Ensemble paroissial de Saint-Michel

L'ensemble paroissial de Saint-Michel, aménagé à partir de 1712, comprend un cimetière utilisé depuis le début du XVIIIe siècle, un presbytère érigé en 1740, une grange à dîme construite vers le milieu du XIXe siècle ainsi que l'église de Saint-Michel, érigée en 1872. Le cimetière, qui occupe la section nord-est de l'espace, est constitué d'un terrain dégagé et gazonné, parcouru d'allées rectilignes séparant des rangées de monuments. Il est ceint d'une clôture métallique marquant également la limite nord du terrain du presbytère. Ce dernier est un bâtiment rectangulaire en maçonnerie de pierres, à un étage et demi, et recouvert d'un parement horizontal de planches de bois. Il est coiffé d'un toit à deux versants légèrement retroussés couvert de tôle à la canadienne et percé de lucarnes. La grange à dîme, bâtie à quelques mètres à l'est du presbytère, est un bâtiment de plan rectangulaire en bois coiffé d'un toit à deux versants droits. Les murs est, sud et ouest ainsi que le toit sont couverts de tôle tandis que le mur nord est en planches verticales. Le bâtiment est percé du côté sud de deux grandes portes de grange, l'une coulissante et l'autre à deux battants. Érigée au sud de l'ensemble, l'église paroissiale en pierre présente un plan rectangulaire et est coiffée d'un toit à deux versants couvert de tôle. La façade comporte une tour centrale en légère saillie coiffée d'un clocher et surmontée d'une flèche et d'une croix. Elle est percée d'ouvertures cintrées et d'un oculus.

Le terrain de l'ensemble paroissial comprend des espaces gazonnés et des arbres matures. Bordé au nord par le fleuve Saint-Laurent, l'ensemble occupe la plus grande partie de l'îlot délimité par les rues Principale, Saint-Georges et des Remparts, dans le noyau villageois de la municipalité de Saint-Michel-de-Bellechasse.

Ce bien est classé site patrimonial. Cette protection s'applique à l'extérieur des bâtiments et au terrain.

L'ensemble comprend l'ancien presbytère de Saint-Michel, classé immeuble patrimonial.

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Statut	Catégorie	Autorité	Date
Classement	Site patrimonial	Ministre de la Culture et des Communications	2022-06-16 Prise d'effet : 2021-12-18
Statuts antérieurs Avis d'intention de classement, 2021-12-09 Proposition de statut national, 2020-11-17

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L'ensemble paroissial de Saint-Michel présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. L'ensemble témoigne de l'histoire de la paroisse de Saint-Michel, érigée canoniquement en 1678, et qui compte ainsi parmi les 10 premières paroisses créées sur le territoire québécois. La première église et le premier presbytère sont construits sur cet emplacement entre 1712 et 1715, et les premières inhumations datent de cette période. Un nouveau presbytère est érigé en 1740. Il est agrandi en 1790 et modifié en 1853 et 1854, ainsi qu'en 1922. Il a survécu à la guerre de la Conquête et à l'Invasion américaine de 1775. Il constitue le troisième plus ancien presbytère subsistant au Québec. L'église actuelle, construite en 1872 après un incendie du lieu de culte précédent, est la cinquième érigée sur ce site. Pour sa part, la grange à dîme aurait été construite au milieu du XIXe siècle. Quant au cimetière, il est agrandi à quelques reprises avant d'être déplacé vers 1940 dans la portion nord du site. Les bâtiments et les composantes de cet ensemble, bien que modifiés ou reconstruits, occupent le même site depuis 1712, ce qui en fait l'un des plus anciens noyaux paroissiaux du Québec. L'ensemble possède en outre un potentiel archéologique.

L'ensemble paroissial de Saint-Michel présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Il s'agit d'un exemple remarquable parmi les ensembles paroissiaux du Québec. L'ancien presbytère, qui se distingue pour sa qualité d'exécution, a été construit en trois phases. Il a pris l'apparence d'une maison néoclassique québécoise lors de la réfection de 1853 et de 1854. Il n'a pas subi de modifications importantes depuis un siècle. Construite selon les plans de l'architecte Joseph-Ferdinand Peachy, l'église témoigne à la fois d'une forte influence des formes classiques et de la persistance des modèles traditionnels dans l'architecture religieuse québécoise. Les fenêtres cintrées, l'oculus et les portails à entablement sont des éléments associés au néoclassicisme, tandis que la saillie centrale évoquant une tour et le clocher surmonté d'une flèche placée sur le faîte avant sont des composantes traditionnelles. Quant à l'architecture de la grange à dîme, celle-ci est typique des bâtiments agricoles de cette époque. Son volume rectangulaire simple, son mur en planches verticales et ses deux grandes portes, l'une coulissante et l'autre à deux battants, sont des éléments représentatifs de ce type de construction. Ces bâtiments possèdent encore plusieurs de leurs caractéristiques anciennes.

L'ensemble paroissial de Saint-Michel présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur paysagère. Le terrain offre plusieurs percées visuelles vers le fleuve Saint-Laurent et les montagnes de la rive nord, notamment à partir du cimetière qui longe la rue des Remparts. Ce terrain est gazonné et planté de quelques arbres matures, ce qui dégage de larges vues et contribue à la mise en relation des différentes composantes de l'ensemble. Le presbytère bénéficie d'une bonne visibilité depuis le fleuve, la rue Saint-Joseph et la rue Principale. Son entrée principale est signalée par une vaste allée qui dégage la vue depuis la rue et met en valeur l'architecture de sa façade. Une clôture métallique ceinture une partie du coeur du site, ce qui renforce sa cohésion. Par ailleurs, le clocher de l'église constitue un important point de repère dans les environs.

L'ensemble paroissial de Saint-Michel présente un intérêt patrimonial pour sa valeur urbanistique. Il s'agit d'un ensemble ancien très bien préservé. Les premiers aménagements remontent au XVIIIe siècle. Des censitaires cèdent un premier terrain à la fabrique en 1712 pour la construction d'une chapelle et d'un presbytère. Le noyau paroissial s'agrandit grâce à la donation de nouveaux terrains en 1732, en 1782 et en 1830. Le développement villageois de Saint-Michel s'est par ailleurs réalisé autour du noyau paroissial durant le XIXe siècle.

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Les éléments caractéristiques de l'ensemble paroissial de Saint-Michel liés à ses valeurs historique, architecturale, paysagère et urbanistique comprennent, notamment :
la situation de l'ensemble en bordure du fleuve Saint-Laurent sur un terrain gazonné présentant une pente légère, ponctué d'arbres matures et d'aménagements paysagers et ceint en partie d'une clôture métallique sur l'îlot délimité par les rues Principale, Saint-Georges et des Remparts, dans le noyau villageois de la municipalité de Saint-Michel-de-Bellechasse;
- l'implantation de chacun des bâtiments, soit l'église, l'ancien presbytère et la grange à dîme à quelques mètres à l'est de l'ancien presbytère;
- les caractéristiques de l'église, dont le volume rectangulaire coiffé d'un toit à deux versants et terminé par un choeur en hémicycle plus étroit que la nef; les matériaux, dont les murs en maçonnerie de pierres de différentes couleurs et la tôle de la toiture; la composition de la façade, comprenant trois portails composés de portes en bois et d'un tympan cintré et encadrés de pilastres et d'un entablement, surmontée de la tour centrale en légère saillie coiffée d'un clocher, d'une flèche et d'une croix; les ouvertures, dont l'oculus de la tour et les fenêtres cintrées à carreaux des pans longitudinaux; les ornements, dont les chaînes d'angle, la frise du pignon et les chambranles; le lanternon ornant la toiture de l'abside; la sacristie annexée à l'arrière de l'église, dont son volume rectangulaire en pierre à deux étages, coiffé d'un toit à croupe, et ses fenêtres rectangulaires en bois à grands carreaux;
- les caractéristiques de l'ancien presbytère, dont le volume rectangulaire d'un étage et demi coiffé d'un toit à deux versants légèrement retroussés, percé de lucarnes et comprenant trois souches de cheminée; le porche aménagé au centre de la façade principale et la galerie longeant la façade arrière; les matériaux, dont les murs de maçonnerie recouverts d'un parement horizontal de planches sur les murs longs-pans et de bardeaux de bois sur les murs pignons, la tôle recouvrant la toiture ainsi que la galerie soutenue par un muret de pierres et son garde-corps en bois; les ouvertures disposées de façon régulière, dont les fenêtres rectangulaires en bois à six grands carreaux et dotées de persiennes en bois, les lucarnes à pignon à quatre grands carreaux et à frise en bois, de même que les portes en bois à panneaux avec une baie et une imposte; les ornements, dont le fronton, les piliers et le mât du porche; la cuisine d'été, dont le volume rectangulaire à un étage coiffé d'un toit à croupe recouvert de tôle, le parement de planches horizontales, la cheminée en brique et les fenêtres rectangulaires en bois;
- les caractéristiques de la grange à dîme, dont le volume rectangulaire à deux étages coiffé d'un toit à deux versants droits; le parement en planches verticales du mur nord; les ouvertures, dont les deux grandes portes de grange, l'une coulissante et l'autre à deux battants, les deux portes en planches verticales, ainsi que les fenêtres de petites dimensions à quatre grands carreaux protégées par des barreaux de fer;
- les caractéristiques du cimetière, dont son terrain dégagé et gazonné, ceinturé d'une clôture et parcouru d'allées rectilignes séparant des rangées de monuments, parfois disposées parallèlement au fleuve, parfois perpendiculairement.

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L'ensemble paroissial de Saint-Michel est situé sur le territoire de l'ancienne seigneurie de Saint-Michel, concédée par l'intendant Jean Talon (1626-1694) le 29 octobre 1672 à Oliver Morel de La Durantaye (1640-1716). La partie est de la seigneurie est vendue le 28 septembre 1716 et prend le nom de Saint-Vallier. À l'ouest, la seigneurie de Saint-Michel est bornée par celle de Beaumont.

Le territoire de la seigneurie fait partie, de 1672 à 1678, de la paroisse Notre-Dame de Québec et est desservi par des missionnaires. Le 30 octobre 1678, la paroisse correspondant à celle de Saint Michel est érigée canoniquement. Elle est alors connue sous le nom de Saint-Laurent-de-La Durantaye, puis renommée Saint-Michel-de-La Durantaye en 1698.

Au tournant du XVIIIe siècle, la paroisse ne compte ni église ni presbytère, contrairement aux seigneuries voisines. Une première chapelle est construite en 1702. Dix ans plus tard, des paroissiens cèdent à la fabrique un terrain pour la construction d'une église et d'un presbytère, constituant ainsi la base de l'ensemble paroissial de Saint-Michel. Une première église est construite en 1712 et 1713, puis une maison curiale en 1715. Les premières inhumations dans le cimetière actuel datent de cette époque. La première église est quant à elle remplacée par un nouveau lieu de culte érigé de 1732 à 1736.

En 1739, le presbytère est en mauvais état et le curé Joseph-Marie de La Corne de Chaptes (1714 1779) décide de le remplacer par le bâtiment actuel, ce qui est exécuté l'année suivante.

En 1790, le curé François-Joseph Deguise (1759-1835) entreprend la réfection du presbytère. L'immeuble est agrandi afin d'y loger une salle des habitants pour les hommes et les femmes. Cet agrandissement correspond à la section est du bâtiment, entre la deuxième et la troisième cheminée.

L'église est détruite par un incendie le 13 juin 1806. Une troisième église est donc érigée en 1806 et 1807 sur les murs de l'ancienne.

La grange à dîme actuelle aurait été construite vers le milieu du XIXe siècle et mesurait à l'époque une centaine de pieds de longueur.

En 1853 et 1854, le presbytère est mis au goût du jour afin de lui donner l'apparence d'une maison néoclassique québécoise. À cette époque, l'église étant jugée en mauvais état, il est décidé d'en construire une nouvelle. Commencée en 1857, son décor intérieur est réalisé de 1865 à 1872 selon les plans de l'architecte Joseph-Ferdinand Peachy (1830-1903). Le 8 août 1872, alors que les travaux de finition du décor sont encore en cours, la foudre frappe le clocher et l'immeuble est la proie des flammes. Il ne subsiste de l'église qu'une partie des murs de pierre. La reconstruction est immédiatement entreprise, encore selon les plans de Peachy, mais pour une église plus vaste que les précédentes. Le décor intérieur de ce cinquième lieu de culte, soit l'église actuelle, est achevé entre 1885 et 1889.

Au début des années 1920, la fabrique de la paroisse modernise le presbytère selon les plans de l'architecte Pierre Lévesque (1890-). Le presbytère acquiert alors son apparence actuelle à l'extérieur.

Vers 1983, la moitié nord-est de la grange à dîme est démolie. Les murs-pignons et la façade sud sont par la suite couverts de tôle.

Le presbytère de Saint-Michel et la grange à dîme sont vendus à la Municipalité de Saint-Michel-de-Bellechasse en 2017, tandis que le cimetière devient la propriété d'une corporation. L'année suivante, la paroisse de Saint-Michel est fusionnée avec neuf autres afin de former la nouvelle paroisse de Saint-Benoit-de-Bellechasse.

L'ensemble paroissial de Saint-Michel est classé site patrimonial en 2022.

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