l'un des artistes canadiens les plus reconnus du XIXe siècle. Le manoir est également le lieu de naissance d'Henri Bourassa (1868-1952), fils cadet de Napoléon, homme politique, journaliste, fondateur du Devoir, et surtout grand penseur nationaliste de la première moitié du XXe siècle.
Au début du XXe siècle, Louis-Joseph-Amédée Papineau et son fils, Louis-Joseph IV (1857-1904), décèdent à une année d'intervalle. Par conséquent, c'est l'épouse de ce dernier, Caroline Pitkin Rogers (1859-1952), qui hérite du manoir et l'habite avec ses quatre enfants. La famille éprouve cependant des difficultés financières. En 1929, le manoir et ses dépendances sont vendus à l'Américain Harold Marcus Saddlemire, qui forme une corporation qui s'appellera, dès 1933, le Seigniory Club Community Association Limited.
Le Seigniory Club est un complexe privé de villégiature qui comprend le Château Montebello, un hôtel en bois rond construit sur l'ancien domaine de la famille Papineau, le manoir et ses dépendances. L'ancienne résidence seigneuriale, alors utilisée comme lieu de réception, subira quelques altérations. En 1970, le complexe hôtelier du Château Montebello devient la propriété du Canadien Pacifique.
Le manoir Louis-Joseph-Papineau est classé en 1975. En 1993, Parcs Canada en fait un lieu historique national.
Le site patrimonial du Domaine-Louis-Joseph-Papineau, qui comprend le manoir, est classé en 2024.
Emplacement
Region administrative :
- Outaouais
MRC :
- Papineau
Municipalité :
- Montebello
Adresse :
- 500, rue Notre-Dame
Localisation informelle :
Situé sur la rue Notre-Dame (route 148) entre la rue Saint-Michel et le château Montebello.
Latitude :
- 45° 38' 45.658"
Longitude :
- -74° 56' 44.304"
Désignation cadastrale
Circonscription foncière | Division cadastrale | Désignation secondaire | Numéro de lot |
---|---|---|---|
Papineau | Paroisse de Notre-Dame-de-Bonsecours | Absent | 283 |
Code Borden
BjFr-3 |
Références
Notices bibliographiques :
- BÉDARD, Michel. Le domaine de Monte-Bello : contexte de développement, évolution du paysage culturel et synthèse de la présence humaine (1805-1929). Québec, Patrimoine canadien, 1997. 234 p.
- CHASSÉ, Béatrice. Le manoir Papineau à Montebello. Québec, Ministère des Affaires culturelles, 1979. 81 p.
- Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
- DIONNE, Pierre-Yves. « Manoir Louis-Joseph-Papineau ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 507-510.
- FORTIER, Yvan. Lieu historique national du manoir-Papineau : étude architecturale du manoir et des dépendances de Monte-Bello. Québec, Patrimoine canadien / Parcs Canada, 1996. 270 p.
- GAGNON, Lysiane et al. Le manoir Louis-Joseph Papineau. Saint-André-Avellin, Éditions de la Petite-Nation, 1978. 93 p.
- GAUTHIER, Raymonde. Les manoirs du Québec. Québec, Fides, 1976. 247 p.
- OUELLET, Fernand. « Papineau, Louis-Joseph ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca
- Parcs Canada. « Lieu historique national du Canada du Manoir-Papineau ». Parcs Canada. Parcs Canada [En ligne]. http://www.pc.gc.ca/lhn-nhs/qc/papineau/default.asp
- Parcs Canada. Parcs Canada [En Ligne]. http://www.pc.gc.ca
- Société des musées québécois. L'Observatoire des musées