Chapelle du Cimetière-de-Saint-Jérôme

La chapelle du Cimetière-de-Saint-Jérôme est un bâtiment religieux, de tradition catholique, construit en 1887 et surélevé sur de nouvelles fondations en 1942. La chapelle en bois est dotée d'une nef de plan rectangulaire terminée par un choeur plus étroit à chevet plat. Elle est coiffée d'un toit à deux versants droits couvert de tôle. Un clocher surmonte le faîte avant du toit. La façade est percée d'une porte à panneaux à double vantail accessible par un escalier métallique à deux montées convergentes. Sous le palier de l'escalier se trouve une seconde porte donnant accès à la crypte. Le pignon est percé d'une rose et orné d'une frise d'arcatures. Les murs de la chapelle, dotés d'un parement en planches à clins, sont rythmés de contreforts et de fenêtres cintrées jumelées. La chapelle est située dans le cimetière catholique de la ville de Saint-Jérôme.

Ce bien est cité immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'enveloppe extérieure du bâtiment ainsi qu'aux intérieurs.

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Statut	Catégorie	Autorité	Date
Citation	Immeuble patrimonial	Municipalité (Saint-Jérôme)	2023-02-21
Statuts antérieurs Avis de motion de citation, 2022-12-20 Citation, 2005-04-19 Avis de motion de citation, 2005-02-15
Proposition de statut national non retenue	Immeuble patrimonial		2024-08-07
Statuts antérieurs Proposition de statut national, 2022-01-17

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La chapelle du Cimetière-de-Saint-Jérôme présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique reposant sur son association avec le curé Antoine Labelle. Ce dernier est l'un des personnages les plus importants de l'histoire des Laurentides, et sa dépouille mortelle est conservée dans la crypte de la chapelle. Visionnaire et ardent défenseur de la colonisation, le curé Labelle exerce son ministère à Saint-Jérôme à partir de 1868. Il milite pour le développement économique et industriel des Laurentides pour contrer l'exode de la population canadienne-française vers les États-Unis ou les provinces de l'Ouest canadien. En 1888, cet apôtre de la colonisation est nommé sous-commissaire au département de l'Agriculture et de la Colonisation dans le gouvernement d'Honoré Mercier (1840-1894). Quand Labelle meurt à Québec le 4 janvier 1891, c'est toute la province qui est en deuil. Des milliers de personnes, dont le premier ministre Mercier, l'honorable Wilfrid Laurier (1841-1919) et plusieurs ministres et autres personnages importants assistent à ses funérailles célébrées solennellement dans l'église de Saint-Jérôme. Sa dépouille mortelle est ensuite conduite dans la chapelle du Cimetière-de-Saint-Jérôme où est chanté un dernier « Libera » avant de le descendre dans la crypte.

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Les éléments caractéristiques de la chapelle du Cimetière-de-Saint-Jérôme liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :

À l'intérieur:

- les lambris d'appui en bois installés sur la partie inférieure des murs des élévations latérales surmontées de cimaises à lambris;
- les moulures décoratives insérées entre les étroites fenêtres jumelées;
- le revêtement en bois du plancher;
- le plancher du choeur surélevé par rapport à celui de la nef;
- les balustrades en bois et ses composantes séparant la nef du choeur;
- l'ornementation sobre et dépouillée de l'intérieur de la nef et du choeur comprenant une corniche à denticules au sommet des murs ainsi qu'une voûte en berceau continu lambrissée de planches en bois;
- le tombeau du maître-autel en bois;
- les deux groupes de bancs en bois séparés par une allée centrale;
- la crypte ainsi que ses composantes associées à son utilisation comme lieu d'inhumation du curé Antoine Labelle ainsi que les dépouilles de monseigneur Émile Dubois et d'autres prêtres;

À l'extérieur:

- son volume, dont ses petites dimensions, la nef de plan rectangulaire, le choeur plus étroit que la nef, le chevet plat, le toit à deux versants droits, le clocher surmontant le faîte en façade;
- ses matériaux, dont le parement en planche à clins, la tôle du clocher, le bois des éléments architecturaux (ouvertures, ornementation), le fer forgé de l'escalier à montées convergentes;
- ses ouvertures, dont la porte de la chapelle sans vitrage à double vantail, la porte de la crypte sans vitrage, les étroites fenêtres cintrées et jumelées, l'oculus garni d'une rosace en bois tourné;
- son ornementation, dont les contreforts, la frise en arcature de la façade, les chambranles de facture sobre (celui de la porte dessinant un tympan aveugle), les consoles de l'avant-toit, les colonnettes engagées du portail;
- son clocher, dont la base carrée, la chambre des cloches ouverte avec ses colonnettes, la flèche octogonale couronnée d'une croix;
- son escalier, dont les deux montées convergentes, la rampe à motifs en fer forgé;
- sa situation dans le cimetière catholique de la paroisse de Saint-Jérôme, à proximité d'arbres matures;
- sa localisation dans la municipalité de Saint-Jérôme.

Source: Ville de Saint-Jérôme, 2007 et 2023.

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La chapelle du Cimetière-de-Saint-Jérôme est construite en 1887 pour servir de petit lieu de culte dans le cimetière mais aussi pour abriter les dépouilles des prêtres de la paroisse.

En 1868, François-Xavier-Antoine Labelle (1833-1891) est nommé curé de la paroisse Saint-Jérôme-de-la-Rivière-du-Nord, où il officie jusqu'à sa mort. Dès son arrivée, le curé Labelle prend fait et cause pour sa région. Son principal désir est d'endiguer l'émigration canadienne-française vers les États-Unis en soutenant la colonisation des Laurentides. Afin d'appuyer les colons et leur difficile travail de défrichage, il milite pour un développement économique tous azimuts : les industries minière et forestière, les commerces et le tourisme. La création d'un réseau ferroviaire reliant Montréal et les Pays-d'en-Haut constitue l'une de ses premières grandes victoires. Il peut saluer l'arrivée du train du Nord à la gare de Saint-Jérôme en octobre 1876.

Avec la croissance de sa population, la paroisse de Saint-Jérôme commence à manquer d'espace dans l'étroit cimetière adjacent à l'église. Pour remédier à la situation, en 1878, la fabrique achète un terrain sur l'autre rive de la rivière du Nord, à moins de trois kilomètres de l'église. Elle y fait aménager un nouveau cimetière dont les plans sont dessinés par le curé Labelle lui-même. La bénédiction solennelle de ce cimetière n'a toutefois lieu qu'en octobre 1886.

Le curé Labelle veut doter le cimetière d'une chapelle mortuaire avec une crypte réservée à l'inhumation des prêtres de la paroisse. Une grande vente de charité est organisée afin d'en financer la construction. En 1887, les travaux sont confiés à un entrepreneur de la région, Siméon Monette. Adossée à la forêt, une petite chapelle de bois avec un toit à deux versants, surmonté d'un clocher, voit ainsi le jour. Le 3 novembre 1887, monseigneur Édouard-Charles Fabre (1827-1896) préside à l'exhumation de trois prêtres enterrés sous l'église de Saint-Jérôme. Leurs cercueils sont alors déposés dans la crypte de la nouvelle chapelle. À cette occasion, l'archevêque bénit les cercueils, la chapelle et le calvaire du cimetière.

Le 14 septembre 1888, la population de Saint-Jérôme est conviée à la première célébration de la fête du calvaire au cimetière, une tradition annuelle qui perdure encore aujourd'hui. Des centaines de personnes se rassemblent alors pour commémorer les défunts de l'année.

Le curé Antoine Labelle décède à Québec le 4 janvier 1891. Ses funérailles ont lieu en grande pompe à Saint-Jérôme. Un train spécial est nolisé, partant de Montréal. Selon les journaux de l'époque, une foule innombrable de 5 000 à 10¿000 personnes envahit le village des Laurentides, lequel compte alors moins de 3 000 habitants. Après la messe solennelle, la dépouille est transportée au cimetière en procession par un corbillard tiré par huit chevaux, suivis de six chars allégoriques. Le cercueil est déposé dans la crypte, dans une fosse creusée sous l'autel. Au total, 23 prêtres sont inhumés dans la chapelle, le dernier l'ayant été en 2006.

En 1942, la chapelle est surélevée afin de faciliter l'accès à la crypte. De 1977 à 1979, la chapelle subit des travaux de réfection. Jusqu'en 1990, la chapelle ouvre ses portes au public pour une messe les mercredis soir, durant la période estivale. Par la suite, elle n'est utilisée que de façon ponctuelle. Elle est aujourd'hui fermée au public.

En 2005, la Ville de Saint-Jérôme cite la chapelle.

Jusqu'en 2014, le cimetière ne cesse de s'agrandir, si bien que la chapelle occupe aujourd'hui une place plus centrale, entre le calvaire et la pietà, sur une longue allée nord-sud, la 2e Avenue.

Entre 2010 et 2020, l'état de la couverture entraîne des infiltrations d'eau qui endommagent l'intérieur de la chapelle. Une réfection de l'enveloppe extérieure a lieu en 2022 et 2023.

En 2023, la Ville de Saint-Jérôme modifie son règlement de citation pour inclure l'intérieur de la chapelle.

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