Centre aquatique de Cowansville

Le centre aquatique de Cowansville est situé à la périphérie de la ville, non loin du croisement des routes 139 et 104 (boulevard Jean-Jacques Bertrand et rue de Larivière), au sein d'un ensemble récréatif et scolaire, où il est voisin du pavillon des sports Roland-Désourdy et où il côtoie l'école secondaire Massey-Vanier et le campus Brome-Missisquoi d'enseignement professionnel.

Accessible par la rue Bachand au travers d'un boisé, l'édifice de deux étages, de type pavillon et mettant en œuvre des panneaux préfabriqués en béton blanc rainuré pour son revêtement, s'élève en bordure d'une aire de stationnement qui longe sa façade est. Son toit plat ceinturé par une large rive est porté par un péristyle qui s'interrompt avant d'atteindre les angles; sont ainsi dégagés les quatre coins opaques du bâtiment surmontés d'une mince fenêtre en bandeau qui, sur tout le pourtour, fait la jonction avec la sous-face du toit. Chacune des façades est différente : un balcon court sur la face est; au niveau de l'étage, des logettes opaques s'insèrent entre les pilotis côté sud, si ce n'est à hauteur de l'entrée marquée par une avancée qui fait toute la hauteur; à l'ouest, un volume percé d'une large baie s'avance tandis qu'au nord, de grandes fenêtres apparaissent derrière la colonnade.

À l'intérieur, le bâtiment présente deux grandes sections : l'une est occupée par le volume de la piscine au plan en forme de T, le bassin de natation se prolongeant dans l'aile ouest, l'autre est vouée aux ateliers et à l'administration, à l'étage, et à l'entrée et à des locaux de service, au rez-de-chaussée. À l'une des extrémités du hall s'élève l'escalier tandis qu'à l'autre, s'ouvre le bureau des maîtres nageurs, le guichet d'accueil faisant face à la porte, tout comme l'accès aux vestiaires. Au premier étage, bordé d'alcôves, le hall se prolonge, donnant accès à un long couloir qui dessert d'un côté le balcon qui entoure le bassin de natation principal et de l'autre, les bureaux du service Loisirs et vie communautaire et les ateliers.

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Statut	Catégorie	Autorité	Date
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Le centre aquatique de Cowansville construit en tant que centre culturel et sportif est l'un des 13 monuments commémoratifs de la région administrative de la Montérégie financés dans le cadre du programme de subvention du Centenaire de la Confédération canadienne initié par le gouvernement fédéral en 1961.

Le Québec s'associe à cette initiative en votant en juillet 1963, la Loi pour collaborer à la célébration du Centenaire de la Confédération canadienne permettant au secrétaire de la province de conclure des ententes afin de réaliser des projets commémoratifs, notamment des centres culturels. Dans la foulée, les municipalités sont encouragées à déposer des propositions.

Dès l'été 1964, la Ville de Cowansville dirigée par le maire Roland Désourdy depuis dix ans, envisage un ambitieux projet combinant la création d'un lac artificiel alimenté par la rivière Yamaska qui traverse le territoire la municipalité, dans le secteur de Sweetsburg, et la construction sur sa rive d'un complexe civique comprenant un centre des loisirs, une bibliothèque, un auditorium et un aréna. Le but est de résoudre le « problème des jeunes » dans la ville et de favoriser le développement de la culture au sein de la population. À l'époque, Cowansville est en plein essor.

En vue de réaliser de ce projet, la Ville entreprend des démarches auprès du Secrétariat de la province afin de profiter du financement offert par les gouvernements en vue des célébrations du Centenaire. Fin 1964, elle obtient une acceptation de principe du Conseil de la trésorerie du Québec. Cependant, d'ici l'approbation définitive des plans en août 1966, le programme de l'équipement est plusieurs fois modifié tout comme son projet dessiné par Adrien Berthiaume, qui est aussi l'architecte du nouvel hôtel de ville, et sa localisation changée.

Début 1965, le projet est précisé : le centre culturel comprendra au rez-de-chaussée un grand foyer de réception et d'exposition et l'espace pour une future piscine olympique faisant face au lac et, à l'étage, au-dessus de cette dernière, un auditorium de 450 places avec scène, une bibliothèque et des locaux pour l'enseignement et la pratique des arts.

Cependant, la planification d'un complexe scolaire régional à l'ouest de la ville comprenant une salle de théâtre et une bibliothèque conduit à revoir celle du centre culturel. Le projet présenté dans l'ouvrage intitulé « Les projets du Centenaire au Québec/Québec Centennial Projects » publié en novembre 1965 précise que le centre culturel et sportif de Cowansville sera intégré au campus et qu'il sera composé de trois pavillons, celui de la piscine, un central regroupant les services de cette dernière et une salle d'exposition et celui d'une grande salle subdivisible en quatre studios d'arts plastiques. Mais, à peine divulgué, le projet est modifié pour un édifice étagé implanté dans la pente du terrain et situé à la périphérie du campus de manière à être visible de la grande route. Celui-ci partage avec le futur aréna municipal, une place publique et un stationnement extérieur.

En octobre 1966, l'appel à soumissions est lancé en vue de sa construction. Le chantier finalement mené par la Ville de Cowansville débute en janvier 1967 et se termine fin mars 1968. Entretemps, le 19 novembre, l'édifice a été inauguré en présence de plusieurs hommes politiques fédéraux. Outre le maire et l'ensemble des conseillers, y participent maître Yves Forest, député de Stanstead, représentant officiel de la secrétaire d'État Judy LaMarsh, la ministre responsable des célébrations du Centenaire, Hewart Graftey, député de Brome-Missisquoi, ainsi que Simon-Pierre Rainville, directeur du Service du Centenaire de la province. À cette occasion, la plaque commémorative en bronze est dévoilée.

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Inventaire des projets du Centenaire de la Confédération canadienne réalisés au Québec (2014 - 2019)
DOCOMOMO Québec

La valeur patrimoniale du centre aquatique de Cowansville réside dans son intérêt historique lié à la commémoration du Centenaire de la Confédération canadienne en 1967, d'une part, et au développement de la culture et du sport en lien avec l'éducation et le loisir. Au Québec, l'émergence d'une culture sportive chez les francophones est tardive et lente, de telles pratiques étant étrangères à la tradition d'origine française et l'Église catholique s'en méfiant vu l'importance accordée au corps. Néanmoins, dans l'entre-deux-guerres, l'exercice physique pratiqué pour le plaisir, voire le dépassement de soi, se généralise au sein de la population, tout en subissant la concurrence du sport professionnel, à la fois activité lucrative et spectacle. Si, dès 1939, une loi institue le Conseil provincial des sports en vue de contrôler ce dernier, tout en encourageant le développement du sport amateur, ce n'est que, dans les années 1960, avec l'augmentation du temps libre et la réforme de l'enseignement que les politiques investissent dans une telle activité, à la fois, forme de récréation et éducation physique. Dans quelques villes, le programme de subvention du Centenaire est mis à profit pour construire des équipements sportifs; à Cowansville, il s'agit d'une piscine publique destinée à l'usage autant des étudiants fréquentant les établissements scolaires bâtis dans l'entourage du centre aquatique que des citoyens, à laquelle s'ajoutent des ateliers d'arts.

La valeur patrimoniale du centre aquatique de Cowansville réside dans son intérêt architectural. Le bâtiment témoigne du fait que le langage moderne de l'architecture ancré dans la fonctionnalité et articulant des formes simples tout en mettant en œuvre les nouveaux matériaux et les nouvelles techniques, tels le béton armé et la préfabrication, est devenu la nouvelle convention culturelle en matière d'édification au Québec.

La valeur patrimoniale du centre aquatique de Cowansville réside dans son implantation urbaine. L'édifice est érigé au sein du campus scolaire régional planifié dans la foulée de la profonde réforme de l'enseignement menée dans les années 1960 sous l'égide de l'État. Une telle localisation en périphérie se conforme aux principes de l'urbanisme moderne qui préconise le zonage des fonctions urbaines et l'extension spatiale des villes par souci d'efficacité et de salubrité.

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