Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Sculpture (Chemin de croix de la chapelle du Grand Séminaire de Montréal)

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Autre(s) nom(s) :

  • Relief

Variante(s) du titre :

  • Chemin de croix

Région administrative :

  • Montréal

Date :

  • avant 1909 – vers 1909 (Production)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)
  • Patrimoine religieux (Mission contemplative)
  • Patrimoine religieux (Mission éducative)
  • Patrimoine religieux (Vie quotidienne)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie

Éléments associés

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Fait partie de :

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Images

Description

Le « Chemin de croix de la chapelle du Grand Séminaire » se compose de quatorze reliefs en stuc blanc qui relatent les épisodes de la Passion du Christ, depuis la condamnation (près du choeur, sur le mur est) jusqu'à la mise au tombeau (près du choeur, sur le mur ouest). Les personnages de chaque scène sont disposés en frise, plaçant les têtes à hauteur égale, et l'animation de chaque épisode se fait suivant le sens de lecture : de droite à gauche en descendant la nef pour les sept premières scènes, puis de gauche à droite en remontant vers le choeur.

Chaque station, accompagnée d'une croix en bois, est surmontée d'une croix en relief faite en pierre de Caen identique à celle des murs. Intégrés à l'architecture, les épisodes de la Passion du Christ complètent le décor du site patrimonial.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'inventaire : 2016.0494.10

Lieu de production :

  • Europe > France > Pays de la Loire > Angers

Dimensions :

  • Hauteur (Estimée / intégral) : 85 centimètre(s)
  • Largeur (Estimée / intégral) : 152 centimètre(s)

Matériaux :

  • Enduit

Médium :

  • Stuc

Type de fabrication :

Artisanal

Technique de fabrication :

  • Appliqué
  • Enduit
  • Moulé

Représentation iconographique :

  • Scène de la Passion

Signature :

  • Dans un cartouche en bas à droite : ROUILLARD STATUAIRE / ANGERS FRANCE

Sujet :

  • Religion

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Situé dans un immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2016-11-10
 
Inventorié --
 

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Informations historiques

Le « Chemin de croix de la chapelle du Grand Séminaire » appartient au décor de la seconde chapelle. En effet, inauguré en 1857, le Grand Séminaire voit les étudiants qui aspirent à la prêtrise affluer en grand nombre à la fin du XIXe siècle. En 1903, ce sont ainsi plus de 300 élèves qui étudient et vivent sur place, un chiffre qui demeurera similaire ou supérieur jusqu'aux années 1960. Les bâtiments doivent être agrandis en conséquence, et la chapelle bénéficie ainsi d'un chantier grandiose entre 1904 et 1907.

Pour cette seconde chapelle, les Prêtres font appel aux meilleurs artisans et commandent ainsi d'Europe les matériaux et oeuvres qui ornent le lieu où, quotidiennement et plusieurs fois dans une journée, prêtres et séminaristes se réunissent pour la liturgie. L'usage de ce lieu de culte, restreint aux prêtres et aux étudiants en théologie, explique certaines spécificités du lieu. Par exemple, la chapelle doit être digne et belle, sans être exubérante, afin de ne pas troubler la prière et la méditation intérieure. D'où un décor assez neutre, à l'instar des motifs uniquement géométriques des vitraux ou de la mosaïque au sol.

Auteur: Jean Rey-Regazzi, 2019

Le Chemin de croix lui-même, rare élément figuratif, est ainsi réalisé dans du stuc, un enduit d'un blanc imitant le marbre. Sa réalisation revient à des artisans statuaires d'Angers (France) à la tête de l'atelier de statuaire religieuse Bouriché-Rouillard, un des plus importants de France au tournant du XXe siècle. Henri Bouriché (1826-1906) avait déjà collaboré avec les Sulpiciens de Montréal par le passé : c'est lui qui a fourni les statues en bois du maître-autel de la basilique Notre-Dame en 1875. Pierre Rouillard (1853-1919) reprend l'atelier à partir de 1891 et signe ici nos reliefs.

Le Chemin de croix n'est pas encore en place lorsque la chapelle est inaugurée en 1907. Raymond Rouillard, frère de Pierre, démarchait pour lui à l'étranger, principalement en Amérique du Nord. Aux Archives Municipales de la ville d'Angers où sont déposées les archives de l'Atelier Bouriché-Rouillard, nous trouvons, dans les livres de Pierre Rouillard de 1909, mention de la livraison de ce chemin de croix « un chemin de croix sans cadres, bas relief, pour la chapelle du Grand Séminaire de Montréal (spécial) » pour la somme de 4560 francs.

Les quatorze stations du Chemin de croix représentent ainsi autant d'épisodes du Calvaire de Jésus, de son procès devant Ponce Pilate jusqu'à sa mise au tombeau, en passant bien entendu par sa crucifixion. Elles proposent aux fidèles des points d'arrêt pour la méditation tant sur les souffrances du Christ que sur la croix que chacun a à porter.

La composition serrée qui reprend le modèle des reliefs de marbre antiques donne à l'ensemble une grande solennité. Le Christ à travers ses épreuves apparaît tel un héros grec tout au long du fil narratif déroulé par les stations. La dixième station, « Jésus est dépouillé de ses vêtements », incarne cet idéal antique tant dans la composition que dans l'emprunt aux formes, aux costumes et aux corps qui renvoient à l'art gréco-romain. Depuis 2018, la chapelle du Grand Séminaire est ouverte au public et a bénéficié d'un chantier de restauration qui a permis notamment de rendre aux éléments sculptés, comme le Chemin de croix, leur pureté d'origine.

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Références

Mention de droits d'auteurs :

Pascale Bergeron © Univers culturel de Saint-Sulpice

Notices bibliographiques :

  • LITALIEN, Rolland, dir. Le Grand Séminaire de Montréal de 1840 à 1990 : 150 années au service de la formation des prêtres. Montréal, Éditions du Grand Séminaire de Montréal, 1990. 462 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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