Lampe de sanctuaire
Type :
Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)
Région administrative :
- Capitale-Nationale
Date :
- après 1650 – avant 1675 (Production)
- vers 1730 (Déménagement)
- vers 1865 (Déménagement)
Période :
- Le Régime français (1534 à 1760)
Thématique :
- Patrimoine religieux (Culte)
Tradition religieuse :
- Christianisme (Catholicisme)
Classification :
- Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Objet religieux > Objet lié à l'Eucharistie
Patrimoine immobilier associé (1)
Patrimoine mobilier associé (1)
- Sculpture (Saint-Esprit) - Composante d'un même ensemble arbitraire
Groupes associés (1)
- Compagnie de Jésus (1625 – ) - Propriétaire
Personnes associées (2)
- Aubert de La Chesnaye, Charles (1632 – 1702) - Donateur(-trice) [Présumé(e)]
- Casot, Jean-Joseph (1728 – 1800) - Donateur(-trice) [Présumé(e)]
Description
Lampe de sanctuaire en argent massif de style Louis XIV, elle est ornée de têtes de chérubins en relief, de pots, de gerbes de fleurs, de godrons et de feuilles d'acanthe.
Elle est constituée d'une grande vasque circulaire dont la partie supérieure est plus grande que l'inférieure. Chacune porte trois têtes ailées, disposées en alternance avec des gerbes de fleurs et des fruits. Retenue par trois chaines au porte-chaine; les attaches qui maintiennent les chaines sont en forme de têtes ailées. Les motifs en reliefs sont polis, sur fonds mat, ce qui permet de les mettre en évidence. Un cartouche destiné en principe a recevoir les armes du donateur est resté vide.
Numéro de l'objet :
- Numéro d'accession : 1982.824
Lieu de production :
- Présumé : Europe > France
Dimensions :
- Diamètre extérieur (Mesurée / intégral) : 33,5 centimètre(s)
- Hauteur (Mesurée / intégral) : 26 centimètre(s)
Matériaux :
- Métal (Argent)
- Verre
Technique de fabrication :
- Présumé : Martelé
- Présumé : Ciselé
- Poli
- Repoussé
Représentation iconographique :
- Feuilles d'acanthe
- Fleurs
- Fruits
- Têtes ailées
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Classement | Objet patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications | 1967-10-04 |
Valeur patrimoniale
La lampe de sanctuaire présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Elle témoigne des débuts de la mission jésuite de Notre-Dame-de-Lorette, fondée dans le dernier quart du XVIIe siècle près de Québec pour la communauté huronne-wendate. La lampe rappelle une pratique courante à l'époque, selon laquelle divers dons sont faits aux missions pour encourager les prêtres dans leur travail apostolique. Réalisée en France entre 1650 et 1675, la pièce est acquise par l'homme d'affaires Charles Aubert de La Chesnaye (1632-1702), qui la donne aux Jésuites de Notre-Dame-de-Lorette. Possédant le monopole de la traite des fourrures ainsi que plusieurs seigneuries, Aubert de La Chesnaye est l'un des personnages les plus fortunés et les plus influents en Nouvelle-France au XVIIe siècle. La lampe de sanctuaire est conservée au fil du temps dans le lieu de culte de la mission. Figurant parmi plusieurs autres pièces d'orfèvrerie françaises des XVIIe et XVIIIe siècles acquises ou reçues par les Jésuites, l'oeuvre constitue l'une des pièces les plus anciennes du trésor de l'église de Notre-Dame-de-Lorette, à Wendake.
La lampe de sanctuaire présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. Son style très représentatif de l'orfèvrerie française du troisième quart du XVIIe siècle permet de dater la pièce, de même que les récits des prêtres fondateurs de la mission. Les poinçons sur la lampe étant effacés, son auteur demeure toutefois inconnu. La lampe en argent est ornée de motifs de fleurs et de fruits ainsi que de têtes ailées disposées à intervalles réguliers. Les motifs, en relief, sont polis et placés sur un fond mat, ce qui les met en valeur. La lampe de sanctuaire joue un rôle important dans les lieux de culte catholiques. Cet objet sert à indiquer la présence d'hosties consacrées dans le tabernacle, ce qui est considéré, par les catholiques, comme la présence réelle du Christ dans l'église. L'oeuvre témoigne de l'importance esthétique et symbolique des accessoires liturgiques.
Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2020.
Informations historiques
Cette lampe de sanctuaire en argent est vraisemblablement réalisée en France entre 1650 et 1675, puis utilisée à la mission de Notre-Dame-de-Lorette, en Nouvelle-France.
Cette mission est fondée au XVIIe siècle près de Québec. En 1651, un groupe de 300 Hurons-Wendat fuyant les Iroquois se réfugient sur l'île d'Orléans sous la protection des Français. Ils rejoignent ensuite les Jésuites à la mission de Notre-Dame-de-Foy en 1668, mais, comme de nouveaux membres s'ajoutent constamment au groupe, la place vient rapidement à manquer. Le père Chaumonot (1611-1693) fonde alors la mission de Notre-Dame-de-Lorette en 1674, renommée L'Ancienne-Lorette en 1697 lorsque le groupe quitte le lieu pour s'établir à la nouvelle mission de la Jeune-Lorette (aujourd'hui Wendake). Une chapelle en bois est érigée en 1698 à Wendake grâce à un don de Mgr de Saint-Vallier (1653-1727).
La lampe de sanctuaire est offerte par l'homme d'affaires Charles Aubert de La Chesnaye (1632-1702) aux Jésuites de Notre-Dame-de-Lorette durant les premiers temps de la mission. Les poinçons de l'orfèvre sur la lampe étant effacés, son auteur est inconnu. Son style très représentatif de l'orfèvrerie française du troisième quart du XVIIe siècle permet cependant de dater la pièce, de même que les récits des prêtres fondateurs de la mission. La lampe est ornée de motifs de fleurs et de fruits ainsi que de têtes ailées disposées à intervalles réguliers. Les motifs, en relief, sont polis et placés sur un fond mat, ce qui les met en valeur. L'oeuvre témoigne de l'attention particulière portée à l'ornementation des objets liturgiques, d'autant plus que la lampe de sanctuaire joue un rôle important dans les lieux de culte catholiques. Cet objet sert à indiquer la présence d'hosties consacrées dans le tabernacle, ce qui est considéré, par les catholiques, comme la présence réelle du Christ dans l'église.
Cette lampe est conservée au fil des siècles dans le lieu de culte de la mission. Selon une pratique courante à l'époque, il s'agit d'un don offert pour encourager les prêtres dans leur travail apostolique. Charles Aubert de La Chesnaye est par ailleurs l'un des personnages les plus fortunés et les plus influents en Nouvelle-France au XVIIe siècle, possédant le monopole de la traite des fourrures ainsi que plusieurs seigneuries.
La chapelle en bois érigée à Wendake à la fin du XVIIe siècle est remplacée par une église de pierre vers 1730. Celle-ci est partiellement incendiée en 1862. Les membres de la paroisse réussissent toutefois à sauver la plus grande partie du mobilier et du trésor, qui comprend par ailleurs un ensemble important de pièces d'orfèvrerie françaises des XVIIe et XVIIIe siècles. Le lieu de culte est reconstruit trois ans plus tard selon le modèle de l'église précédente.
La lampe de sanctuaire est classée en 1967, en même temps qu'un ensemble d'objets faisant partie du trésor de l'église de Notre-Dame-de-Lorette, classée dix ans plus tôt.
Références
Contributeur de données :
Direction générale du patrimoine
Notices bibliographiques :
- BARBEAU, Marius. Trésor des anciens Jésuites. Bulletin, 153. Ottawa, Musée national du Canada, 1957. 242 p.
- Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999. 428 p.
- GROS-LOUIS, Charlotte et Céline GROS-LOUIS. La chapelle huronne de Lorette, 1730- 1980. s.l. 1980. 258 p.
- LINDSAY, Lionel. Notre-Dame de la Jeune-Lorette en la Nouvelle-France : étude historique. Montréal, Cie de publication de la Revue canadienne, 1901. 319 p.
- MORISSET, Jean-Paul et Gérard MORISSET. Loretteville, Québec - Chapelle des Hurons. Rapport de l'inventaire des oeuvres d'art [document inédit], 1940. 139 p.