Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Cathédrale Holy Trinity

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Cathédrale anglicane de la Sainte-Trinité
  • Cathédrale anglicane de Québec
  • Cathédrale anglicane Holy Trinity
  • Holy Trinity Anglican Cathedral

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • Québec

Date :

  • 1800 – 1804 (Construction)
  • 1816 – 1818 (Rénovation)
  • 1897 – 1899 (Décoration intérieure)
  • 1991 – 1993 (Restauration)
  • 2006 – 2007 (Restauration)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Anglicanisme)

Usage :

  • Services et institutions (Églises, temples, synagogues et mosquées)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (7)

Plaques commémoratives associées (2)

Groupes associés (4)

Personnes associées (14)

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Inventaires associés (1)

Carte

Description

La cathédrale Holy Trinity est un lieu de culte anglican de style néoclassique construit de 1800 à 1804. L'église en pierre présente un plan rectangulaire composé d'une nef à trois vaisseaux et d'un choeur plus étroit encadré de sacristies. La façade principale, divisée en trois travées, comporte une arcature ornée de pilastres supportant un pignon-fronton. Elle est couronnée d'un élégant clocher au-dessus d'une tour dans-oeuvre. Son chevet est orienté vers la place d'Armes. La cathédrale est située dans l'arrondissement de La Cité de la ville de Québec.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain. Un site inscrit à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec est associé au lieu.

La cathédrale Holy Trinity est située dans le site patrimonial du Vieux-Québec.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1989-12-15

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel
 
Désignation (Canada) Lieu historique national du Canada Commission des lieux et monuments historiques du Canada 1989-01-01
 
Déclaration Situé dans un site patrimonial Gouvernement du Québec

Transfert de responsabilité

  • Exercice de certains pouvoirs par la municipalité (Québec), 2016-12-09
    Prise d'effet : 2017-06-09
 

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Valeur patrimoniale

La cathédrale Holy Trinity présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Il s'agit du premier édifice expressément construit pour servir de cathédrale anglicane hors des îles britanniques et elle évoque l'établissement de l'Église d'Angleterre au Québec. À la suite de la signature de l'Acte constitutionnel (1791), la couronne britannique, qui souhaite implanter son église dans le Bas-Canada, crée en 1793 le diocèse de Québec. Jacob Mountain (1749-1825) en devient le premier évêque. À Québec, le culte anglican est notamment dispensé à la chapelle des Récollets, mais un incendie détruit l'ensemble en 1796. Le gouvernement, qui avait réquisitionné l'emplacement, en réserve une portion pour ériger la cathédrale. L'édifice est construit de 1800 à 1804. Il affirme l'importance de l'Église d'Angleterre dans la colonie et consolide la présence britannique. Depuis sa construction, la cathédrale est le siège du culte anglican dans la ville et dans le diocèse de Québec.

La cathédrale présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. C'est le premier lieu de culte néoclassique construit au Québec. Au tournant du XIXe siècle, les Britanniques introduisent ce style, influencé entre autres par les ouvrages d'Andrea Palladio (1508-1580). Les concepteurs de la cathédrale, le capitaine William Hall et le major William Robe (1765-1820), ingénieurs du Régiment de l'artillerie royale, se sont inspirés de l'église de St Martin-in-the-Fields et de la Marylebone Chapel de l'architecte James Gibbs (1682-1754), un diffuseur du palladianisme en Grande-Bretagne. Le clocher, qui abrite un carillon d'une sonorité exceptionnelle, est réalisé d'après un dessin publié dans le traité d'architecture de Gibbs, qui présente aussi les deux églises ayant servi de modèle. La cathédrale reflète le néoclassicisme notamment par sa rigueur architecturale, son volume, ses ouvertures symétriques et régulières ainsi que ses ornements (arcades, pilastres, frontons). D'une grande nouveauté à l'époque, l'édifice a eu une influence considérable sur l'architecture religieuse québécoise du XIXe siècle.

La cathédrale présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. Conçu également dans l'esprit néoclassique, le décor intérieur forme un ensemble cohérent avec l'extérieur entre autres par l'utilisation de l'ordre ionique (éléments de support, trône épiscopal, siège du célébrant, retable intégrant la fenêtre palladienne du chevet) et de la fausse voûte en berceau. L'intérieur présente de plus un caractère symbolique et commémoratif. La filiation à la couronne britannique se reflète notamment dans le siège royal et dans les armoiries. Le souvenir de notables est évoqué par les plaques commémoratives fixées aux murs ainsi que par les nombreux vitraux. En outre, les bancs à porte, élément peu commun aujourd'hui, ont été fabriqués avec des chênes provenant de la forêt royale de Windsor (Angleterre). L'intérieur de la cathédrale est l'un des plus anciens préservés au Québec.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2008.

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Éléments caractéristiques

Les caractéristiques de la cathédrale Holy Trinity liées à ses valeurs historique, architecturale et artistique comprennent, notamment :
- son volume, dont le plan rectangulaire composé d'une nef à trois vaisseaux et d'un choeur plus étroit encadré de sacristies, les deux étages, le toit à deux versants droits à pente moyenne et la tour carrée dans-oeuvre surmontée d'un clocher octogonal (base, chambre des cloches, attique et flèche surmontée d'une croix) en façade;
- les matériaux, dont la maçonnerie en pierre couverte de crépi et de faux joints à ruban imitant la pierre de taille, la couverture en cuivre, le revêtement en cuivre du clocher, les portes et les fenêtres en bois, l'empattement des murs et les corniches à modillons du fronton en bois imitant la pierre de taille ainsi que les arcades à impostes, les pilastres ioniques, les chaînes d'angle, les souches de cheminée, les chambranles et les appuis en pierre de taille;
- les ouvertures, dont la porte centrale (à double vantail à panneau et rosettes surmontée d'une imposte vitrée cintrée) et les portes latérales (à double vantail à panneau et rosettes surmontées d'une corniche) aux chambranles harpés à bossage de la façade, les portes (à panneaux surmontées d'une imposte en arc surbaissé) des longs-pans, la fenêtre palladienne du chevet, les fenêtres à arc surbaissé du rez-de-chaussée, les fenêtres à arc en plein cintre de l'étage supérieur, les oculus ovales des pignons-frontons, la couronne de feuilles de chêne entourant les oculus inférieurs ainsi que les fenêtres à arc en plein cintre de la tour et du clocher;
- le décor architectural, dont l'entablement du choeur reposant sur des pilastres ioniques et se poursuivant sur la colonnade ionique de la nef, la corniche à modillons des collatéraux, la fausse voûte en berceau du vaisseau central terminée en cul-de-four dans le choeur, le motif de losanges ornant la voûte de même que les plafonds et les lunettes, les nervures soulignant les doubleaux et les arêtes, les panneaux à arc cintré des dix commandements du choeur, le retable d'ordre ionique en bois teint foncé intégrant la fenêtre palladienne du chevet et les lambris d'appui en bois teint foncé;
- le maître-autel, le trône de l'évêque (orné des armoiries du diocèse de Québec) et le siège du célébrant (dorsaux ornés de pilastres ioniques supportant un entablement et un fronton à arc surbaissé), l'autel latéral sud, la chaire, la table de communion, les bancs des choristes et leurs agenouilloirs ornés de volutes ainsi que le prie-Dieu orné de motifs végétaux sculptés;
- les galeries latérales et des tribunes arrière en bois teint foncé à entablement inférieur et caissons, le buffet d'orgue sur la tribune inférieure ainsi que la balustrade de laiton entourant le banc royal et les armoiries de la couronne d'Angleterre de la galerie nord;
- l'édicule à pilastres ioniques abritant les fonts baptismaux en marbre et les piliers ioniques en bois teint foncé supportant la tribune arrière;
- les nombreux éléments commémoratifs, dont les vitraux illustrant des scènes bibliques et les plaques commémoratives en marbre et en laiton;
- les bancs à porte et à panneaux en bois teint foncé de la nef;
- le décor peint au pochoir du choeur.

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Informations historiques

Après la Conquête (1760), plusieurs anglicans viennent s'établir à Québec. Ils utilisent notamment l'ancienne chapelle du monastère des Récollets comme lieu de culte. À la suite de la signature de l'Acte constitutionnel (1791), la couronne britannique, qui souhaite implanter son église dans le Bas-Canada, crée le diocèse de Québec en 1793. Jacob Mountain (1749-1825) en devient premier évêque. L'ensemble conventuel des Récollets est incendié en 1796. Le gouvernement qui avait réquisitionné l'emplacement en réserve une portion pour ériger la cathédrale Holy Trinity.

La cathédrale est conçue par deux ingénieurs du Régiment de l'artillerie royale : le capitaine William Hall, qui dessine les plans généraux, et le major William Robe (1765-1820), qui trace les plans détaillés. Ils s'inspirent de divers traités d'architecture classique, dont ceux de l'architecte italien Andrea Palladio (1508-1580) et celui de l'architecte anglais James Gibbs (1682-1754). Ce dernier présente notamment deux oeuvres londoniennes de Gibbs, l'église de St. Martin-in-the-Fields et la Marylebone Chapel, ainsi qu'un dessin de clocher qui ont servi de modèles à Hall et Robe.

La cathédrale est bâtie de 1800 à 1804 par le maître maçon Edward Cannon (1739-1814) et le maître charpentier Jean-Baptiste Bédard (1761-1818), sous la supervision de Robe. La couronne assume les frais de construction en plus d'envoyer en 1808 un ensemble remarquable d'objets liturgiques en argent, des ornements liturgiques, une Bible et un livre de prières. Les bancs à porte sont fabriqués avec des chênes provenant de la forêt royale de Windsor (Angleterre).

De 1816 à 1818, le colonel Elias Walker Durnford (1774-1850) adapte le toit aux conditions hivernales. Il en accentue la pente par un surhaussement du faîte de trois mètres. Les fenêtres est et ouest de la tour sont alors réduites. Durnford aménage aussi le mur d'enceinte et complète le décor intérieur. Le carillon de huit cloches, de la fonderie de Thomas Mears and Sons de Londres, est installé en 1830. L'année suivante, de nouveaux fonts baptismaux sont importés d'Angleterre. En 1833, l'architecte Frederick Hacker (1802-1846) ajoute une tribune arrière et une nouvelle chaire. Les bancs, hauts de 1,4 mètre, sont abaissés à un mètre en 1857. En 1864, la fenêtre palladienne du chevet est ornée de vitraux des ateliers de Charles Edmund Clutterbuck (1839-1883) de Stratford en Angleterre. En 1895, des bancs pour les choristes sont disposés à l'avant du choeur. De 1897 à 1899, des travaux intérieurs sont réalisés par l'architecte Harry Staveley (1848-1925), de Québec. Entre autres, la tribune supérieure est ajoutée, un autel plus imposant remplace celui d'origine et une nouvelle chaire est installée à l'endroit occupé jusqu'alors par les fonts baptismaux. Les fonts actuels, qui datent de 1901, sont déplacés à l'arrière de la nef sous un édicule. Le toit et le clocher sont couverts de cuivre en 1947 et 1948.

Les vitraux des longs-pans sont posés entre 1864 et 1967. L'orgue de la maison londonienne Hill, Norman and Beard, quatrième à occuper la tribune arrière, est installé en 1959. Le premier avait été fabriqué en 1804 par le facteur de Londres Thomas Elliot. Il avait été remplacé en 1847 par un orgue des facteurs Henry Bevington and Sons de Londres, qui à son tour avait cédé sa place à un orgue Casavant et Frères en 1909.

La cathédrale Holy Trinity est classée en 1989. Elle est désignée lieu historique national du Canada la même année. Elle est restaurée de 1991 à 1993 par les architectes de Québec Jacques Côté et George W. Leahy. Ses cloches sont restaurées en 2006 et 2007 à la fonderie où elles ont été fabriquées, aujourd'hui nommée Whitechapel Bell Foundry.

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Emplacement

Region administrative :

  • Capitale-Nationale

MRC :

  • Québec

Municipalité :

  • Québec

Arrondissement municipal :

  • La Cité

Adresse :

  • rue des Jardins

Latitude :

  • 46° 48' 45.846"

Longitude :

  • -71° 12' 23.949"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 315 046

Code Borden

CeEt-621      

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Références

Notices bibliographiques :

  • BLANCHET, Danielle, Louise FORGET et Sylvie THIVIERGE. Vieux-Québec, Cap-Blanc : place forte et port de mer. Québec, Ville de Québec, 1989. 80 p.
  • BOURGET, Charles. « La cathédrale anglicane Holy Trinity de Québec. L'adaptation structural et stylistique des pratiques anglaises au contexte québécois ». Conseil du patrimoine religieux du Québec. Conseil du patrimoine religieux du Québec [En ligne]. http://www.patrimoine-religieux.qc.ca/fr/publications/documents/monographies.php
  • CHOUINARD, Roger et Pierre LANDRY. La cathédrale anglicane de Québec. Étude de la composition architecturale et historique de la construction. s.l. 1982. 91 p.
  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • MORISSET, Lucie K. et Luc NOPPEN. Foi et patrie : Art et architecture des églises à Québec. Québec, Les Publications du Québec, 1996. 179 p.
  • MORISSET, Lucie K. et Luc NOPPEN. La cathédrale Holy Trinity à Québec. Québec, L. Noppen L.K. Morisset, 1997. 16 p.
  • MORISSET, Lucie K. et Luc NOPPEN. La présence anglicane à Québec, Holy Trinity Cathedral. Sillery, Septentrion, 1995. 176 p.
  • MORISSET, Lucie K. et Luc NOPPEN. Lieux de culte situés sur le territoire de la ville de Québec. Québec, Ville de Québec, 1994. s.p.
  • MORISSET, Lucie K. et Luc NOPPEN. Québec de roc et de pierres : la capitale en architecture. Sainte-Foy, Éditions MultiMondes, 1998. 150 p.
  • NOPPEN, Luc, Claude PAULETTE et Michel TREMBLAY. Québec : trois siècles d'architecture. Montréal, Libre expression, 1979. 440 p.
  • NOPPEN, Luc. Les églises du Québec, 1600-1850. Montréal, Fides, 1977. 298 p.
  • Ville de Québec. Regards sur l'architecture du Vieux-Québec. Québec, Ville de Québec, 1986. 124 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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