Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Site patrimonial du Château-Beauce

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Chaudière-Appalaches

Municipalité :

  • Sainte-Marie

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Mission contemplative)
  • Patrimoine religieux (Mission hospitalière)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Non applicable

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (7)

Groupes associés (4)

Personnes associées (8)

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Inventaires associés (1)

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Carte

Description

Le site patrimonial du Château-Beauce est une ancienne propriété bourgeoise aménagée à partir de 1903. Le corps de bâtiment principal, construit en 1903 et 1904 et surhaussé en 1937, présente un plan presque rectangulaire, étroit et profond, comportant un soubassement en pierre, deux étages en brique peinte de couleur claire et un étage supplémentaire formé de la toiture en fausse mansarde couverte de tôle embossée. Son volume est caractérisé par ses nombreuses saillies, dont des oriels et une galerie latérale couverte. L'ancienne écurie, construite vers 1903 et surhaussée d'un étage vers 1932, s'élève derrière le corps principal. De plan rectangulaire, le bâtiment de deux étages et demi en brique peinte de couleur claire est surmonté d'un toit à deux versants droits couronnés de clochetons. Une galerie couverte longe l'étage supérieur du mur arrière. Une annexe, formant un L avec l'ancienne écurie, relie cette dernière et le côté sud-est du corps principal. Ce bâtiment en brique jaune, érigé en 1955, présente un plan rectangulaire à deux étages, incluant le soubassement, et il est coiffé d'un toit plat. Une autre annexe de brique jaune, construite en 1988 et présentant un plan en « L » à deux étages incluant le soubassement et à toit plat, est adossée à l'ancienne écurie et à l'annexe de 1955. L'ensemble est implanté en retrait de la voie publique, sur un terrain plat gazonné et planté d'arbres, sur lequel s'élèvent aussi une ancienne laiterie construite vers 1903 et agrandie par la suite, un autre petit bâtiment secondaire ainsi qu'une grotte en pierre aménagée pour abriter une statue religieuse. La propriété est située au cœur du noyau villageois de la ville de Sainte-Marie.

Ce bien est classé site patrimonial. La protection s'applique au terrain et à l'enveloppe extérieure des bâtiments et des dépendances ainsi qu'aux structures s'élevant sur celui-ci. Le château Beauce, soit le corps de bâtiment principal, est classé immeuble patrimonial, et cette protection s'applique tant aux éléments intérieurs qu'extérieurs du bâtiment.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Site patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2020-10-16
Prise d'effet : 2019-10-18

Catégories de conservation

  • 2 - Extérieur supérieur
  • 8 - Terrain supérieur

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement prorogé, 2019-10-17
  • Avis d'intention de classement, 2018-10-18
  • Ordonnance ministérielle échue, 2018-09-19
 
Inventorié --
 

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Valeur patrimoniale

Le site patrimonial du Château-Beauce présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Le corps principal est construit en 1903 et en 1904 comme résidence et bureau pour le notaire et homme d'affaires Georges-Siméon Théberge (1849-1940) et son associé, le notaire Damase-Éleusippe-Ernest Larue (mort en 1944), deux personnages significatifs de l'histoire de la Beauce. Parallèlement à ses activités de notariat, Théberge investit dans plusieurs projets et amasse une fortune considérable. Cette résidence, située au coeur du noyau villageois de Sainte-Marie, témoigne de leur succès et de leur place dans la société locale et régionale. La mission Notre-Dame-du-Rosaire est fondée en 1932 par les notaires Théberge et Larue, ainsi que par la soeur du premier, Marie-Georgiana Théberge. Les quatre premières Soeurs missionnaires de l'Immaculée-Conception s'installent dans l'ancienne écurie du château Beauce, réaménagée et agrandie pour l'occasion. L'ensemble de la propriété est cédée à cette communauté religieuse en 1944, à la suite du décès de Larue. La communauté en fait un centre de retraites fermées pour femmes. En 1967, la maison Notre-Dame-du-Rosaire est cédée à une autre communauté religieuse, les Oblates de Béthanie, qui en font leur monastère jusqu'en 2014.

Le site patrimonial du Château-Beauce présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. La demeure est un exemple représentatif de l'architecture résidentielle bourgeoise du tournant du XXe siècle, notamment par son emplacement au cœur de la communauté, ses dimensions imposantes et son ornementation élaborée. La maison s'inscrit également dans le courant éclectique. En effet, le recours à des contrastes de couleurs et de matériaux ainsi que l'utilisation d'un vocabulaire architectural inspiré de différentes époques, est typique de ce courant qui réunit divers éléments dans une recherche de monumentalité et d'effets visuels nouveaux. Le changement de fonction de cette propriété, qui accueille dès 1932 des religieuses, entraîne des modifications importantes aux bâtiments existants, comme le surhaussement de l'ancienne écurie en 1931 ou 1932 et l'ajout d'un étage à la résidence principale en 1937. Des annexes sont aussi érigées pour répondre aux besoins des communautés occupant la propriété. Elles sont réalisées de manière à s'harmoniser au bâtiment d'origine, notamment par leur volume et l'emploi de la brique de couleur claire. La valeur architecturale du château Beauce repose par ailleurs sur l'association avec des architectes connus, dont l'architecte montréalais Jean-Omer Marchand (1873-1936) et à son associé, l'américain Samuel Stevens Haskell (1871-1913), qui ont dessiné les plans d'origine. Marchand est notamment le premier architecte québécois et canadien à obtenir un diplôme de l'École des beaux-arts de Paris. Il s'associe à Haskell, qu'il a rencontré à Paris, dès son retour au Canada. Ils conçoivent plusieurs édifices importants à Montréal, dont le réaménagement de la chapelle du Grand Séminaire de Montréal (1903-1907) et la maison-mère des soeurs de la Congrégation de Notre-Dame (actuel collège Dawson, 1904-1906). Après la mort de Haskell, Marchand s'associe sporadiquement avec d'autres architectes, mais travaille principalement seul. Son oeuvre compte peu de bâtiments résidentiels.

Le site patrimonial du Château-Beauce présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur paysagère. Le château et ses dépendances sont implantés en retrait de la voie publique, sur un terrain plat, gazonné et planté d'arbres. Le terrain est bordé par une clôture métallique à fleurons, dont certaines sections sont fixées sur un muret. La propriété est située au cœur du noyau villageois de la ville de Sainte-Marie, à proximité de l'église paroissiale.

Source: ministère de la Culture et des Communications, 2020.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du site patrimonial du Château-Beauce liés à ses valeurs historique, architecturale et paysagère comprennent, notamment :
- son aménagement sur un terrain plat gazonné et planté d'arbres, au coeur du noyau villageois de la ville de Sainte-Marie;
- la présence du château Beauce, d'une ancienne écurie et d'une ancienne laiterie;
- les caractéristiques du château Beauce, dont le plan presque rectangulaire, étroit et profond, l'élévation de trois étages (incluant l'étage de la toiture en fausse mansarde), le soubassement, la galerie couverte, le large escalier en façade, la marquise de l'entrée principale supportée par des équerres ouvragées, les oriels, le tambour, la tour carrée et les autres saillies sur la toiture évoquant des échauguettes, la souche de cheminée, la brique du parement, la tôle embossée de la toiture, la pierre à bossage en granit du soubassement, ainsi que la pierre de taille lisse en calcaire, le bois et le métal des éléments ornementaux et architecturaux, les ouvertures (dont le portail principal doté d'une imposte à arc surbaissé, la porte en bois à panneaux et à vitrage de l'entrée latérale, les fenêtres rectangulaires, les fenêtres de plus petites dimensions du soubassement, les lucarnes à pignon et l'oeil de bœuf) de même que les éléments ornementaux, comme la corniche à motif de créneaux, les bandeaux, les chaînes d'angle, la platebande en encorbellement de l'entrée principale, les appuis de fenêtre (certains en saillie) et la crête de faîtage de l'oriel;
- les caractéristiques de l'ancienne écurie, dont son implantation à l'arrière de la résidence principale, le plan rectangulaire, l'élévation de deux étages, le toit à deux versants droits couronné de clochetons, la galerie couverte longeant l'étage supérieur du mur arrière, la souche de cheminée couverte de tôle, la brique de la même couleur que celle de la résidence, le porche, le tambour arrière, les fenêtres rectangulaires à imposte, ainsi que l'ornementation sobre (dont la corniche moulurée, les retours de corniche, les grandes consoles en bois soutenant la galerie et les appuis de fenêtre en saillie);
- les caractéristiques de l'ancienne laiterie transformée en garage, dont son implantation le long de la limite nord-ouest de la propriété, le plan irrégulier à saillie centrale, la toiture légèrement inclinée et la brique de la même couleur que celle de la résidence;
- la clôture métallique à fleurons bordant la propriété (certaines sections fixées sur un muret).

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Informations historiques

Le site patrimonial du Château-Beauce est aménagé dans un secteur ancien de la municipalité de Sainte-Marie qui s'organise principalement à partir du milieu du XIXe siècle autour de l'église paroissiale. Le village s'accroit à la fin de ce siècle et des professionnels s'y établissent, dont le notaire Georges-Siméon Théberge (1849-1940) qui y commence sa pratique en 1881. Il est associé à Damase-Éleusippe-Ernest Larue (mort en 1944) depuis au moins 1887. Parallèlement à ses activités de notariat, Théberge investit dans plusieurs projets et amasse ainsi une fortune considérable. La construction du château Beauce découle de sa volonté de faire ériger une résidence qui témoigne de son succès et de sa place dans la société locale et régionale. En 1903, Théberge acquiert un terrain à cette fin. La propriété sera notamment agrandie en 1927 par l'achat d'un terrain adjacent.

Le notaire confie la réalisation des plans de sa résidence à l'architecte montréalais Jean-Omer Marchand (1873-1936) et à son associé, l'américain Samuel Stevens Haskell (1871-1913). Marchand est notamment le premier architecte québécois et canadien à obtenir un diplôme de l'École des beaux-arts de Paris. Il s'associe à Haskell, qu'il a rencontré à Paris, dès son retour au Canada.

Un marché de construction est signé le 7 août 1903 entre Théberge et l'entrepreneur Joseph Couture (1850-1931) de Lévis à qui sont confiés les travaux de maçonnerie. Par ailleurs, les travaux exécutés s'éloignent parfois des plans dressés par les architectes. Par exemple, la galerie couverte est réalisée plus simplement que prévu.

Une écurie et une laiterie sont aussi érigées sur la propriété, probablement à la même époque que la résidence. La propriété aurait aussi dotée d'un aménagement paysager constitué d'essences d'arbres rares, d'allées, d'un grand jardin et d'une fontaine.

La mission Notre-Dame-du-Rosaire est fondée en 1932 par les notaires Théberge et Larue, ainsi que par la soeur du premier, Marie-Georgiana Théberge. Les quatre premières religieuses arrivent le 29 septembre de la même année et s'installent dans l'ancienne écurie, surélevée et réaménagée à la fin de 1931 ou au début de 1932. Le jour de l'arrivée des religieuses, un acte de donation à la communauté des Sœurs missionnaires de l'Immaculée-Conception est signé par les propriétaires du château Beauce, qui se réservent cependant l'usufruit de leur résidence jusqu'à leur décès, à l'exception du bâtiment aménagé pour les religieuses.

En 1937, le notaire Théberge prépare sa résidence à sa future vocation religieuse. Il fait alors surhausser d'un étage la maison pour l'aménagement de chambres. Les plans du surhaussement du bâtiment ont possiblement été préparés par l'architecte Jean-Berchmans Gagnon, originaire de Sainte-Marie. Les travaux auraient été exécutés par l'entrepreneur Irénée Giguère.

En avril 1943, plus de deux ans après le décès de Théberge, Larue se retire chez son neveu à Saint-Raymond. À la fin de l'été, des travaux sont réalisés pour adapter la maison aux retraites fermées. Entre 1944 et 1959, les religieuses auraient accueillies plus de 20 000 femmes et jeunes filles pour des retraites fermées. C'est dans ce contexte que la communauté fait agrandir le bâtiment par l'ajout, en 1955, d'une annexe reliant la maison et l'ancienne écurie, selon les plans de Gagnon.

En 1967, les Sœurs missionnaires de l'Immaculée-Conception cèdent la propriété aux Oblates de Béthanie, qui s'y installent la même année. En 1988, ces dernières font ériger une infirmerie derrière l'ancienne écurie. Les plans de cette nouvelle aile sont dressés par D'Anjou, Bernard et Mercier, architectes de Québec.

Les Oblates de Béthanie quittent leur monastère de Sainte-Marie à la fin de 2014. Le bâtiment est cédé à la Société Alzheimer Chaudière-Appalaches en 2015.

Le site patrimonial du Château-Beauce est classé en 2020. Le château Beauce est classé immeuble patrimonial au même moment.

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Emplacement

Region administrative :

  • Chaudière-Appalaches

MRC :

  • La Nouvelle-Beauce

Municipalité :

  • Sainte-Marie

Adresse :

  • 102, rue Notre-Dame Sud

Latitude :

  • 46° 26' 13.387"

Longitude :

  • -71° 1' 14.691"

Désignation cadastrale :

  • Lot 2 961 129

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Références

Notices bibliographiques :

  • BOUCHER, Benoît. « Sainte-Marie de Beauce ». Continuité. No 45 (1989), p. 20-26.
  • PÉRUSSE, Johanne. J.-O. Marchand, premier architecte canadien diplômé de l'École des beaux-arts de Paris, et sa contribution à l'architecture de Montréal au début du vingtième siècle. Université Concordia, 1999. 209 p.
  • PROVOST, Honorius. Sainte-Marie de la Nouvelle-Beauce. Québec, Société historique de la Chaudière, 1967. 625 p.

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