Ministère de la Culture et des Communications
Répertoire du patrimoine culturel du Québec

Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Vieux-Cap-Rouge

Images

Description

Le Vieux-Cap-Rouge, un territoire correspondant au secteur qui s'est développé au XIXe siècle de part et d'autre de la rivière du Cap Rouge, entre la colline de Québec et le plateau ouest de Cap-Rouge, à la rencontre de la rue Provancher avec la côte de Cap-Rouge, qui se poursuit sur la rue Saint-Félix.

Ce secteur fait aujourd'hui partie de l'arrondissement Sainte-Foy–Sillery–Cap-Rouge de la ville de Québec

Haut de la page

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Désignation Lieu historique Ministre de la Culture et des Communications 2025-10-23
 
Dossier initié par le ministre - fermé Site patrimonial 2024-07-15

Statuts antérieurs

  • Dossier initié par le ministre
 

Haut de la page

Valeur patrimoniale

Ce lieu historique est désigné pour les motifs suivants:

Lieu d'établissement ancien et propice aux activités maritimes, Cap-Rouge est stratégiquement situé à l'embouchure de la rivière du même nom. Son territoire, compris entre la colline de Québec à l'est et le plateau ouest de Cap-Rouge, est d'abord fréquenté par les Autochtones durant leurs déplacements saisonniers. Puis, les Français y aménagent Charlesbourg-Royal, le premier établissement français en Amérique, de 1541 à 1543. Par la suite, le lieu se fait de plus en plus rural, avec ses fermes et ses moulins dans le domaine de la seigneurie de Gaudarville. Au début du XIXe siècle, le secteur se transforme alors que le commerce du bois prend son essor. Son anse devient dès lors un important lieu de réception, de transformation et d'expédition du bois, notamment vers l'Angleterre. Pendant cette période, les seigneurs concèdent des lots sur les trois tracés fondateurs que sont le chemin de Sainte-Foy (côte de Cap-Rouge), le chemin de Saint-Augustin (rue Saint-Félix) et la route du Moulin (rue Provancher). Un noyau villageois prend progressivement forme entre 1840 et 1870 avec la construction de plusieurs maisons ouvrières et d'une église paroissiale. Le développement économique du lieu se poursuit avec l'essor de l'industrie manufacturière pendant la deuxième moitié du XIXe siècle. La poterie de Cap-Rouge, qui prend la relève du commerce du bois à partir de 1860, est le principal employeur de la communauté. Sa production est vendue partout au Québec. À partir des années 1960, le territoire de Cap-Rouge s'urbanise et le noyau villageois est graduellement encerclé par de nouvelles constructions. Des efforts de conservation et de mise en valeur sont alors déployés pour préserver le caractère unique de cet ancien village. Le Vieux-Cap-Rouge, dont la position stratégique est déterminante au fil des siècles, présente ainsi une profondeur historique remarquable à l'échelle du Québec en regard des événements qui s'y sont déroulés.

Haut de la page

Informations historiques

Fréquenté par les Autochtones dès 3 000 ans avant aujourd'hui (AA), le secteur correspondant au Vieux-Cap-Rouge est le théâtre de l'établissement de la première colonie française en Amérique du Nord. Le 23 août 1541, Jacques Cartier et quelques centaines de personnes fondent l'établissement de Charlesbourg-Royal, à l'embouchure de la rivière du Cap Rouge. Cartier fait alors construire deux forts comprenant des corps de logis. À la fin du mois de mai 1542, Cartier ordonne le retour en France. Jean-François de La Rocque de Roberval, lieutenant-général du Canada, investit les installations de Charlesbourg-Royal en juillet 1542, qu'il renomme France-Roy. À l'été 1543, La Rocque de Roberval est rappelé en France, abandonnant ce premier établissement français en Amérique du Nord.

Le peuplement européen du secteur reprend avec la concession des seigneuries de Maur en 1647 et de Gaudarville en 1652, de part et d'autre de la rivière du Cap Rouge. Le secteur correspondant au Vieux-Cap-Rouge se retrouve alors dans l'emprise du domaine de la seigneurie de Gaudarville. Il est traversé par le chemin du Roy (maintenant la côte de Cap Rouge et la rue Saint-Félix) à compter des années 1660. Vers 1780, le chemin du Moulin (aujourd'hui la rue Provancher) est aménagé pour relier le moulin seigneurial, édifié en 1778, donnant ainsi naissance au troisième tracé fondateur de la localité. Le territoire correspondant au Vieux Cap Rouge demeure néanmoins un lieu de transit pour encore quelques décennies.

Le secteur se développe graduellement entre 1825 et 1850, alors qu'un hameau se forme près de l'intersection du chemin menant au moulin et de la côte de Cap Rouge. Vers 1825, le seigneur Michel-Louis Juchereau Duchesnay entreprend la concession des terres de son domaine. Parallèlement, le commerce du bois prend son essor, entraînant une croissance des activités économiques. Les deux rives de la rivière du Cap Rouge sont d'ailleurs unies par un pont de bois en 1840. Une briqueterie est également en activité le long de la rivière.

Dans la décennie de 1850, le hameau se densifie pour prendre la taille d'un village. C'est vraisemblablement l'installation en bordure du fleuve de la compagnie Cap Rouge Pier and Wharf en 1853 qui entraîne l'établissement d'un nombre plus important de travailleurs. Le seigneur Antoine Juchereau Duchesnay poursuit alors la subdivision du domaine en octroyant une vingtaine de concessions en 1854. S'ajoutent au cœur du hameau l'église Saint-Félix, en 1859, puis d'autres concessions jusqu'en 1866. Le secteur prend alors sa configuration actuelle. Certaines de ces maisons subsistent encore aujourd'hui.

Au moment où le commerce du bois s'essouffle, une nouvelle industrie s'installe entre la rivière et la rue Saint-Félix. Il s'agit de la poterie de Cap-Rouge, qui produit une large gamme d'objets utilitaires en terre cuite. La briqueterie Delisle est aménagée également dans le secteur. En 1872, la municipalité de la paroisse de Saint-Félix-du-Cap-Rouge est créée, conférant ainsi à la localité sa première institution civile.

Au tournant du XXe siècle, des bâtiments situés en bordure de la rivière sont expropriés puis démolis pour faire place aux chevalets du tracel, un viaduc ferroviaire complété en 1913. Au cours des décennies suivantes, l'anse de Cap-Rouge attire un nombre croissant d'estivants, qui construisent sur la rive de petites résidences secondaires et autres lieux de villégiature.

Dans les années 1960, les terres agricoles entourant le Vieux Cap-Rouge cèdent leur place à la banlieue de Québec. Le noyau villageois se trouve ainsi encerclé par les nouveaux ensembles résidentiels et les infrastructures de service.

De nos jours, le Vieux Cap-Rouge se distingue de la banlieue environnante par son ambiance villageoise.

Haut de la page

Emplacement

Region administrative :

  • Capitale-Nationale

MRC :

  • Québec

Municipalité :

  • Québec

Adresse :

  • côte de Cap-Rouge
  • rue Provancher
  • rue Saint-Félix

Haut de la page

Gouvernement du Québec

© Gouvernement du Québec, 2024