Moulin à eau de L'Isle-aux-Coudres
Type :
Patrimoine immobilier
Autre(s) nom(s) :
- Vieux moulin à eau Desgagné de l'Isle-aux-Coudres
Région administrative :
- Capitale-Nationale
Municipalité :
- L'Isle-aux-Coudres
Date :
- 1826 (Construction)
- 1920 (Rénovation)
- vers 1985 (Restauration)
Période :
- Le Régime britannique (1760 à 1867)
Thématique :
- Patrimoine industriel
Usage :
- Fonction industrielle, transformation de matières végétales et animales (Moulins à farine > Moulins à eau)
Groupes associés (1)
Personnes associées (2)
- Tremblay, Alexis - Occupant(e)
- Bouchard, Étienne - Occupant(e)
Patrimoine immatériel associé (2)
- Pratique traditionnelle du métier de meunier - Pratique exécutée
-
Meunerie artisanale
- Pratique exécutée
Carte
Description
Le moulin à eau de L'Isle-aux-Coudres est un moulin à farine construit en 1826. Le bâtiment en pierre de plan rectangulaire, à deux étages et demi, est coiffé d'un toit à deux versants droits. Il surplombe la rivière Rouge, à l'extrémité ouest de l'île, dans la municipalité de L'Isle-aux-Coudres, sur le même terrain qu'un moulin à vent.
Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain.
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Classement | Immeuble patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications | 1963-12-12 |
Catégories de conservation
|
|||
Proposition de délimitation | Aire de protection | Ministre de la Culture et des Communications | 1989-04-27 |
Valeur patrimoniale
Le moulin à eau de L'Isle-aux-Coudres présente un intérêt patrimonial pour ses valeurs historique et architecturale. Il est représentatif d'un type de bâtiment industriel, le moulin à farine. L'édifice en pierre est caractéristique des moulins à eau par son volume et par ses mécanismes. Les ouvertures distribuées de façon asymétrique reflètent la double fonction initiale du bâtiment : d'un côté se trouvait le logement du meunier et de l'autre, les mécanismes. Restauré dans les années 1980, ce moulin conserve toujours plusieurs éléments architecturaux d'origine. Par ailleurs, ce moulin à eau érigé au bord de la rivière Rouge, sur un grand terrain dégagé, côtoie un moulin à vent construit quelques années plus tard. Leur présence simultanée permettait de profiter au maximum des sources d'énergie disponibles, l'eau et le vent. Ce cas est unique au Québec.
Le moulin à eau de L'Isle-aux-Coudres présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur technologique. La meule est actionnée grâce à la force exercée par l'eau sur une roue à aubes. Le moulin possède encore tous ses mécanismes et est maintenu fonctionnel. Le barrage et le canal d'amenée en bois existent toujours. Le moulin permet ainsi de se familiariser avec une technologie ancienne et un savoir-faire traditionnel et évoque le mode de vie des meuniers du XIXe siècle au Québec.
Le moulin à eau de L'Isle-aux-Coudres présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur historique en tant que témoin du régime seigneurial. Ce moulin est dit « banal », car le régime seigneurial impose aux seigneurs l'obligation de construire un moulin pour leurs censitaires, qui doivent y faire moudre leur grain et payer en retour un droit de mouture, nommé droit de banalité. Le moulin est parfois affermé contre le paiement de rentes annuelles, mais les seigneurs conservent leur droit de banalité. Au début du XIXe siècle, malgré les risques de la traversée par bateau, les habitants de L'Isle-aux-Coudres doivent souvent aller à Baie-Saint-Paul ou aux Éboulements pour moudre leur grain, le premier moulin à vent bâti sur cet emplacement ne suffisant plus à la demande. Le moulin à eau, construit en 1826, répond aux requêtes pressantes qu'ils adressent au seigneur, le Séminaire de Québec. Alexis Tremblay supervise l'ensemble des travaux, dont l'aménagement d'une amenée d'eau du ruisseau des Pruches et de la rivière de la Mare vers le moulin, le débit de la rivière Rouge étant insuffisant à son bon fonctionnement. Il en assume aussi les coûts et, en contrepartie, le Séminaire lui accorde la jouissance du moulin jusqu'en 1840. Tout laisse croire qu'il l'exploite jusqu'en 1850, date à laquelle le Séminaire se défait de sa propriété. D'une part, ce moulin constitue donc un souvenir tangible du régime seigneurial à L'Isle-aux-Coudres. D'autre part, sa présence rappelle l'importance que revêtaient les moulins pour les habitants de l'île.
Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.
Éléments caractéristiques
Les caractéristiques du moulin à eau de L'Isle-aux-Coudres liés à ses valeurs historique, architecturale et historique comprennent, notamment :
- sa situation en milieu rural, dans un site champêtre près de la rivière Rouge;
- la déclivité du sol;
- la proximité du moulin à vent de L'Isle-aux-Coudres, également classé;
- les éléments de son mécanisme intérieur, dont les roues, les engrenages, les meules, le bluteau, la potence, la moulange, la trémie, l'auget, le baille-blé et l'archure;
- les éléments de son mécanisme extérieur, dont le barrage et l'amenée d'eau en bois;
- le volume du bâtiment, dont le plan rectangulaire, l'élévation de deux étages et demi et le toit à deux versants droits;
- les matériaux, dont la maçonnerie en pierre, la cheminée en pierre dans un mur pignon, les tirants de fer, le toit et les pignons en bardeaux de cèdre;
- les ouvertures peu nombreuses, dont une lucarne à l'avant et une à l'arrière, une porte à l'avant et une dans le mur pignon droit, une petite porte dans le toit et une autre dans le mur pignon gauche.
Informations historiques
Le moulin à eau de L'Isle-aux-Coudres est construit en 1826, à la suite d'une permission accordée l'année précédente par le seigneur, le Séminaire de Québec, afin de répondre aux requêtes pressantes des habitants de l'île. Au début du XIXe siècle, les insulaires devaient souvent traverser à Baie-Saint-Paul et aux Éboulements pour moudre leur grain, le premier moulin à vent bâti à cet emplacement appelé pointe de l'Islet, en fonction depuis 1762, ne suffisant plus à la demande.
Ce moulin est dit « banal », car le régime seigneurial impose aux seigneurs l'obligation de construire un moulin pour leurs censitaires, qui doivent y faire moudre leur grain et payer en retour un droit de mouture, nommé droit de banalité. Le moulin est parfois affermé contre le paiement de rentes annuelles, mais les seigneurs conservent leur droit de banalité. À L'Isle-aux-Coudres, Alexis Tremblay supervise l'ensemble des travaux, dont l'aménagement d'une amenée d'eau du ruisseau des Pruches et de la rivière de la Mare vers le moulin, le débit de la rivière Rouge étant insuffisant à son bon fonctionnement. Il en assume aussi les coûts et, en contrepartie, le Séminaire lui accorde la jouissance du moulin jusqu'en 1840. Tout laisse croire qu'il l'exploite jusqu'en 1850, date à laquelle le Séminaire se défait de sa propriété.
Dès lors, plusieurs meuniers s'y succèdent. Au tournant du siècle, Étienne Bouchard le transforme en moulin à scie et, en 1920, des travaux de rénovation y sont exécutés. Un étage s'ajoute, la maison est rehaussée, un poulailler est greffé au mur pignon sud-est et quelques annexes sont construites à l'arrière ainsi qu'une boutique de forge. Vers 1945, le moulin ne fonctionne plus que de manière ponctuelle et cesse d'être en activité quelques années plus tard.
Le moulin à eau de L'Isle-aux-Coudres est classé en 1963 et restauré dans les années 1980. Ouvert au public depuis 1982, il constitue en 1996, avec le moulin à vent également classé, l'Économusée de la meunerie.
Emplacement
Region administrative :
- Capitale-Nationale
MRC :
- Charlevoix
Municipalité :
- L'Isle-aux-Coudres
Adresse :
- 36, chemin du Moulin
Lieux-dits :
- Saint-Bernard-sur-Mer
- Saint-Louis-de-l'Isle-aux-Coudres
Latitude :
- 47° 22' 22.4"
Longitude :
- -70° 23' 57.6"
Désignation cadastrale :
- Lot 6 251 856
Références
Notices bibliographiques :
- Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
- DIONNE, Pierre-Yves. Le moulin à vent Desgagné de L'Île-aux-Coudres. Québec, Université Laval, 1981. 52 p.
- GAUTHIER, Serge et Norman PERRON. Histoire de Charlevoix. Les Régions du Québec, 14. Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, 2000. 391 p.
- LAMBERT, Serge et Caroline ROY. Charlevoix, une histoire d'appartenance. Québec, Les Éditions GID inc., 2001. 187 p.