Chalet Cochand

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Entre 1895 et 1902, Jeanne Lemoine achète des lots situés sur le 7e rang dans le canton de Wexford et y ouvre une auberge. Le train du Canadien Pacifique s'arrête à la petite gare de Ste-Marguerite-Station, à environ 3km de l'auberge. James Robinson acquiert le bâtiment en 1909 qui prend le nom de Minnetaka Cottage.

Émile Cochand, jeune champion de ski en Suisse, s'établit à Ste-Agathe en 1911 pour enseigner le ski. Il se marie avec Léa Berger en 1914. Le couple convient avec James Robinson de louer l'auberge et le site de 500 acres, qu'ils achètent un an plus tard pour la somme de 500$.

L'auberge compte une vingtaine de chambres. Pour rassasier les skieurs après leur randonnée, Léa Cochand leur sert sa célèbre fondue au fromage, une spécialité du Chalet, dont la tradition se perpétue dans les Laurentides.

Après la guerre, le Montreal Ski Club établit ses quartiers d'hiver au Chalet. Ses membres organisent sur le mont Baldy le Championnat de l'est du Canada qui attire une foule de spectateurs.

En 1920, un incendie détruit le bâtiment de l'auberge, ne laissant que la structure de la cheminée. Cochand se remet à l'ouvrage. Il fait ériger un tout nouveau complexe qui compte une école de ski, 2 tremplins pour le saut, 55 milles de sentiers de randonnée et des pistes pour la luge. Avec la popularité croissante de l'auberge, la famille Cochand s'installe dans un chalet suisse, de l'autre côté du chemin. Une boutique est aménagée pour la vente d'articles du pays.

Pour attirer les touristes américains, Émile Cochand regroupe les hôteliers dans la Laurentian Resorts Association. L'organisme sollicite les dirigeants du Canadien Pacifique pour mettre en service des trains de neige, comme l'a fait le Canadien National. Les skieurs affluent dans les Laurentides.

Cochand crée avec des hommes d'affaires anglophones le Laurentian Cross-country Ski Club. Les skieurs établissent leurs quartiers d'hiver au chalet Cochand en 1933. 3 ans plus tard, l'hôtel accueille en moyenne 70 clients par jour.

C'est un téléski en J, le premier du genre au Canada, qui amène les skieurs au sommet des pentes du mont Cochand à la fin des années 1930. Une seconde côte, la Hill 60, est aménagée de l'autre côté du chemin.

Durant la Deuxième Guerre mondiale, des membres du 21e régiment blindé participent à des leçons organisées de ski, sous la direction de l'instructeur Hans Faulkner et d'autres skieurs de grande renommée.

En 1947, une première patrouille de ski est formée et Pierre Cochand, qui occupe le poste de chef instructeur de l'école, conçoit un brancard monté sur skis. On assiste à l'électrification des remonte-pentes. Louis Cochand, accrédité de l'école de ski de Jack Ettinger en Suisse, forme l'Alliance des moniteurs de ski du Canada et devient l'examinateur en chef.

À la fin des années 1940, Émile vend son entreprise à ses fils Louis et Émile junior.

Au milieu des années 1960, devant l'avènement de nouvelles stations de ski qui investissent dans les équipements les plus novateurs, les frères Cochand ne sont plus en mesure de faire face à leurs obligations financières. La clientèle se disperse et l'arrivée de l'autoroute vers les Laurentides permet aux skieurs de se rendre plus loin, plus rapidement.

En 1966, la compagnie O'Hare de Chicago achète l'hôtel, ses dépendances et les 43 acres de terrains. La transaction comprend aussi, de l'autre côté de la voie publique, un chalet suisse de 3 étages et les 4 acres environnant le lac Lucerne.

Yvan Coutu se porte acquéreur du Centre de ski et de l'hôtel en 1970 dans le but d'en faire une base de plein air familiale. L'auberge Yvan Coutu devient le précurseur des camps de neige et des classes vertes pour les jeunes écoliers. Divers propriétaires se succèdent jusqu'à ce que l'auberge soit démolie en 1986. Depuis, la route 370 passe en partie sur l'emplacement du Chalet Cochand.

Documentation
Société d'histoire de Ste-Marguerite-du-Lac-Masson et de l'Estérel

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