Pentes 40-80

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Sainte-Adèle est reconnue pour la beauté de ses paysages, ses lacs et ses rivières. Érigés sur un territoire datant de l'ère précambrienne, les montagnes et les rochers s'étalent à perte de vue. Au milieu du 19e siècle, une parcelle de village embryonnaire prend forme en haut de la côte Morin, entre le lac Rond et la nouvelle église érigée en 1852.

Au cœur du village de Sainte-Adèle, sur le grand rocher situé tout en haut de la montagne, un tremplin pour le saut à ski est aménagé à la fin des années 1920. Dans les années 1920, l'arrivée des skieurs dans les Laurentides transforme peu à peu à peu le territoire de forêts parsemé de terres agricoles, de maisons de ferme, de moulins et d'industries artisanales. L'apparition du ski prolonge la saison touristique et assure la rentabilité aux auberges et hôtels,

En 1939, Irene Maud Hutchings, épouse de Thomas G. Potter, un agent de courtage de Montréal, achète l'hôtel de la Maison blanche et le site tout autour, dont la montagne de la côte 80. L'année suivante, le couple investit plus de 250 000 $ dans le déboisement et l'élargissement de la côte 80 et l'installation d'un remonte-pente mu par un moteur diesel. Le couple aménage une autre pente soit la côte 40. La réputation de centre se répand au Canada ainsi qu'aux États-Unis.

Les Potter décident de concurrencer avec les dirigeants de centre de ski qui font monter le coût d'accès aux remonte-pentes de 1,00 $ à 1,25 $, par jour. Ils réduisent les coûts à 50 sous pour les adultes et à 25 sous pour les enfants. Question de promouvoir le ski, l'activité est gratuite en semaine pour les gens du village. La guerre des prix s'enflamme.

Trois nouveaux remonte-pentes s'ajoutent en 1943 au même moment où l'école de ski voit le jour. Le programme est d'abord sous la gouverne d'Hans Falkner, qui a enseigné dans les Alpes puis, en 1945, de l'Autrichien Benno Rybizka. Six moniteurs sont également à pied d'œuvre aux Côtes 40-80, dont le champion skieur Viateur Cousineau.

En 1947, le site est vendu au consortium dirigé par Vernon Cardy, qui possède déjà des hôtels aux États-Unis et au Québec dont le St-Margaret Lodge et l'Alpine Inn, tous deux situés près de la gare ferroviaire Sainte-Marguerite.

Vernon multiplie la promotion. En 1952, il invite les membres de l'équipe canadienne des Jeux olympiques d'hiver à Oslo, en Norvège, à démontrer leur habilité sur les côtes 40-80.

Le Club de ski de Sainte-Adèle sollicite les Commissions scolaires francophone et anglophone, le Conseil de ville, la Chambre de commerce ainsi que les instructeurs des hôtels de Sainte-Adèle afin que le ski s'inscrive au cursus scolaire du primaire. En 1954, plus de 250 jeunes se rendent chaque lundi après-midi à la côte 40 afin de suivre les cours dispensés par les moniteurs qualifiés de l'Alliance des moniteurs de ski du Canada.


Le 10 juillet 1957, un groupe dirigé par Roger Couillard acquiert le centre de ski. Le Ste-Adèle Lodge devient alors l'hôtel Montclair. Les propriétaires investissent dans l'amélioration des pentes, réparent et nivellent les terrains et installe un nouveau téléski pour desservir trois nouvelles pistes, dont la «Bois-Joli» qui contourne le flanc de la montagne. L'arrivée de l'autoroute des Laurentides en 1964 permet aux automobilistes de s'aventurer encore plus loin vers le Nord. L'achalandage diminue et cinq ans plus tard, le domaine est progressivement morcelé. La ville de Sainte-Adèle acquiert une bonne partie du site et continue d'opérer les pentes de ski.

Le chalet de ski est démoli en 2009.

Documentation
Archives de la Société d'histoire et de généalogie des Pays-d'en-Haut
Archives du Musée du ski des Laurentides
Lachapelle, Lucien, Rétrospective de 1945 à 1966. Recueil de chroniques Associations, École de ski, Clubs de ski, Stations de ski, Villages de ski. Un peu d'histoire, Société d'histoire des Pays-d'en-Haut, 1986.

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