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Parti Patriote

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Synthèse

Le Parti patriote est l'héritier idéologique du Parti canadien, créé vers 1806 et conduit par Louis-Joseph Papineau à partir de 1815. Le groupe se désigne sous le nom de Parti patriote à compter de 1826 pour afficher son ouverture aux partisans de langue anglaise. Majoritaires en Chambre à partir des élections de 1827, les patriotes sont dirigés principalement par des membres de la petite bourgeoisie professionnelle, dont les principaux porte-paroles sont Louis-Joseph Papineau, Wolfred Nelson, Denis-Benjamin Viger et Elzéar Bédard.

En 1834, les patriotes se dotent d'un Comité central permanent, qui structure leur mouvement et permet de coordonner l'action parlementaire des élus et celle extraparlementaire des comités de paroisses et de comtés. L'organisation patriote comprend également des associations de dames patriotiques notamment dans Deux-Montagnes et Richelieu. Afin de diffuser leurs idées, les patriotes bénéficient du soutien de journaux, au nombre desquels figurent La Minerve, The Vindicator, Le Canadien et L'Écho du pays. Les adhérents aux idées du Parti sont des membres de professions libérales, de petits marchands francophones et des habitants.

Les patriotes réclament une réforme des institutions politiques du Bas-Canada, qui sont contrôlées par l'élite coloniale et les marchands britanniques. Ils désirent concrètement un Conseil législatif électif, un Conseil exécutif responsable devant les élus, ainsi que le contrôle des subsides et de la liste civile par la Chambre d'assemblée. Les patriotes s'opposent à l'immigration massive de Britanniques dans la colonie, ainsi qu'au projet d'union entre le Haut et le Bas-Canada, qui traîne dans le paysage politique depuis 1810.

Réclamant des réformes politiques importantes, les députés patriotes exposent en 1834 leurs griefs dans les 92 Résolutions, qu'ils présentent au Parlement britannique. Londres répond en mars 1837 par les résolutions Russell, qui rejettent les réformes proposées et permettent au gouverneur d'utiliser les fonds publics sans l'assentiment de la Chambre d'assemblée. À la suite des résolutions Russell, la scission entre les modérés et les radicaux du parti s'avère incontournable, ces derniers affichant des positions de plus en plus anticléricales, antiseigneuriales et indépendantistes. Ces positions trouvent écho auprès d'une partie de la population, qui prend part aux manifestations organisées par le Comité central permanent du parti : pétitions, boycottage des produits britanniques et assemblées populaires. De leur côté, de jeunes patriotes radicaux forment l'Association des Fils de la Liberté, une organisation paramilitaire.

Après une échauffourée entre les Fils de la Liberté et le Doric Club, une association loyaliste, en novembre 1837, des mandats d'arrestation sont lancés contre 26 chefs patriotes. Des confrontations ont lieu en 1837 et 1838 entre les patriotes et l'armée britannique, renforcée par des volontaires loyaux. Les batailles de Saint-Denis-sur-Richelieu, de Saint-Charles-sur-Richelieu et de Saint-Eustache comptent parmi les affrontements les plus importants. Au cours de ces événements, Wolfred Nelson et Jean-Olivier Chénier s'illustrent par leurs actions.

En février 1838, les patriotes exilés aux États-Unis, dont Robert Nelson, proclament la république du Bas-Canada à Caldwell's Manor et recrutent des combattants qui se nomment les Frères chasseurs. L'offensive menée par Nelson en novembre 1838 est rapidement démantelée.

Le bilan des affrontements de 1837-1838 fait état, du côté des patriotes, de 298 morts et de 1 280 prisonniers. Parmi ces derniers, 12 sont pendus, 58 sont exilés en Australie et 8 aux Bermudes.

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Références

Notices bibliographiques :

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  • DICKINSON, John Alexander et Brian YOUNG. Brève histoire socio-économique du Québec. Sillery, Septentrion, 2003. 452 p.
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  • GREER, Allan. Habitants et patriotes : la Rébellion de 1837 dans les campagnes du Bas-Canada. Montréal, Boréal, 1997. 370 p.
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  • LAPORTE, Gilles. Patriotes et loyaux : leadership régional et mobilisation politique de 1837 et 1838. Sillery, Septentrion, 2004. 414 p.
  • SENIOR, Elinor Kyte. Les habits rouges et les patriotes. Montréal, VLB, 1997. 310 p.
  • SIMARD, Marc. Papineau et les Patriotes de 1837. Agincourt, La Société Canadienne du Livre Limitée, 1983. 71 p.

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