Ministère de la Culture et des Communications
Répertoire du patrimoine culturel du Québec

Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Sculpture (Saint Ignace de Loyola)

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Date :

  • après 1730 – avant 1770 (Production)
  • vers 1865 (Déménagement)
  • après 1900 – avant 1967 (Dorure)
  • après 1939 – avant 1957 (Restauration)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme)

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Beaux-arts > Sculpture

Éléments associés

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Description

Cette sculpture en ronde-bosse est en pin et dorée à la feuille. Elle représente saint Ignace de Loyola donnant la bénédiction. Il porte un surplis, une chasuble, une étole et un manipule. La chasuble est gravée en bas-relief de motif de broderie à la manière des religieuses de Québec du XVIIIe siècle.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'accession : 1982.850

Lieu de production :

  • Présumé : Amérique du Nord > Canada > Québec
  • Présumé : Europe > Italie

Dimensions :

  • Hauteur (Mesurée / intégral) : 37,5 centimètre(s)
  • Largeur (Mesurée / intégral) : 12 centimètre(s)

Matériaux :

  • Bois (Pin)

Technique de fabrication :

  • Sculpté
  • Doré

Représentation iconographique :

  • Broderies
  • Chasuble
  • Étole
  • Manipule
  • Saint Ignace de Loyola

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1967-10-04
 

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Valeur patrimoniale

La sculpture représentant saint Ignace de Loyola présente un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. L'oeuvre, réalisée par un artiste dont l'identité demeure inconnue à ce jour, témoigne des codes esthétiques de la sculpture sur bois au XVIIIe siècle. La sculpture en bois doré représente saint Ignace de Loyola (1491-1556), le plus important saint jésuite. Ignace de Loyola fonde la Compagnie de Jésus vers 1540 et en devient le premier supérieur général. Il est aussi connu pour sa rédaction d'un important ouvrage de méditation et de prière, « Exercices spirituels » (1548), à l'origine d'une spiritualité particulière au sein du catholicisme. La sculpture de l'église de Notre-Dame-de-Lorette le représente debout, portant les vêtements sacerdotaux (chasuble, étole et manipule) et adoptant une attitude de prédication. L'artiste a rendu minutieusement plusieurs détails, dont les riches broderies en relief ornant la chasuble ainsi que la figure du personnage, fidèle aux portraits les plus connus du saint. L'oeuvre rappelle l'importance accordée aux ouvrages sculptés dans les églises canadiennes à cette époque.

La sculpture présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Elle témoigne de la dévotion aux principaux saints jésuites dans les missions canadiennes dirigées par les pères de la Compagnie de Jésus. La sculpture fait partie d'un ensemble de cinq statuettes de saints jésuites conservées à la mission de Notre-Dame-de-Lorette, à Wendake. Cette dernière est fondée au XVIIe siècle près de Québec pour la communauté huronne-wendate. La sculpture représentant saint Ignace de Loyola fait possiblement partie d'un lot de statuettes produites au XVIIIe siècle par le même atelier. Leur provenance est cependant incertaine. Certains auteurs avancent que les œuvres auraient été fabriquées au Québec, soit par les Levasseur ou encore l'atelier des Ursulines. D'autres suggèrent plutôt une provenance européenne. Les statuettes auraient pu être distribuées par les pères de la Compagnie de Jésus dans leurs diverses paroisses et missions, afin d'encourager la dévotion aux saints jésuites. Outre celles de la mission de Notre-Dame-de-Lorette, des sculptures représentant ces saints sont conservées à divers endroits au Québec, notamment à Batiscan, qui est à l'origine une mission jésuite. Cette statuette de saint Ignace de Loyola perpétue la mémoire de la communauté fondatrice de la mission de Notre-Dame-de-Lorette, par ailleurs l'une des dernières missions canadiennes tenues par les Jésuites avant l'interdiction de séjour qui frappe la communauté au début du Régime britannique.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2020.

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Informations historiques

Cette sculpture en bois doré représentant saint Ignace de Loyola (1491-1556) est vraisemblablement réalisée en Europe durant le deuxième tiers du XVIIIe siècle par un artiste dont l'identité demeure inconnue à ce jour. Mesurant 37,5 cm de hauteur, elle fait partie d'un ensemble de cinq statuettes de saints jésuites conservées à la mission de Notre-Dame-de-Lorette, à Wendake.

Cette mission est fondée au XVIIe siècle près de Québec. En 1651, un groupe de 300 Hurons-Wendat fuyant les Iroquois se réfugient sur l'île d'Orléans sous la protection des Français. Ils rejoignent ensuite les Jésuites à la mission de Notre-Dame-de-Foy en 1668, mais, comme de nouveaux membres s'ajoutent constamment au groupe, la place vient rapidement à manquer. Le père Chaumonot (1611-1693) fonde alors la mission de Notre-Dame-de-Lorette en 1674, renommée L'Ancienne-Lorette en 1697 lorsque le groupe quitte le lieu pour s'établir à la nouvelle mission de la Jeune-Lorette (aujourd'hui Wendake). Une chapelle en bois est érigée en 1698 à Wendake grâce à un don de Mgr de Saint-Vallier (1653-1727). Cette dernière est remplacée par une église de pierre vers 1730.

La sculpture représentant saint Ignace de Loyola fait possiblement partie d'un lot de statuettes produites par le même atelier. Leur provenance est cependant incertaine. Certains auteurs avancent que les œuvres auraient été fabriquées au Québec, soit par les Levasseur ou encore l'atelier des Ursulines. D'autres suggèrent plutôt une provenance européenne. Les statuettes auraient pu être distribuées par les pères de la Compagnie de Jésus dans leurs diverses paroisses et missions, afin d'encourager la dévotion aux saints jésuites. Outre celles de la mission de Notre-Dame-de-Lorette, des sculptures représentant ces saints sont conservées à divers endroits au Québec, notamment à Batiscan, qui est à l'origine une mission jésuite. Cette statuette de saint Ignace de Loyola perpétue la mémoire de la communauté fondatrice de la mission de Notre-Dame-de-Lorette, par ailleurs l'une des dernières missions canadiennes tenues par les Jésuites avant l'interdiction de séjour qui frappe la communauté au début du Régime britannique.

Né dans une famille de la petite noblesse basque, dans le nord de l'Espagne, Ignace de Loyola mène d'abord une carrière militaire avant de se réorienter vers le sacerdoce à la suite d'une grave blessure. Après plusieurs années de retraite et d'études, il fonde la Compagnie de Jésus vers 1540 et en devient le premier supérieur général. Ignace de Loyola est aussi connu pour sa rédaction d'un important ouvrage de méditation et de prière, « Exercices spirituels » (1548), à l'origine d'une spiritualité particulière au sein du catholicisme. La sculpture de l'église de Notre-Dame-de-Lorette, initialement argentée à la feuille, le représente debout, portant les vêtements sacerdotaux (chasuble, étole et manipule) et adoptant une posture de prédication. L'artiste a rendu minutieusement plusieurs détails, dont les riches broderies en relief ornant la chasuble ainsi que la figure du personnage, fidèle aux portraits les plus connus du saint.

En 1862, l'église de Notre-Dame-de-Lorette est partiellement incendiée. Les membres de la paroisse réussissent toutefois à sauver la plus grande partie du mobilier et du trésor. Le lieu de culte est reconstruit trois ans plus tard selon le modèle de l'église précédente.

Les cinq statuettes de saints jésuites de Notre-Dame-de-Lorette sont dorées au cours du XXe siècle. La plupart des mains et des attributs des personnages sont restaurés entre 1940 et 1956.

La sculpture représentant saint Ignace de Loyola est classée en 1967, en même temps qu'un ensemble d'objets faisant partie du trésor de l'église de Notre-Dame-de-Lorette, classée dix ans plus tôt.

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Références

Contributeur de données :

Direction générale du patrimoine

Notices bibliographiques :

  • BARBEAU, Marius. Trésor des anciens Jésuites. Bulletin, 153. Ottawa, Musée national du Canada, 1957. 242 p.
  • Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999. 428 p.
  • DEROME, Robert et Madeleine LANDRY. L'art sacré en Amérique française : le trésor de la Côte-de-Beaupré. Québec, Éditions du Septentrion, 2005. 207 p.
  • GROS-LOUIS, Charlotte et Céline GROS-LOUIS. Église Notre-Dame-de-Lorette, Village-des-Hurons. Village-des-Hurons, Comité du musée ethnologique Arouanne, 1983. 19 p.
  • GROS-LOUIS, Charlotte et Céline GROS-LOUIS. La chapelle huronne de Lorette, 1730- 1980. s.l. 1980. 258 p.
  • MORISSET, Jean-Paul et Gérard MORISSET. Loretteville, Québec - Chapelle des Hurons. Rapport de l'inventaire des oeuvres d'art [document inédit], 1940. 139 p.

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