Bibliothèque Jacqueline-De Repentigny

La bibliothèque Jacqueline-De Repentigny est localisée à peu près au milieu du territoire de l'arrondissement de Verdun, dans un secteur résidentiel de duplex. Le pavillon de deux étages qui l'abrite est implanté sur un terrain plat, à la tête du parc Wilson, voué aux activités sportives et récréatives de plein air, et en retrait de la rue Bannantyne. Précédée d'un perron à double volée, l'entrée principale est située dans l'axe de l'édifice, dans un corps central largement vitré et légèrement plus haut que les corps latéraux, opaques. Les faces latérales sont percées de deux bandeaux de fenêtres, l'un éclairant le sous-sol, l'autre le bel étage, tandis que celle donnant sur le parc est semblable à celle sur rue. L'ensemble du bâtiment est enveloppé de panneaux préfabriqués en béton blanc, à l'exception du soubassement de couleur terreuse. Leur traitement architectural varie suivant les façades : les latérales sont plus tectoniques, chaque colonne de l'ossature étant exprimée par un relief en plus des joints entre les panneaux.

L'étage principal est occupé par un grand hall et la section des adultes de la bibliothèque municipale. Située à l'arrière, la salle de lecture est éclairée par une grande et haute baie donnant sur le parc, de même que par de minces fenêtres situées immédiatement sous le toit. Elle est flanquée de chaque côté de salles plus basses réservées aux rayonnages en accès libre. Le grand hall d'entrée inondé de lumière sert de salle d'exposition.

Le sous-sol à demi enterré abrite la section des jeunes située sous la salle de lecture des adultes ainsi que par la salle Canadiana vouée à la généalogie et à l'histoire, des espaces qui donnent sur un hall desservant par ailleurs un auditorium et des locaux de service, telles les toilettes. Une seconde entrée et un escalier positionnés du côté de l'avenue Brown permettent d'y accéder directement à partir de la rue.

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Statut	Catégorie	Autorité	Date
Inventorié	--

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La bibliothèque Jacqueline-De Repentigny édifiée en tant que centre culturel de Verdun est l'un des deux monuments commémoratifs de la région administrative de Montréal financés dans le cadre du programme du Centenaire de la Confédération canadienne initié par le gouvernement fédéral en 1961.

En janvier 1964, entre en vigueur la Loi pour collaborer à la célébration du Centenaire de la Confédération canadienne votée par l'Assemblée nationale le 3 juillet 1963, permettant au Secrétariat de la province de conclure des ententes afin de réaliser des projets commémoratifs, notamment des centres culturels. Dans la foulée, les municipalités sont invitées à introduire des propositions.

Au cours de l'automne 1964, la Cité de Verdun fait part de son intention au Secrétariat de la province de soumettre le projet d'un centre culturel. Le programme de l'édifice comprend une bibliothèque, avec une section pour adultes et une autre pour enfants, des locaux de service, une salle de conférence, une salle polyvalente divisible en deux et un hall pouvant servir de salle d'exposition.

Pour la localisation du nouvel équipement, le choix est limité, le territoire de Verdun étant densément bâti. Aussi, pour le construire est choisie l'extrémité sud du terrain de jeux Wilson, en bordure de la rue Bannantyne, un emplacement qui a l'avantage d'être situé à proximité de deux églises et de trois écoles.

En octobre 1965, l'esquisse du projet dessiné par l'architecte Joseph-Armand Dutrisac est acceptée par le comité provincial du Centenaire et illustrée dans l'ouvrage intitulé « Les Projets du Centenaire au Québec/Québec Centenial Projects » publié par le Secrétariat de la province en novembre. Il y est précisé que le hall d'entrée ouvrira sur une vaste salle de lecture destinée aux adultes et flanquée de chaque côté des rayonnages, alors que la bibliothèque des enfants est située au sous-sol, de même que deux salles de conférence.

Au début de 1966, l'appel de soumissions en vue de la construction est lancé. Les travaux confiés à J. R. Robillard débutent en avril pour se terminer en janvier 1967. Le 25 mai, le centre culturel est inauguré en présence de nombreux dignitaires et, à cette occasion, la plaque commémorative en bronze du Centenaire est dévoilée.

En 2017, la bibliothèque du centre culturel de Verdun est baptisée en l'honneur de Jacqueline De Repentigny (1917-2014) qui a laissé sa marque en éducation et en services à la communauté.

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Inventaire des projets du Centenaire de la Confédération canadienne réalisés au Québec (2014 - 2019)
DOCOMOMO Québec

La valeur patrimoniale de la bibliothèque Jacqueline-De Repentigny construite en tant que centre culturel de Verdun réside dans son intérêt historique lié au développement culturel du Québec, d'une part, et à la célébration du Centenaire de la Confédération canadienne en 1967, d'autre part. Son cœur est la bibliothèque municipale, un service encore peu fréquent au Québec, dans les années 1960. Si, dès la fin du XIXe siècle, a émergé un discours faisant la promotion des bibliothèques publiques et qu'une première loi soutenant leur création a été votée en 1890, celles-ci restent longtemps rares, même si, dès le tournant du siècle, les municipalités ont la possibilité de favoriser de telles initiatives. Comme dans tous les domaines de la culture, l'Église entend exercer son ascendant, notamment par le biais des bibliothèques paroissiales, nombreuses, bien que peu dotées. Malgré la nouvelle Loi sur les bibliothèques publiques votée en 1959 et la création du ministère des Affaires culturelles en 1961, les moyens qui sont dévolus à un tel service collectif restent minces, l'intervention dans ce secteur n'étant pas une priorité de la Révolution tranquille. Aussi, le programme de subvention du Centenaire est l'occasion pour plusieurs municipalités, dont celle de Verdun, de construire un tel équipement. Ici, il vise non seulement à favoriser la lecture au sein de la population, mais encore à commémorer la fondation du Canada.

La valeur patrimoniale de la bibliothèque Jacqueline-De Repentigny réside dans son intérêt architectural qui découle de l'actualité de l'œuvre et de la réputation de l'architecte. La production d'Armand Dutrisac est avant tout de nature religieuse ; il a construit une dizaine d'églises sur l'île de Montréal, dont quatre à Verdun. Son grand œuvre est l'hôtel de ville (1958) de Verdun, un édifice à la fois moderne et monumental, aux intérieurs publics richement revêtus. Réalisation ultime et tardive signée par Dutrisac, le centre culturel se démarque par sa technique constructive novatrice à l'époque, mettant en œuvre des panneaux industrialisés en béton. Cependant, son projet reste ancré dans la culture classique par sa composition : organisation en plan symétrique, rez-de-chaussée traité en bel étage accessible par un large emmarchement, modénature verticale de la façade principale qui suggère le péristyle des temples antiques, des édifices de couleur blanche dans l'imaginaire collectif, comme le centre culturel.

La valeur patrimoniale de la bibliothèque Jacqueline-De Repentigny construite en tant que centre culturel de Verdun réside dans son implantation urbaine. L'édifice est situé dans un secteur de duplex construit dans l'entre-deux-guerres pour les rues au sud de la rue Bannantyne et, dans l'après-guerre, pour celles au nord. Ville autonome jusqu'en 2002, située au sud-ouest de Montréal, entre le canal Lachine et le fleuve Saint-Laurent, Verdun a complété son développement au milieu du XXe siècle en tant que cité résidentielle, ses habitants travaillant dans les quartiers industriels adjacents. En 1960, sur le plan démographique, elle atteint son apogée. Le centre culturel vient qualifier le terrain de jeux aménagé au milieu du boulevard Brown en 1951 et nommé en l'honneur du troisième maire de Verdun, John Molson Crawford, en conférant au site une valeur civique.

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